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| | | Le Sans Nom |  |
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Naëth, Nargolith
Messages : 7
Date d'inscription : 30/04/2020
|  Sujet: Le Sans Nom  Mer 6 Mai - 21:08 | |
| Le Sans Nom - Naëth... suggérait-on.- Est-ce que nous parlons de la même personne? demandait le sage assied à table. Parce que les livres anciens recèlent de Naëth... Il y en eu des nobles, de moins nobles et assurément certains qui ne méritaient pas leur place dans ces écrits. Est-ce qu'il n’est pas doté - comme tout le monde - d'un nom de famille pour aiguiser nos recherches? Dans une lugubre bibliothèque de Sombrum, un Nargolith à la longue chevelure immaculée s'affairait à trouver entre les pages d'un grimoire poussiéreux celui dont il était question. Ce vieux sage méticuleux comme seul un titulaire de sa profession saurait l'être, était en vérité le bibliothécaire de l'endroit et l'ouvrage qu'il arpentait était en fait un recensement des individus qui avaient bien voulu se prêter à l'époque au jeu. Mais il n'est pas dit que tout Nargolith se serait déclaré, et ce même s'il y avait de l'or à la source! En revanche, celui que l'on cherchait aujourd'hui aimait l'or, et il y avait donc bon espoir de le retracer.- Pas que je sache! répliquait sèchement son interlocuteur, Nargolith lui aussi, mais dont l'identité était douteuse, la profession tout autant. C'était une longue silhouette lugubre, drapée d'une toge obscure et surmontée d'un chapeau pointu. Sa figure était recouverte d'un masque qui gardait sa chevelure sombre prisonnière et ne dévoilait à peu de choses près qu'un œil.
- Ceux que j'ai sous les yeux n'ont hélas rien à voir avec ce soit disant Sans Nom auquel vous me référez... J'ai bien peur que vous ayez à le trouver par vous-mêmes, car il est chose rare de voir suinter des informations à propos de Ceux-Là ...
Bien conscient qu'à Sombrum ; les murs ont des oreilles, le sombre étranger s'exclama d'une voix forte:- Eh bien, si vous aviez à le rencontrer, faites-lui bien savoir que j'ai une tâche à lui confier! [...] Il n’en fallait guère plus pour que de fil en aiguille, ou à vrai dire, de malandrin en saligaud, le message clamé achève sa course dans la bonne oreille… Dans une ruelle peu recommandable que la lune daignait à peine baigner de sa lueur, deux pupilles violettes brillaient d’intérêt. Il y avait au-dessus des pavés un curieux personnage qui s’était niché en hauteur pour mieux observer la cohue en contrebas. Assied en bordure d’une toiture, on le remarquait à ses longues jambes élancées et munies de hautes bottes de cuir souple qui brillaient froidement de l’éclat des lanternes environnantes. Elles s’achevaient sur un accoutrement cendré lui-même surmonté d’une tunique aux mêmes teintes et d’un capuchon bien rabattu. Ses pupilles félines ressortaient de l’obscurité de sa capuche et suivaient l’agitation des mauvaises genses qui œuvraient dans la ruelle.C’était Naëth, le Sans Nom, un disciple de la Guilde, organisme obscure dont les motifs demeurent, même aujourd’hui, peu distincts. Dans ses rangs, le Sans Nom avait été formé au combat, avait mémorisé toutes sortes de poisons et s’était surtout efforcé de comprendre comment disparaître… | |
| | | | Naëth, Nargolith
Messages : 7
Date d'inscription : 30/04/2020
| | Sujet: Le Sans Nom Ven 8 Mai - 1:32 | |
| Le Sans Nom Le sombre personnage aperçu là-haut dans son perchoir n’avait certes pas toujours été ainsi. Il y avait même eu un temps où lui-même ne se serait pas imaginé baigner dans de si lugubres besognes. Même là-bas, dans la cité aux milles murmures, tout un chacun n’était pas destiné à de si sombres desseins que les siens.
Il était issu d’une artiste à l'envergure plutôt modeste et, aux dires de cette dernière, d’un noble tout droit venu des citadelles de la haute ville. Lorsque invitée à parler du père, la dame répondait simplement que ses charmes avaient eu le meilleur sur ceux de la noblesse. Elle enchaînait qu’un seigneur véritable était descendu de sa demeure de pierre pour lui faire la cour. C’était une version romancée – pour ne pas dire mensongère – mais qui n’était pas en tout point inexacte. Le fruit de ce mélange peu orthodoxe avait rapidement été délaissé au profit du clergé, car la femme n’avait ni les moyens ni l’envie de répondre aux besoins d’un petit braillard, de son propre aveu. Ainsi, c’est sur le pas d’un monastère que débute véritablement notre histoire… [...] Le chétif Nargolith à peine sortit de l’enfance veillait à respecter la volonté de ses précepteurs. Il honorait Nasticia comme on le lui avait appris, mais à aucun moment cela ne semblait satisfaire ses supérieurs. Il était probablement le novice auquel le plus de reproches étaient adressés. Il va sans dire qu’il était d’une maladresse préoccupante et que sa dévotion paressait poreuse, mais à aucun moment avait-il souhaité quitter le seul lieu qui avait jusqu’ici voulu de lui. L’histoire ne le voulait toutefois pas devenir plus pieux, et une transaction qui changerait à tout jamais sa vie – mais de nombreuses autres par le fait même – fût convenue…
C’était une autre époque, certes, une époque où la Guilde prospérait encore. C’était avant que ne tombent les monuments qui en avaient fait la fierté, avant que le peu de gens qui en connaissaient l’existence ne la voit tomber en disgrâce. Autrefois, la Guilde était un outil de choix pour les nobles et les puissants. Elle était le bras armé d’une caste singulière qui s’octroyait ses onéreux services afin de garder sa mainmise sur Sombrum.
Dans l’entrebâillure d’une porte que l’on aurait dû refermer, le jeune Nargolith découvrait qu’un marché le concernant avait été passé. Une poignée de main plus tard, on le sommait de quitter les lieux. Une menaçante silhouette recouverte entièrement d’un obscure manteau devait l’emmener quelque part, il ne savait où. Il apprit plus tard que son maître lui-même était issu d’un arrangement aussi peu gracieux. C’est que l’on ne pouvait pas se permettre que les initiés soient reconnus, que l’on ne pouvait pas se permettre qu’ils reconnaissent quiconque et, bien plus important encore, on ne les voulait pas connaître autre chose que l'existence à laquelle ils étaient désormais dévolus. Il connaissait déjà la dévotion ; et on lui demanderait une dévotion sans faille. Il connaissait déjà le labeur ; et de lui serait attendu un pénible labeur. De cet être fallacieux pourrait enfin naître quelque chose de plus raffiné ; un instrument de mort sur lequel la Guilde aurait plein pouvoir. | |
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