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 L'ultime condamnation de Draeven

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Sargon, Kheijan

Sargon, Kheijan


Messages : 85
Date d'inscription : 07/08/2019

L'ultime condamnation de Draeven Empty
MessageSujet: L'ultime condamnation de Draeven   L'ultime condamnation de Draeven EmptyMer 26 Aoû - 23:13

Les derniers rayons de soleil venaient caresser les deux ecclésiastes, alors qu’ils s’entretenaient près de l’étang. Le jour allait faire place à la nuit, et celles-là commençaient d’ores et déjà à se faire plus froides. L’été touchait à présent à sa fin, et on voyait poindre l’automne à l’horizon…

Mais ça n’est pas la brise fraîche qui rappelait l’éventuel départ de l’été qui mit fin à leurs conversations. C’est plutôt l’agitation que provoquait un sombre cavalier, lors de son approche de la cité blanche. Effectivement, les deux jeunes hommes qu’étaient Icare de Lancastre et Syl Arthanys cessèrent leur entretien dès qu’ils l’eurent aperçu. L’étrange personnage qui approchait Citria en faisant se soulever la poussière derrière la cadence rythmée de son destrier était difficile à reconnaître, d’ici. Cette curieuse vision ne revêtait qu’un long manteau obscur et une cagoule toute simple, de la même teinte. Sa figure féline était encadrée par de longs cheveux argentés dont on percevait, même à cette distance, toute la légèreté. Une fois parvenu plus près des murailles, mais aussi des deux pieux compagnons, ceux-ci décelèrent bien rapidement, rien qu’à son regard, de qui il était question. C’était le funeste Draeven, tout droit venu du lugubre pays où avait été érigée la capitale de tous les vices, le royaume du péché, la terrible Sombrum. Ce n’est qu’enfin que sortie des herbes hautes une élégante panthère immaculée, le fauve favori de l’être vil et glacial qu’était son maître. Elle le suivait avec aisance, n’ayant aucune difficulté à maintenir la vitesse du cavalier.


- D’où venez-vous ainsi, et surtout pourquoi venez-vous, Draeven ?

C’est le paladin qui le reconnu le premier, car ces deux-là avait longuement discouru, déjà. Par le fait même, c’est Icare qui le somma le premier de rebrousser chemin.

- Fichez le camp de ces terres sacrées, vil gredin !

L’Inquisiteur n’entendait guère à rire, et il se serait certainement passé volontiers de cette sinistre visite, lui aussi. Quelques secondes s’étaient écoulées seulement depuis l’arrivée du Nargolith et déjà, Syl Arthanys posait la main sur la garde de son poignard. Les deux Hastanes se doutaient bien que celui-là n’était pas venu en Hastanie sans raison valable. Il y avait donc tout lieu de le craindre, lui et ses aptitudes martiales, mais plus encore ses discours mielleux et mensongers.


- Ah … Icare, mon vieux meah. Comme il est bon d’enfin vous revoir, après tout ce temps !

Et lui venait sans les craindre, il arborait même un large sourire que n’arrivait pas à dissimuler son cache-visage. Il eut même le culot de confier au palefrenier la bête sur laquelle il avait fait tout le voyage, et c’était sans doute par peur que Collin ne refusa pas. Sans véritablement accorder l’importance qu’il aurait dû à l’Inquisiteur, le Nargolith vint tout de suite à la rencontre de son soit disant ami ; le paladin lui-même, ce jeune magicien blond répondant au nom d’Icare.


- Je ne trouve pas chez vous la même joie que votre visage me suscite ! Mais qu’est-ce qui vous offusque autant dans ma venue, mon brave ?

Il dirigeait ces mots vers le tout pieux, qui ne semblait pas autant désapprouver ses façons que le reste de l’assemblée, déjà venue pour en découdre. Et lorsque la main incolore du malin lui fût offerte, il la considéra même, avant de finalement s’y refuser.

- Rebroussez chemin, remontez sur le pauvre cheval qui vous sert de monture et regagnez prestement les confins sinistres qui composent votre demeure.

Si Icare considérait Draeven avec bien moins de froideur que ses pairs, son ton ne détonnait toutefois pas de celui qu’employait l’Inquisiteur. Il était tranchant, autoritaire et ne laissait pas place à la négociation. Sauf qu’il savait bien évidemment à qui il avait affaire, et il savait également que s’il s’était risqué si près des murailles, ça n’était pas pour déjà faire volte-face…

Tous prirent rapidement conscience que le visiteur n’allait pas s’en retourner comme il était venu. Car il ne regarda pas une fois envers sa monture, qui se restaurait à même les installations de Citria. Et malgré les constantes menaces d’exécution et d’emprisonnement, sa candeur et ses moqueries ne se trouvaient nullement altérées. Bientôt, il offrait au paladin de le fouetter, pour expier les fautes que l’on lui reprochait. C’était sans doute un manège détourné afin d’abaisser Icare à ce qu’il se faisait dans l’obscurité de son fief. Mais le dévoué ne bronchait point, ces provocations et ces moqueries n’avaient que peu d’emprise sur ce vertueux.

Ni même Syl Arthanys, qui répugnait tout autant ces effronteries, ne s’était laissé prendre au jeu. Toutefois, c’est d’un regard entendu que les deux ecclésiastes décidèrent du sort qu’il adviendrait de Draeven. Car les gens de son peuple étaient bannis de Citria, les fautes impardonnables qu’ils avaient commises en changeant Florence Dumas en monstre étaient encore tout à fait fraîches à la mémoire des citadins.

- Venez, Draeven, il est temps.

Ce sont ces mots qu’utilisa Icare de Lancastre, afin d’inviter Draeven vers un sentier dont il ne reviendrait sans doute jamais. Le vicieux savait ce qu’il adviendrait de lui, et c’était absolument son choix à lui, qu’il venait imposer au paladin. Sans doute espérait-il dans cet ultime geste d’éclat parvenir à ébranler son vis-à-vis de toutes les heures.

La panthère s’était depuis longtemps assise, elle observait la scène et il eut été tout à fait à propos d’envisager qu’elle comprenait ce qu’il s’y déroulait. Ce fidèle serviteur du Nargolith avait bien été instruit, les manigances de ce peuple étaient bien ancrées en elle. Aussi, elle n’allait pas démontrer la peine bien ressentie qui l’accablait, mais plutôt demeurer là, calmement.


- Icare … mon valeureux compagnon, vous prendrez bien soin de Mala, n’est-ce pas ?

Peut-être pour l’unique fois de leurs interminables entretiens, Draeven parvenait à imposer ses choix au paladin. Il allait le forcer à lui ôter la vie, mais allait aussi le forcer à sauver le fauve. Car il se trouvait bien évidemment une grande pitié au cœur du jeune homme pour la cruelle destinée de son rival.

- Je ferai en sorte qu’elle retrouve sa liberté. Cet animal n’est coupable d’aucun des crimes de votre peuple, sa seule dévotion envers vous est une pénitence assez éloquente…

Les pupilles du féroce félidé décrivirent celui qui deviendrait désormais son maître, encore une fois, elle semblait comprendre toute la teneur de leurs conversations. Elle ne parut nullement désireuse de suivre Draeven dans sa dernière aventure, et ne lui offrit en guise d’adieu qu’un long regard chargé de sous-entendus.

C’est finalement escorté de Syl Arthanys et d’Icare de Lancastre que Draeven accepta enfin de quitter la devanture des fortifications. Le paladin somma la foule de ne plus s’inquiéter du personnage, et d’accepter de confier son sort entre les mains judicieuses de leur Dieu. Les trois hommes prirent donc la route, passèrent le pont, empruntèrent un étroit sentier et débouchèrent dans une petite prairie. La pénombre menaçait désormais d’envahir le ciel, et il eut été mal avisé d’escorter un fidèle de Nasticia à la nuit tombée… Mais des mauvaises intentions qui habitaient Draeven, une seule était véritablement à l’œuvre ce soir-là. Il était prêt à rejoindre sa Maîtresse et profiter de l’éternité de luxure qui allait s’offrir à lui pour ce qu’il considérait comme une digne existence. Et par cet acte de foi, il entendait bien assombrir le cœur d’Icare de Lancastre, sa mort à lui allait marquer à jamais l’existence de ce cœur sans reproches. Elle allait lui infliger une balafre dont il se souviendrait à jamais, car celui-là honnissait le meurtre et louangeait la miséricorde.


- Adieu, mon éternel meah. J’ai l’impression que je ne pourrai jamais plus troubler votre quiétude, en ce bas-monde ou dans l’au-delà…

Si le paladin n’avait jamais associée la vérité aux paroles de son ennemi, ça n’est qu’à la toute fin qu’il osa en croire quelques mots.

- Vous êtes un être brave et instruit, Draeven, j’ai toujours respecté ces qualités…  Je vous l’accorde désormais, à l’heure de votre ultime jugement, mon lans.

Le ton plutôt tranchant et autoritaire qu’il avait employé s’était maintenant vu remplacé par celui qui était véritablement le sien. Ses paroles étaient empreintes de bienveillance et de sérénité, son regard doré exprimait quant à lui le chagrin qui venait avec ce que son devoir lui imposait à cette heure. Malgré que tout ceci parvienne bien à lacérer son esprit à tout jamais, il ne céda pas une fois au doute et à la tentation de renoncer à sa mission. Le condamné s’agenouilla dans l’herbe et enfin,  il leva les yeux au ciel, pour constater que la noirceur l’avait emporté sur le jour, et qu’il quittait Terra sous la lune qui l’avait vu naître. Évidemment, Nasticia, la lune noire à laquelle il avait dévoué son existence et sa malice n’allait pas manquer cet événement précis.

Une main bienveillante venait se poser sur son épaule, elle ne s’y invitait que doucement, sans lui imposer quelque force que ce soit. Alors qu’il était en prières, il se sentit envahit par une chaleur insoutenable, puis par une douleur atroce. La main préalablement déposée sur sa personne s’était enflammée, et un imposant torrent de flammes s’était rapidement acharné à brûler sa chaire. Mais ce terrible châtiment ne lui apparut durer qu’une fraction de seconde, et bientôt il était autre part, loin de la souffrance, loin de ce monde… À l’insu de son confrère Inquisiteur, le jeune magicien avait imposé au feu d’atteindre vivement le cœur et d’épargner à son rival de toujours plus de douleurs…

Les deux religieux quittèrent sans plus de cérémonies, en laissant la carcasse toujours en flammes. Du corps de Draeven, il n’allait bientôt rester que des cendres, et nul autre que ces deux hommes ne saurait jamais où ses jours s’étaient achevés. La dernière page du long chapitre de la rivalité entre Icare et Draeven venait d’être tournée, mais il demeurait la panthère, à qui il avait promis de rendre la liberté. Elle le suivit dès son retour, et ce malgré qu’il fût évident qu’il était à l’origine du trépas de son ancien maître. Il l’emmena de par la longue route qui allait rejoindre les terres du nord, au-delà du pont, et bien plus loin que ne permettait de voir les murailles. À l’heure de s’affranchir l’un de l’autre, le redoutable animal fixa longuement le paladin, comme s’il l’avait longuement connu. Puis il bondit dans la forêt et ne regarda plus jamais derrière, c’était pour Mala également un nouveau chapitre à venir…


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