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 BG Dae'Soor Meiva, Daelwena

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Trohr Halm, Nalkiri

Trohr Halm, Nalkiri


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Date d'inscription : 26/04/2020

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MessageSujet: BG Dae'Soor Meiva, Daelwena   BG Dae'Soor Meiva, Daelwena EmptyMar 28 Avr - 17:40

J'ai retrouvé ceci et l'ai adapté pour qu'il fonctionne avec l'univers de Teilia!
C'est un personnage que je jouerai peut-être, mais rien n'est certain. Wink

Edit: J'ai modifié quelques éléments afin de mieux correspondre à l'esprit et au BG Daelwena.

Oui, je sais, c'est fromager un tout petit peu


Citation :

[…] La pluie tombait encore sur son visage, mais pour un long moment il ne bougeait pas. La main droite, toujours crispée sur son couteau, tremblait légèrement. Elle lui faisait horriblement mal. Ses cheveux collaient à son visage, qui ruisselait, autant de la pluie que de ses propres larmes. Anfaüg était maintenant un Daelwena brisé. […]

[Un rire sincère]

Enfant curieux, normal dirait-on, Anfaüg Ascar, était aussi parfois turbulent. Il en avait même hérité son nom de bambin. Soif-Impulsive. Sa chevelure était blonde et ses yeux étaient bleus. Élevé en compétition avec son plus vieux frère, il transposait plus que souvent cet esprit avec ses amis. Et ses ainés. Son enfance et adolescence furent sans histoire qui ne sorte de l’ordinaire. Jusqu’au jour où il posa les yeux sur elle. Hèlïn Maïwe. Il en perdit tellement l’attention qu’il tituba et perdit sa course. Il atteignait la fin de son adolescence et éprouva pour la première fois ce que les plus vieux nomment « mëlà ». L’amour. Il se releva en serrant les poings, plein terre et de poussière sur sa tunique. Cela la fit rire, d’un rire sincère, coulant comme une cascade. Les témoins ont pu le voir rougir jusqu’à la pointe des oreilles. Puis il se sauva en courant.

[Pomme pourrie]

Les jours, les années, les décennies passèrent, et Anfaüg réussit à en apprendre plus sur la mystérieuse elfe aux grands yeux. Si grand, qu’il s’y perdait, même en souvenir. À force de patience, toutefois mal contrôlée, il en apprit plus sur elle. Son nom. De qui elle était fille. Qu’il, lui aussi, avait attiré son regard. C’était cousu de fils blanc. Aucune surprise à l’évolution naturelle des choses. Aucune surprise, mais le père de la douce ne prévoyait pas leurs avenirs de la même façon qu’eux. Ses yeux étaient souvent tombés sur Anfaüg, alors qu’il rouspétait, voire défiait l’autorité de ses ainés. Il allait sans dire que sa propre fille ne fricoterait pas avec une mauvaise graine, une pomme pourrie. Il leur interdisait de se fréquenter l’un l’autre, et ce en toute occasion.

[Courir vers son destin]

Évidemment, comme dans toute bonne histoire d’amour restreinte, il vint un moment où les deux épris envisagent de se sauver. Et ce moment arriva, mais étonnamment, des pensées d’Hèlïn. Adulte depuis peu, sans grande hésitation, Anfaüg prit son baluchon et la rejoignit, à la lueur des étoiles. Elle était tellement belle. Ses boucles dorées virevoltaient au rythme de leur course et il voyait ses yeux brillés. À un certain moment, les deux amoureux confiants de leurs fugues rirent. Un rire sincère. Puis il se produisit l’impensable. Lorsqu’Anfaüg reprit connaissance, il pouvait apercevoir quelques rayons timides du jeune matin, et une cage d’os et de bois l’enfermait. Une petite cage, il ne pouvait pas se lever et avait les jambes endolories, qui était elle-même sur une charrette. Ils avançaient lentement. Pas de sons de chevaux ou de mules. Elle n’était donc pas tirée par un équidé. Surement par ses ravisseurs. Mais surtout, il ne pouvait apercevoir Hèlïn. Il cria son nom. Quelques rires, rauques, lugubres accueillir ses cris. D’un langage approximatif, il apprit que sa douce n’était pas avec lui, qu’ils avaient étés séparés parce qu’ils n’allaient pas au même endroit. Lui était destiné aux travaux forcés, parce que « jeune et en santé ». L’autre, plus frêle, à la boucherie. La boucherie? Anfaüg paniqua, cria, pleura, maudissant ses affreux ravisseurs. Mais rien ne changeât quoi que ce soit.

[L’étincelle]

Malgré le peu de nourriture et d’eau, Anfaüg calculait. Il calculait toutes les occasions qui s’offraient à lui. Mais aucune n’était suffisante, jusqu’au troisième soir. Sa cage fut déposée par terre pour une raison qu’il ignorait. La plupart des geôliers dormaient; quelques-uns seulement montaient la garde. Les lunes étaient décroissantes. La forêt était silencieuse, partout où ils allaient, une atmosphère morbide les suivait. Puis, il eut du grabuge. Des voix s’intensifièrent, et on entendit même les premiers échos d’une bonne vieille baston. Anfaüg se recroquevilla comme il lui était possible de le faire pour ensuite se retourner vers la scène : un garde s’était enivré et apparemment, l’alcool ne lui allait pas. Le brouhaha expliqué, tout le monde se rendormit. Un ombre insulta l’ivrogne et le poussa vers le feu, dans lequel il tombât presque. Puis ce dernier, après s’être relevé, botta une buche encore rouge de braise. Un tison tomba près de la cage d’Anfaüg, qui, rapidement, le prit dans ses mains. Il dut se mordre l’intérieur des joues jusqu’au sang pour retenir un gémissement de douleur. Ses mains cuisaient. S’il n’avait pas agi, le tison aurait été aperçu, et jamais il n’aurait pu le déposer sur un lien, dans le bas de sa cage. Puis sur un autre. Puis sur un autre. Il utilisa également les bouts de cordage brûlant pour transposer la source de sa liberté presque atteinte. Il travailla subtilement, mais rapidement. Ses mains le faisaient souffrir atrocement, tellement que les larmes lui coulaient sur les joues. Mais il put se faufiler. Il put saisir un couteau, qui trainait par mégarde dans ce qui semblait être une assiette. Il nota vite, ignorant ses jambes et son dos meurtris, qu’il n’était pas plus qu’une dizaine, lui y comprit, et passa à l’action.

[L’espoir]

Il ne s’attarda évidemment que sur les gardes éveillés, sa frêle constitution n’était pas de taille vis-à-vis de ses gigantesques ravisseurs. D’abord celui qui sentait fortement l’alcool, puis celui qui l’avait insulté. Puis un autre. Il amortissait leurs chutes au sol du mieux qu’il le pouvait, aussi bien qu’Anfaüg était ruisselant de sang. Et ses mains le faisaient souffrir. Il se mit alors à courir. Au bout de nombreuses heures, et à bout de souffle, il réussit à revenir à l’endroit du piège. Ses boucles dorées… La douleur de ses paumes était amplifiée par la sueur, résultat de l’effort considérable. Le jeune Daelwena crispa la mâchoire, et se mit à fouiller autour. Il retrouva donc le lieu où Hèlïn fut tirée… Puis surement encager... Ou était-elle ligotée? Peu lui importait. Il se remit à courir et il courut aussi souvent que possible, réduisant ses temps de marches au minimum. Suivant les traces d’une deuxième charrette, il atteint, à la tombée de la nuit ce qui ressemblait à un campement. Un campement aux allures qu’il connaissait, maintenant, que trop bien, malgré le peu de temps passé étant captif. Il compta les geôliers, tenta d’apercevoir sa moitié, mais rit n’y fit. Le voile de la nuit était maintenant tombé, il recommença à utiliser son couteau, qu’il tenait toujours dans sa main. Sa main qui lui faisait encore et toujours horriblement mal. Méthodiquement, il éliminait tous ceux qu’il rencontrait. Mais il ne pouvait trouver Hèlïn.
La pluie commença à tomber, mais peu lui importait. Il devait la retrouver. Il avait besoin de la retrouver. Il fallait qu’il la retrouve. Il parcourut le camp, maintenant nettoyé de la vermine, quand il tomba à genoux. Hèlïn. Sa douce. Pour la retrouver, il la retrouva.
Sa dulcinée était attachée à un pan de mur qui semblait portatif. Une espèce de bassine à ses pieds. Le visage d’Hèlïn figé dans le temps, orné d’une expression de terreur et de douleur, torse nu, ouvert de la gorge au pubis. Il était trop tard. La pluie tombait encore sur son visage, mais pour un long moment il ne bougeait pas. La main droite, toujours crispée sur son couteau, tremblait légèrement. Elle lui faisait horriblement mal. Ses cheveux collaient à son visage, qui ruisselait, autant de la pluie que de ses propres larmes. Anfaüg était maintenant un Daelwena brisé. Partagé ainsi un sentiment aussi profond et fuir comportait des risques. Il les avait acceptés. Maintenant il en paye le prix.

[L’exile]

L’astre diurne se levait discrètement. L’elfe était sec, et ses vêtements toujours tâchés des effusions de la veille. Lentement, il se releva. Il trouva une couverture, enveloppa le corps de sa douce moitié, de façon assez serrée pour qu’elle reste entièrement couverte. Il effleura les douces lèvres d’Hèlïn de son pouce. Il ferma ses yeux, encore ouvert par l’horreur et l’atrocité qui causèrent son trépas. De chacun des pas qu’il fit, en revenant vers son village, il n’en sentit aucun. En transe, il tenait fermement le cadavre contre lui lorsqu’il franchit la porte. Ses mains le faisaient toujours souffrirent. Les regards horrifiés de chacun des citoyens d’Ilidelwis se posèrent sur l’étrange scène qui se déroulait devant eux. Anfaüg alla devant la demeure d’Hèlïn et tomba à genoux. Ses parents sortirent. Les larmes coulèrent, les cris de détresse se firent entendre. Mais rien n’y fit. La mère de la regrettée sylvaine reprit le corps, et s’effondra en pleurs contre celui-ci. Le père lui, fit face à Anfaüg. Il le maudit de tous les façons possibles, criait, hurlait sa rage en le repoussant loin de sa demeure. Pour lui, peu importe le déroulement de la chose, le fautif était le jeune sylvain brisé, qui se trouvait devant lui. Le père endeuillé fit même lever un vote, le lendemain, pour bannir le fautif. Il allait jusqu’à dire qu’Anfaüg lui-même était le seul auteur de cette atrocité. Sa rage l’aveuglait assurément, mais sa voix porta et son influence se fit ressentir au conseil. Une menace d’emprisonnement se faisait ressentir, la peur saisit le Daelwena. Ne sachant trop que faire, et encore profondément secoué par son périple, notre jeune héros d’Ilidelwis pris la décision de fuir avec un strict minimum de survie.

Le regret et la solitude pesèrent fortement sur le jeune sylvain. Tellement que ses yeux en devinrent gris. Rempli de mélancolie et de chagrin. Il transportait cette lourdeur avec lui de lieux en lieux. Il n’était plus connu sous le nom d’Anfaüg Ascar. Il n’était qu’une ombre, qui errait. Dàë. Il se jura de ne plus jamais tombé dans un tel piège. Plus jamais. Notre protagoniste savait ce qu’il lui manquait, l’équilibre. Il la chasserait, donc. Dàë Söor’Meïvà. L’ombre traquant l’équilibre. Sans vraiment savoir ce qu’il cherchait, il la cherchait toujours. Son deuil lui pesait toujours, chacun de ses rêves était destiné à l’horreur dont il fut témoin. Il errait, sans but apparemment et ne faisait que survivre, si bien que ses longs cheveux commencèrent à se nouer par mèches comme des tresses, mais en nœuds. Il s’habillait de cuir et de fourrure, ce que Lysaelle lui offrait, qu’il mastiquait pour ramollir le soir venu près du feu. Il réutilisait toutes les parties des animaux qu’il chassait. Il suivait le cours de la nature, et s’accordait maintenant, après des années à voyager, bien avec la férocité et sa dure réalité. Ceux qui doivent mourir meurent, les prédateurs chassent. C’est le cycle de la forêt. C’est aussi simple que cela. Saisons après saisons. Et ses mains étaient toujours chaudes et endolories.

[Espièglerie]

Une nuit, alors qu’il se trouvait dans la forêt, ses rêvent furent perturber par ce qui semblait être un rire. Un rire? Sans voir sa provenance, le rire était féminin, espiègle. Voir tannant. Dàë n’y fit pas attention, et l’ignora volontairement. Avec le temps, peut-être partirait-il de lui-même. Mais le rire demeura. Il provenait, dans ses rêves de partout, mais de nulle part à la fois. À force, il se demanda même s’il était encore sain d’esprit. Il se sentait suivi. Puis, une nuit sans lune, il se réveillât en sursaut. Persuader d’être observé, il prit son arc et encocha une flèche, prudemment. D’une voix monotone, il demanda qui était là, les yeux encore fatigués d’un sommeil sans repos. Il aperçut, sur une branche perchée en hauteur, ce qui semblait être une ombre d’individu. Plissant les yeux, il réitéra sa question. Les branches bougèrent et le vent souffla, comme seule réponse. Puis, quelques bruits s’apparentant à des pas se firent entendre derrière lui. Il se retourna d’instinct, et banda légèrement son arc, levant le bras gauche perpendiculairement. Il sentait la chaleur de ses mains, émané tranquillement et réchauffer le bois. Il plissa à nouveau des yeux. Un buisson frétilla et quelque chose en sortit. Une forme humanoïde vint se placer directement devant lui, et son arc. D’un sourire étrange, elle s’exclama « Bonsoir monsieur! ». La petite forme devant lui pencha légèrement la tête sur le côté, plaçant ses poings sur ses hanches, continuant : « Il s’ennuie le monsieur-des-bois? Rhoo! Il a l’air si seul!» Dàë abaissa son arme, ne percevant plus aucune menace. Le visage fermé, il pencha légèrement la tête, prit son sac par terre, sa seule autre possession, et passant à côté de l’étrange personnage, continua son chemin. Pendant encore quelques jours, la Nébulix suivit le sylvain. Les rires, les blagues pendantes, les devinettes… Elle fit tout en son pouvoir pour perturber Dàë. Jusqu’à ce qu’elle se place directement devant l’exilé, l’arrêtant se sa main. « Tu parles parfois? Ça t’arrive? » Le regard grisâtre du Daelwena rencontra celui de la pixie, d’un noir de jais. Il leva sa main droite, pris doucement mais fermement le poignet de la femme et écarta ce dernier. Il ne pouvait dire si c’était son geste, ou autre chose qui fit réagir sa compagne improvisée. Mais elle s’arrêtât, figée. Elle sembla ressentir la pesanteur, la mélancolie, la nostalgie, l’isolement du simple contact de leurs mains. Il avait la main pourtant si chaude… Les  yeux de la femme s’agrandirent alors que Dàë continua, passant à côté d’elle. La fée s’empourpra, vexée, les yeux grands ouverts. Puis ils plissèrent, comme intrigués, mais cela Dàë ne le vit pas, il avançait déjà.

[L’apprivoisement]

Il ne savait trop pourquoi, mais il avait l’impression que les pas de la femme qui le suivait étaient plus lents, moins… excités? Il savait qu’elle continuait sa traque. Il l’entendait encore. Mais ses mouvements étaient maintenant plus calculés, plus subtils à suivre de l’oreille, car elle ne se montra pas avant quelques jours. Mais elle se montra. D’abord elle tenta une approche directe. Un soir nuageux sans lune, elle s’avança à la limite des rayons lumineux émient par le feu, et lui demanda tout bêtement : « Pourquoi t’es comme ça? » Comme seule réponse, l’elfe ferma les mains, retouchant le souvenir physique qu’il avait de cette nuit maudite. Il détourna le visage, les lèvres scellées. Se plaçant bien droite devant lui, elle lui déclara tout bonnement : « Je crois que je vais t’accompagner un bout de temps. Ça te dérange? » Il secoua lentement la tête avant de reporter son regard vers le feu. À force de la côtoyer, Dàë trouvait sa compagne moins bête qu’il n’y paraissait au début. Après tout, cela faisait un long moment qu’il n’avait eu de compagnon de voyage, se préservant le plus souvent aux rencontres qu’il pouvait faire. Il s’habitua, et encore elle l’apprivoisa. Une bête sauvage. Elle le fit même parler, un jour. Elle réfléchissait tout haut, marchant en regardant la cime des arbres. « Je me demande ce qu’ils peuvent bien dire… » Elle prononça cela tout bonnement, parlant des oiseaux et de leurs jacassages.

-Ils parlent de leurs plumages… Les oiseaux adorent parler de leur plumage.
-Tien donc, tu as une langue après tout!
-Mmh…
-Ça va aller, ta voix n’est pas si mal. On dirait seulement que tu manques de pratique!

Ils continuèrent de marcher, en parlant tout bas. Pour Dàë, c’était drôle de maintenir une conversation. Cela faisait maintenant quelques années, tout au plus deux décades et demie, qu’il s’était retrouvé forcé de quitter son lieu natal. Jamais il n’oublierait… Mais il n’en voulait aucunement au père endeuillé. Oh, au début, bien des pensées traversèrent son esprit, mais à force, il en était venu à comprendre que la seule volonté du paternel était de protéger sa seule fille. Sa petite Hèlïn. Hèlïn… Sans s’en rendre compte, le sylvain soupira. Un soupir qui ne tombât dans le néant, mais plutôt dans l’ouïe aiguisée de sa compagne de route.

-À quoi tu pensais? Je veux dire… Là?
-Rien...
Mais la pixie ne lâcha pas le morceau. Si bien que le soir venu, autour de leur petit feu de camp, elle le piégea.
-Comment elle s’appelle?
-Elle s’appelle…
Sa voix fut brisée, mais il le camoufla dans un silence marqué.
-Elle s’appelait Hèlïn…

Sa voix n’était plus qu’un murmure. Il pencha légèrement la tête, les flammes dansantes lui faisaient ombrage au niveau du visage. Il avait joint les mains. La Nébulix hocha la tête.
« Touché. »

-S’appelait?

Il hocha la tête.
Elle fit de même, l’invitant à continuer.

-Nous sommes partis. Tombés dans un piège. Quand je suis revenu avec elle, je signais mon exile, il fallait que je parte.

Il avait la voix plus basse qu’à l’habitude, plus calculé. Comme si chaque syllabe lui pesait.

-Pourquoi?
-Je la tenais dans mes bras…
-Elle ne pouvait plus marcher?

La question était spontanée. Étrécissant les yeux, tournant légèrement la tête, Dàë la regardât. Il n’y avait pas de malice dans sa question.

-Elle… Quand je l’ai retrouvée… Hèlïn était déjà…

La fin de sa réponse se perdit dans les crépitements du feu. Les tisons virevoltaient en l’air. Il lui raconta l’histoire. Toute l’histoire. Sans savoir pourquoi, il venait de lui relever son passé, mais surtout de se révéler lui. Chose qu’il n’avait faite depuis son départ. Elle écouta patiemment, faisant preuve d’une civilité insoupçonnée. Elle hochait la tête alors qu’il finissait ses phrases. Parfois le silence pouvait durer plusieurs minutes, mais ce n’était pas grave. Elle l’entendait, elle l’écoutait. Alors qu’il finissait de donner les derniers détails de son nouveau baptême, elle se rendit compte qu’il n’avait jamais spécifié son premier nom. Mais ce n’était pas grave, elle connaissait maintenant son nouveau. Elle s’approcha, et se retrouvant maintenant à sa droite, doucement, sans brusquerie, elle lui prit la main. Sa main était toujours chaude, et portait toujours les cicatrices des cloches d’eau qui s’étaient formées les jours suivant son nouveau départ. Mais l’elfe ne détecta aucune surprise, ni dégout, dans ce contact nouveau.

-Mon pauvre… C’était donc pour ça que tu semblais si mort… Mais tu n’es pas encore froid. Tiens, regarde.
Elle alla chercher une petite besace, dans laquelle se retrouvaient des fleurs mortes séchées. Elle en prit une, marmonna quelque syllabe, et, cette même fleur reprit son éclat et elle semblait maintenant vivante, toute fraiche.
-Et même si tu serais tout froid. Même alors, y’aurait encore de l’espoir.
Elle joignit ses deux mains, recouvrant maintenant celle du sylvain. Ressentait-elle la lourdeur des sentiments l’accompagnant? Il le semblait bien. Elle devinait le poids de la révélation qu’il venait de lui faire. Elle savait.
-Tu sais, Dàë, peu importe ce que tu as fait. Avant je veux dire. Peu importe. Tu as changé. Je suis persuadée que tu ne ressembles plus à celui que tu étais. Tu pourrais essayer de retourner chez toi. Personne ne te reconnaîtrait de toute façon… Je veux dire; pour un Daelwena t’es plutôt… sale?

[La tresse]

Ils voyageraient encore un moment ensemble, jusqu’à ce que la mystérieuse Nébulix fit frétiller ses ailes. Ce matin-là, elle lui annonça son départ. Quoi qu’un peu déçu, Dàë compris. Les derniers mots échangés avec la Nébulix résonnèrent longtemps dans ses pensées.

-Bon. Je crois que c’est pour moi le temps de partir.

Le Daelwena tourna la tête vers elle.

-Hein?

Elle hocha la sienne.

-J’ai fait un bout de chemin, avec toi, mon ami, mais maintenant tu dois faire le reste seul. Non. Pas seul… Par toi-même, je veux dire. Tu n’es plus qui tu étais. Tu as changé, grandit. Tu es passé au travers de ton hiver, Dàë. Le cycle continue. Le printemps s’amène.

Et donc, elle se leva, dirigeant sa main vers notre protagoniste, et lui offrit une longue tresse. Aussi longue que les cheveux du sylvain. Une tresse châtaine, retenu avec ce qui semblait être une corde fabriquée des pousses vertes, orné de quelque feuille de chêne. Elle lui sourit, en attachant celle-ci à la chevelure de Dàë et lui dit simplement : « Mon voyage est maintenant le tien. Prends soin de toi, mon jeune ami ».
Et elle quitta.

[Le retour]

Dàë resta quelque temps au même emplacement, semblant hésiter sur ses prochaines actions. Un soir, à la lueur de son petit feu, il prit la décision.
Il retournerat à Ilidelwis. Quel que soit l’accueil qui l’attendait. Il s’y rendit, mais personne ne le reconnut. Même les siens. Il était différent. Il avait grandi, ses cheveux étaient tressés en nœuds, son visage changé et surtout, ses yeux étaient gris. Son habillement pouvait être comparé à celui d’un Nalkiri tellement il était rudimentaire. Une fois arrivé, il fut escorté auprès des autorités, parce qu’étranger. Toutefois, étranger mais Daelwena, ce qui n’était pas des plus communs.
Son histoire fut demandée, et il leurs raconta une version légèrement modifiée, étant toujours craintif de leurs réactions. Il leurs raconta qu’il y a longtemps, très longtemps, les siens furent capturer, à la mode de ce qui était vraiment arrivé, et qui arrivait encore parfois, malheureusement. Il leurs raconta, en omettant Hèlïn, la fuite, et la survie, dans une lointaine forêt, jusqu’à la décision de revenir. Il ne parla jamais non plus de la compagne passagère que fut la Nébulix dans son périple.
L’histoire racontée, Dàë fut considérer comme rescapé et accueilli dans la cité. Bien que maintenant plus propre, avec des habits décents, il garda toujours la même coiffure, ornée de la tresse châtaine. Une fois reposé, les souvenirs toujours en tête, il repensa à la rencontre avec la fée. Était-ce vraiment arrivé? Ou était-il dans un délire de solitude?
Après de nombreuses années, il portait le poids de son histoire. Toujours et encore. Mais il était mieux adapté à la vie à Ilidelwis. Toutefois, il passait également beaucoup de temps dans les forêts environnantes.
Il en avait besoin.
Ou était-ce dans l’espoir de recroiser la Nébulix?


Dernière édition par Trohr Halm, Nalkiri le Sam 23 Mai - 19:57, édité 3 fois
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