La fleur du désert

Il était une fois une Kheijanne très belle qui s'aventura trop loin dans le désert. Or, elle fit la rencontre d'une méchante liche qui la métamorphosa en une fleur dorée aux pétales émeraudes. La mauvaise créature la maudit en disant : tu resteras éternellement ainsi jusqu'à tant qu'un homme au cœur pur croise ton chemin et t'aime pour ce que tu es. Le mage disparu, la fleur resta très longtemps dans le désert, supportant les tempêtes, les pluies de sauterelles et la chaleur. Or, un jour, un grand couturier la découvrit et il fut éprit immédiatement d'elle. Oh, comme tu es belle...comme je t'aime! Dit-il.  Pour la conquérir, il lui remit son plus beau tissus, ses plus belles robes, mais la fleur ne redevient pas femme.  Alors, le couturier se détourna d'elle et alla conquérir une autre merveille.  

Un deuxième arriva, cette fois, un élégant guerrier. L'homme s'agenouilla pour la cueillir, lui murmurant qu'il allait en faire sa reine, engagé ses meilleurs serviteurs pour la choyer. La fleur resta immobile, elle ne redevient pas femme. Le guerrier s'en désintéressa et alla fiancer une jeune femme de son clan, oubliant la fleur qui aurait pu l'aimer profondément. Le temps passa, la fleur ne perdait en rien de son éclat, mais à l'intérieur, elle n'avait plus d'espoir. Or, un jour, un simple forgeron arriva. Il se sentait bien embêté, car il n'avait rien à lui offrir. Son regard l'admira, il s'assit auprès d'elle et doucement, il vient enlever le sable sur ses feuilles d'or, essuyer ses pétales émeraudes, caresser délicatement sa tige brillante.

-Comme tu es belle, dit-il. Tu es le Soleil de ce désert, tu m'éblouis, mais je n'ai rien à t'offrir. Le simple forgeron soupira, il resta pourtant auprès d'elle. Je n'ai que mon cœur à t'offrir et ma présence. Je viendrais à chaque jour te voir, question de m'assurer que tu vas bien. C'est ainsi qu'il tient parole, il resta auprès d'elle, lui parla et continua à la choyer de ses soins. De plus en plus, la fleur reprit de l'éclat, elle gagna en brillance et en confiance. Elle tomba  amoureuse du forgeron et lui d'elle. Un jour, l'homme découvrit alors non plus une fleur, mais bien une magnifique femme. La plus belle qu'il n'est jamais vu. La Kheijanne se releva lentement et ses mains se joignirent aux siennes. Éperdu, le simple forgeron murmura : mon eau est à toi. La jeune femme souffla : notre eau ne fait qu'un.  Sur ses mots, la belle se lova contre lui, certaine qu'elle avait trouvé l'homme de sa vie. Le père de la Kheijanne, reconnaissant que le forgeron est sauvé sa fille, accepta qu'il la prenne pour épouse. Ce fut alors le plus beau et le plus inoubliable mariage que la Sainte n'a jamais connu.

FIN

À Yezim Dra'zias, le forgeron de mon coeur
À Reza, mon fils adoré