Zémyr avait fait ses valises, il était partie dans un élan de tourbillon d'étincelle, loin de la ville. Mais il n'était pas partie sans d'abord discuter avec son bon ami Barthelemuse. C'est alors qu'il contemplait son uniforme de la Garde Blanche, dans une boîte de bois, plié à la perfection, que Barthelemuse entra chez lui sans trop de cérémonies. Après tout, ils étaient de très bons amis, depuis le temps.
- Dit moi Barthelemuse, qu'est-ce qui fait d'un homme un homme ? Qu'est-ce qui fait d'un pieux, un pieux ? J'ai voulu prendre parole pour le bien de la Justice, pour le bien des défunts, pour le bien de la ville. J'ai voulu permettre qu'on puisse échanger sur notre foi. Que l'on accorde un crime à l'intention ou au résultat, j'ai le sentiment d'être du bon côté là-dedans.
- Je suis sure que tout le monde a oublié cette histoire déjà Zémyr, tout le monde a plein d'autres choses à faire. Tu pourrais revenir.
- Je pourrais. Mais quand l'Empire met au buché un homme qui clâme miséricorde pour nos ennemis, mais ne fait rien devant le Clergé qui tient le même discours que l'homme qui brûla, où est la Justice, Barthelemuse ? Où est la Justice ? Et si la loi et la Justice ne font cestes un, je choisis la Justice.
Il marqua une courte pause, alors qu'il effleurait son symbole sacrée qui pendait à son cou, il inspira profondément.
- Je pourrais revenir, mais la Légion a engagé le trois quart des citoyens et interdit strictement à ses membres d'avoir leurs propres opinions si cela ne concorde cestes avec celle des autres institutions... J'ai lu un ouvrage terrifiant sur le totalitarisme, et c'est ce qui se produit à Citria. Un totalitarisme sans justice. Où sont les coutumes Hastanes de vouloir le progrès, l'évolution et l'honnêteté ? Comment atteindre le progrès si on empêche les gens de divulguer leur opinion, si on les punit parce qu'ils font ainsi ? Comment pouvons-nous encourager l'honnêteté chez les citoyens, s'ils sont punis quand ils le sont ? Ça ne fera qu'encourager les messes basses et l'hypocrisie....
- Dit moi, Barthelemuse, sans l'honnêteté, l'honneur et l'évolution.. Quelle est la différence entre Sombrum et Citria ? Je pourrais m'étendre plus spécifiquement, mais comme cela risque d'être notre dernier échange de vive-voix, mon discours s'en tiendra aux idéaux. Qui sait, peut-être t'écrirai-je, Barthelemuse, peut-être même reviendrai-je un jour.
- Oh, une dernière chose. J'ai entendu dire que l'homme qui m'a trahi et avec qui ma défunte femme m'a trompé est encore en vie et est de retour. Tu dira à Syl que je lui pardonne. Si le Clergé veut mettre son nez dans cette affaire malgré tout, voici la preuve.
Il tendit alors au moine une fiole contenant de la poudre de fée de ladite défunte femme, celle du temps où les actes décrits ont eue lieu.
Il enfila alors son uniforme de l'ancienne et révolue Garde Blanche, empoigna son bâton de marche et débuta la marche à pied, avant de s'envoler en fumée.
Barthelemuse fit voeu de silence après cette rencontre, mais prit le soin d'écrire l'étendue de la discussion et d'en faire plusieurs copies.
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Compte à suprimer
Messages : 63 Date d'inscription : 26/04/2020
Sujet: Re: Le dernier Inquisiteur Ven 25 Déc - 5:08
Il est dit que les rumeurs et les mensonges se meurent lorsque ceux-ci terminent leur course dans l'oreille de gens intelligents. Le moine Barthelemuse, homme de bonne raison, en faisait ici la juste démonstration.
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Zémyr de Damoclès, Hast
Messages : 236 Date d'inscription : 03/08/2020
Sujet: Re: Le dernier Inquisiteur Ven 25 Déc - 17:31
Hors il ne s'agissait pas de mensonge, puisqu'une lettre écrite de la main de la défunte avait aussi été remise au moine qui en fit quelques copies, en plus de la copie originale qui avait été remise à Iridia de la main de celle-ci. L'intelligence de Barthelemuse n'était pas en remettre en question, la vérité était indéniable en ce cas-ci, mais il ne serait pas celui qui prendrait cette quête entre ses mains. Les copies furent laissé à la disponibilité de tous, pour ceux qui voudraient s'y investir.
Zémyr de Damoclès, Hast
Messages : 236 Date d'inscription : 03/08/2020
Sujet: Re: Le dernier Inquisiteur Ven 25 Déc - 19:37
Luciole a écrit:
Un petit flacon de poudres d'ailes orangée était jointe à la lettre. Marqué d'un "Goûte-moi".
Si elle osait, elle ressentirait dès l'ingestion un amour pur, immodéré, lumineux, et même passionnel pour Syl Arthanys. De ce genre d'amour, que les élans partagés faisait naître.
Au fond du flacon, une dernière note enfouie sous la poudre.
Citation :
Syl Arthanys n'est plus et ne sera plus jamais. Cela, je te le promet. Ce dernier cadeau est un secret. Toi, Maexi et tous les autres serez en mon coeur, toujours. Et je prie pour que nos voies se lient de nouveau.
Ainsi... ce n'était pas la violence, la noirceur qui aurait eu raison de l'assassin le plus connu des landes. Mais l'amour, et la lumière.
Ainsi, la fiole dont il était mention, ainsi qu'une copie de la lettre fut remis à Élyse de Lioncour de les mains de Barthelemuse, à la demande de Zémyr, avec une petite autre note signée de ce dernier.
Citation :
Tu avais raison.
- Zémyr.
Sargon, Kheijan
Messages : 85 Date d'inscription : 07/08/2019
Sujet: Re: Le dernier Inquisiteur Lun 28 Déc - 18:28
La foule hurlait au passage des deux hommes de foi, l’un était le prisonnier de l’autre. C’était à une autre époque, bien avant les récents malheurs de Zémyr Grande-Épée. Aujourd’hui encore, il demeure ardu de définir l’humeur générale de l’assistance, des gens pleuraient, d’autres semblaient se réjouir. Bref, cela divisait probablement beaucoup à travers la population. Malgré cette apparente mésentente, quelques-uns ne se privaient pas d’humilier le condamné avec leurs plus indigestes produits du marché. On se souviendra hélas longtemps de l’imposante tomate qu’avait reçu le tout blond peu avant de s’enflammer !
Sans doute soucieux de ne pas laisser souffrir son camarade, Grande-Épée avait averti Icare qu’il mettrait fin à ses jours personnellement, avec un poignard, par compassion. Mais alors qu'il était reconduit jusqu'à son propre bûcher par nul autre que Zémyr, le jeune ecclésiastique avait eu ces mots :
- Celui qui m’ôtera la vie sera damné, mon lans, n’en faites rien, je vous en conjure.
Malencontreusement, cet ultime avertissement n’avait pas été écouté; la compassion dont avait fait preuve Zémyr ce jour-là l’avait peut-être mené au chagrin qu’il ressentait désormais. Et si le condamné n’avait pas soufflée cette prophétie en vain ?
Sujet: Le dernier Inquisiteur 