[BG] La Désolation du Mercenaire

Messages : 99 Date d'inscription : 15/05/2020 Localisation : Repentigny

La Désolation du Mercenaire

Les flammes, vives, hypnotisaient les yeux d'Azad. Il contemplait son feu, assied à quelques pieds de celui-ci sur le sable des dunes infinies du désert, non loin de Najar'Him. Débutant la première année de sa trentaine, le Kheijan repensait à une plus glorieuse époque auprès de son ancien clan, maintenant déchu. Ses frères et soeurs, camarades de vie depuis le Kas-Wan, n'étaient plus que des souvenirs. Voilà deux ans que le mercenaire Kheijan offrait ses services comme garde du corps ou chasseur de primes en errant sur les landes. Il était comme tout les siens, au final, un nomade.

<< S'il ne te rreste plus de compagnons, il te rrrestera au moins l'eau et l'orr, jeune Mahir >>. Les parôles du Vizir qui avait accepté l'ascension d'Azad jadis au sein du clan résonnaient toujours en lui. Surtout en ces temps singuliers. Qu'elle belle époque c'était. Ses aventures avec sa famille lui manquait terriblement. Le mercenaire avait soif d'une quête précise, qui sera tracée inévitablement par Aon. Azad se sentait prêt à affronter n'importe qu'elle épreuve que Derna lui enverrait. La fatalité était son mode de vie. Né pour mourir, soite; il fallait le faire dignement.

Son objectif du moment était de renouer avec quelques semblables afin de prospérer sur des projets plus grands et plus ambitieux encore. Car le Kheijan sait pertinemment que la gloire se trouverait aussi avec les siens. Un habile guerrier comme lui a besoin de conquêtes et d'adrénaline et non de soirées solitaires auprès d'ennuyeux feux où la nostalgie venait le hanter. Une fois un équipement adéquat récupéré, l'homme du désert savait qu'il pourrait reprendre un entraînement plus sévère afin de remettre sur pieds ses habiletés du passé. Il était un excellent adversaire au corps à corps, du temps de son clan.

Enfin, toute bonne route prend parfois une tournure misérable. Sa bande fut arrêtée pour la majorité, suite à quelques brigandages ratés, et ils firent exécuté ou encore exilé. Azad était l'un des deux ou trois Kheijan de sa guilde a avoir trouvé moyen de conserver une bourse convenablement garnie. Le tout grâce à ses offres clandestines de mercenaire. Ses tatouages multiples le long de son corps laissaient parfois perplexes les étrangers d'ailleurs, mais il trouvait toujours preneur pour ses services. À ses heures, il était parfois un homme à tout faire. Bref, le moins possible, idéalement. Le combat était son art préféré.

Une femme, peut-être? Celle-ci pourrait panser sa tourmentation de la soirée. Azad avait une vilaine faiblesse pour celles-ci. Bien entendu, il était nécessaire de les protéger, mais encore plus de les aimer. Si belles, si douces, si... Voyez-vous, le Kheijan voyait un peu les femmes comme un Kardar perçoit une choppe de bière. Tout le monde a un vice, aimait-il s'imaginer. Puis se rappelant sa nouvelle vie plutôt lamentable, du moins à ses yeux, il se dit qu'il vaudrait mieux les oublier pour un moment afin de se concentrer sur un destin sérieux et respectable.

La nuit était la plus belle dans le désert, pensait-il. Le ciel si étoilé, clair et vaste, laissait entrevoir les plus belles possibilités. Azad glissa sa main dans son sac, puis en sorti une vieille gourde abîmée, usée simplement par le temps. Celle-ci débordait d'eau fraîche, recueillie à l'Oasis où il avait chassé plus tôt dans la matinée. Il était bien entendu très loin d'atteindre le Maj-Qa, toutefois cette gorgée d'eau sacrée lui valait presque tout l'or du monde.

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