Tout était en place, la lune était maintenant parfaitement alignée et laissait scintiller ces rayons sur les feuilles mornes d’automne. Alors qu’elle devait se rendre vers Tyrimar… elle continua un peu son chemin. Sur un promontoire naturel, fixant la ville de Kar du regard, la jeune Daelwena avait réunit tout les éléments que ces parents lui avait prescrit afin de bien réaliser le rituel. S’installant sur le tronc coupé et mutilé d’un grand chêne, marquant quatre points de son propre sang alors qu’elle frottait son pendentif de pierre sur son cou, marqué d’une griffure simple. Il était impossible que le conseil lui autorise ce rituel… mais cela ne l’empêcherait en rien de mener à bien ces buts.
- La peau de votre faiblesse mutilée par le plus grand prédateur....
Alors qu’elle déposa vers le nord un morceau de sa peau mutilée par Thurette, prélevé de sa cuisse. Il était évident que le plus grand prédateur l’attaquerait à vue.
- Les larmes d’une sœur déçue …
Alors qu’elle déposa vers l’est une petite fiole contenant les larmes d’Aredindel. L’amour d’un homme du désert est si difficile….
- La sueur d’un frère lors de son sacrifice ...
Alors qu’elle déposa vers l’ouest une petite fiole contenant la sueur d’Ahyadno Padnon, qu’elle avait récupéré sur ses habits après un rendez-vous peu glorieux. Inespéré, mais toujours aussi valide.
Puis, elle déposa vers le sud le dernier élément, ne le mentionnant pas haut et fort, laissant couler une larme silencieuse.
Alors qu’elle déposa une mèche de cheveux de Nol, non sans crisper la mâchoire, consciente de son sacrifice.
- Grakon, réveille-toi, l’équilibre a besoin de plus que nous… pauvres Daelwenas.
Elle trancha alors la veine de son poignet au dessus de l’autel, pleurant pour sa rédemption vers la lune encore pleine.
Son séjour vers Tyrimar se fit dans la patience et la douleur, mais, elle espérait que personne ne l’avait vue. La fièvre dont parlait Yano était-elle donc vraiment inévitable…. Dans sa tête, sa trahison envers sa famille était plus qu’amère. Mais, elle agissait dans le bien de l’équilibre… après tout.