Il y a un peu plus de deux décennies, près d'un oasis dans l'ouest du désert se trouvait la caravane du clan Zaid, un réputé rôdeur des dunes du Sina'Far stoppée pour la nuit. À ce moment, on entendait les cris d'une femme, Aaliyah, épouse de Haji, qui donnait naissance au lever du roi-soleil, Aon, à un enfant qu'ils appelleraient Ali ibn Haji ibn Zaid. Ibn signifiant "descendant de", donc le fils de Haji, fils de Zaid.
Les années passèrent et comme toutes les générations précédentes de sa famille on lui enseigna d'abord à vivre en harmonie avec la nature qui l'entoure et parler aux êtres sauvages d'avantage qu'aux bipèdes, les hommes et femmes. Ça, il l'apprendrait par lui-même plus tard lui disait-on. L'important en premier était de collaborer avec le désert, contrôler son environnement, assurer ses arrières et surtout, d'être capable de se nourrir lui et sa famille. On lui inculqua l'altruisme donc l'importance d'autrui, sauvage ou élevé.
On lui enseignait les valeurs Kheijanes, la hiérarchie, l'importance du Cheikh de Najar'him qui avait une poigne de fer sur le Sina'Far et ce quelques années avant de lui indiquer qu'il devrait maintenant quitter la caravane et joindre la ville des Kheijans et leur oasis, collaborer avec eux, pour assurer que tout le désert soit en sécurité de tous les malheurs qu'aient pu faire naitre les ancêtres de leur peuple, maintenant appelés Nedjims, une cicatrice de leur passé, des corps sans âmes de ceux qui subirent le courroux de Derna pour leur avarice.
C'est alors qu'il fit ses bagages dans un sac à dos et se dirigea vers le centre-est du désert, pour trouver cette cité gisant à l'embouchure d'une rivière née d'un lac dormant à la lisière extérieure des dunes arides qui devenait fleuve et océan. Une fois là bas, il fut étonné car son arrivée se produisait directement durant une grande fête réunissant plusieurs peuples étrangers. Quelle vue totalement opposée à celle désert et d'une caravane qui parfois commerçait avec d'autres et la majorité du temps, chassait ou adoptait le sauvage.
Ali avait été éduqué sévèrement, il avait beaucoup appris, mais il avait été confiné à ce rythme de vie et bien malgré lui, un sentiment de liberté d'expression l'envahissait au fil des premières saisons au sein d'une communauté qui paradoxalement, était étrangère ainsi que soeur et frère.
Un homme plus vieux que la moyenne l'avait bien accueilli et lui avait partagé plusieurs conseils, donné son premier arc, encouragé à joindre un groupe de chasseur qu'il partageait également avec d'autres aux mêmes aspirations que lui. Cela le fit sentir confortable et bien assez tôt, il montra aux autres qui voulaient bien le voir qu'il avait beaucoup appris avant même de rejoindre leur cité et qu'il avait du talent à revendre.
Il fut ensuite invité à dire ce qui l'intéressait et ou il se voyait dans le futur. Quel clan... Quel rôle... mais quelles questions ambigües était-ce pour lui qui croyait fermement de par son éducation conservatrice que le seul qui pourrait répondre, c'est Aon, celui qui tisse leur destin à tous. De par sa jeunesse, sans le montrer, alors qu'il avait souvent l'air amusé il était en fait nerveux.
Une vizir en devenir lui lut ses cartes et l'invita à considérer les vizirs alors que des pachas lui parlaient de diplomatie car il était loquace et que d'autres disaient qu'ils refusaient de joindre un clan pour conserver leur liberté mais ironiquement, servaient une faction aux ordres d'un clan. Ouf, compliqué tout ça. Il se dédia donc à accepter le défi lancé par ce chasseur plus âgé et s'entourer d'eux, là ou il était à l'aise. Là ou il n'avait pas peur de parler franchement.
Ali devint donc naturellement un chasseur affirmé. Il préférait le terme rôdeur mais il n'en était pas encore à ce niveau ultime. Après avoir entendu que le défi premier des chasseurs des dunes, du moins, jusqu'à ce qu'ils se fassent retirer ce nom, était d'apprivoiser une tarenlune, eh bien il trouva la place ou elles se terraient à l'aide de cartes et s'aventura pour la première fois hors du Sina'Far et en apprivoisa une. Puis il y retourna de nouveau et en apprivoisa une autre. Il avait aussi dompté des lions et tigres blancs qu'il entraina avec ferveur. Mais ces tarenlunes le bloquaient... Car elles lançaient des attaques qu'il savait mystiques, magiques... Et pas la magie des vizirs.
Il alla donc s'informer à l'apprentie vizir, car il n'y avait aucun vizir visible hors de leur "repaire" et on lui dit que c'était une habitude qu'ils avaient, ils étaient plutôt asocial. Fermés. Mais observateurs. Il demanda à cette apprentie vizir de le guider et elle alors que comme mentionné plus tôt elle lisait ses cartes, elle accepta mais non sans déclarer avoir besoin de tutorat de ses supérieurs et prêchant la patience.
Ali voulait purifier la magie de ces créatures et la rendre digne d'Aon et du Sina'Far. Ce n'est pas lui qui la lançait, mais il était nécessaire que ces créatures ne maudissent personne. Seuls les vizirs avaient le dernier mot sur la thaumaturgie utilisée dans le désert après tout. Plusieurs semaines s'écoulèrent, l'apprentie devint vizir.
La vizir lui présenta une dague sainte qu'elle avait obtenue et lui donna un rendez-vous pour le rituel qu'il avait demandé... Et les choses se corsèrent. Elle fit faux bond. Au moment ou elle devait être disponible, elle s'était plutôt invitée sous une tente avec le Al'Pacha, les Akh'Pachas et les Pachas... En réunion. Il les vit tous, passant devant l'endroit bien ouvert. Ensuite, elle ne lui adressa pas un mot, hormis quelques salutations, parfois. Elle n'avait pas tenu parole et il ne pouvait pas le dire. Personne ne parle contre les Vizir ou n'ose les remettre en question. Deux saisons s'étaient passées depuis sa demande et son non respect. Il avait même accepté d'être fait émissaire de Najar'him. C'était maintenant l'été.
La flamme naissante devint vive et agitée... Bleue... Brûlante...
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Ali
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Sujet: Re: Les trois flammes. Sam 28 Nov - 11:17
La flamme bleue.
Ali était sur les nerfs, il travaillait sa patience, mais son impulsivité et son sens du respect étaient secoués. Il se rendit à la finale du tournoi des champions, du moins, c'est comme ça qu'ils l'appelaient, les étrangers. Il n'avait assisté qu'au précédent ou les Kheijan étaient sortis premier au pointage et il avait réalisé que cela ne l'intéressait pas car ce qui faisait la force d'un peuple, c'est l'union. Il y alla donc pour encourager celui qui combattait pour les siens, mais en s'adressant à son héraut, il n'eut aucune réponse, alors il leur fit volte face. Il sentait que l'union des Kheijans qu'on lui avait vanté à son arrivé s'était diluée vers un chacun pour soi. Le combattant le salua pour la première fois après qu'il ait monté son cheval sauvage et Ali lui souhaita bon courage en lui disant de faire honneur à Aon et rentra dans les dunes torrides du Sina'Far.
Là bas il alla discuter avec l'ainé chasseur à la tour qui lui révéla que selon lui, les valeurs Kheijans s’effaçaient. Ouf. Cela amplifia le feu qui rageait en lui mais il ne le dit pas. Puis à la sortie de la tour, le héraut muet du tournoi était là, présent, sans même discuter du tournoi ni décrire les prouesses de leur "champion par défaut" puisque celui original était absent. Tout ce qu'il fit c'est de sortir une bourse bien pleine d'or et demander pour parier aux dés... Les deux chasseurs allaient dormir et le lui ont dit... Ali de son côté commença à sentir de plus en plus l'avarice qui reprenait lentement mais surement sa place. L'avarice qui avait effacé leurs ancêtres. Le manque de valeurs... Le futur du destin Kheijan l'inquiétait.
Quelques jours plus tard, après avoir complété déjà quelques tâches d'émissaire du Sina'Far, Ali fit construire sa demeure en déboursant tout son or afin de montrer qu'il avait le pied bien placé dans le Sina'Far et qu'il ne comptait pas disparaitre de si tôt comme plusieurs titrés l'avaient fait. Plutôt que de la faire construire près du large oasis nord du désert et de Najar'Him là ou les autres s'établissaient, il choisit plutôt un petit oasis personnel au sud, à la même distance de la pyramide que la cité Kheijan, par sécurité, avec un camp de pêche et un ancien port présent sur place, puis la vue sur l'ile des asadas et celle avec une statue sacrée. Il songea ensuite à l'épreuve finale qui l'attendait, celle de prouver qu'il était bel et bien un homme et un rôdeur...
Il n'était pas artisan, mais selon lui, tout homme devrait pouvoir nourrir sa famille de ressources naturelles, il avait souvent buché à la lisière extérieure du Sina'Far par le passé pour y faire des flèches d'arc, ou bien fournir du bois à la caravane du clan Zaid, mais cette fois, ce fut avec un cheval de trait qu'il s'y rendit. Il bucha durant trois jours entiers puis ensuite il se rendit dans les mines de l'est et se procura une quantité incroyable de fer avant de tondre des moutons de l'enclos de Najar'Him plusieurs fois pour en faire du tissu chez la couturière à l'aide de ses instruments.
Une fois le tout récupéré il les porta au comptoir de commerce de du cercle alhurfi pour les y déposer. Des milliers de buches, métaux et tissus. Il en avait conservé une part pour lui même et avait fait une demande par missive au pacha de l'économie de l'autoriser à construire un enclos derrière sa demeure mais n'avait pas eu de réponse de sa part. Alors qu'il était au comptoir il la croisa et le lui demanda en face à face et elle lui répondit froidement qu'elle lui reviendrait avec cela. Puis il fit ensuite la demande à ce qu'il supposait être une muzud puisqu'elle trainait toujours là avec la pacha qui dirigeait économie et alhurfis d'ordonner à ses ouvriers de lui construire un navire, ce qu'elle fit, avec brio. Il lui fut livré un jour plus tard, près de sa casa.
Ali était satisfait de voir qu'il était un homme proactif qui réussissait à se débrouiller par lui même pour bien des tâches. Il avait maintenant un toit, un navire, un titre... Un enclos à venir afin d'y laisser ses animaux sauvages apprivoisés par respect de la demande de la vizir qui avait été effrayée pour les enfants de l'un de ses dragonneau qu'il avait posté en lisière de la cité après l'avoir nourri avant de faire quelques affaires. Elle lui avait dit "et si il avait faim... quelqu'un pourrait être mangé! L'un des vôtres a déjà fait ça." Lorsqu'il l'a répété au plus ancien chasseur, maintenant rôdeur respecté de toutes les landes, il lui avait pourtant dit le contraire. Mais bon, autant respecter les demandes des vizirs. D'ailleurs... cette dite vizir était celle qui n'avait pas respecté son rendez-vous, sa promesse de faire un rituel pour purifier ses bêtes...
Le feu en lui s'amplifiait.
Il galopa vers sa demeure et vit un homme et une femme qui discutaient devant la pyramide. Il ne s'arrêta pas. Plus tard, cet homme l'aborda et lui fit la leçon qu'il était un pacha, l'un de ceux qui une fois titré est disparu, qui avait fait un retour. Il lui posa des questions, Ali lui répondit et en posa aussi. Puis le pacha après s'être vanté d'être un coureur de jupons reconnu, lui dit qu'on ne devait pas parler aux pachas mais les écouter. Ali fut surpris et il avait en lui un mélange de colère et d'absurde. Il confirma au pacha qu'il avait bien compris son discours. Le pacha s'en alla et Ali lui dit qu'il était heureux de voir enfin un pacha ferme. Encore une fois, il partagea plus tard l'histoire au rôdeur le plus expérimenté du désert et vanta l'autorité de ce tatoué.
Puis après avoir tout organisé en tant qu'émissaire; de la missive à l'escorte à la rencontre pour la pacha diplomate qui le dirigeait, elle lui fit savoir que ce pacha qui était de retour l'avait traité d'arrogant et voulait qu'il soit sanctionné. La flamme était maintenant tellement vive qu'Ali sentait qu'il brulait.
Il expliqua sa version de la rencontre, il lui dit qu'une invitée étrangère l'attendait quand la pacha dit qu'elle voulait le faire dormir dans un puits pour la nuit au lieu de le fouetter. Il fut tellement enragé qu'il fit tout pour contenir ses émotions et il lui dit que si son travail d'émissaire était récompensé par l'humiliation il n'avait plus rien à faire de sa cape, qu'il jeta au sol, à la vue du doyen rôdeur.
Elle lui dit d'aller voir son invitée et faire sa rencontre et qu'elle réfléchirait à sa sentence, il refusa et lui dit "allez, enfermes moi si c'est ce que tu veux". Elle lui ordonna ce qu'elle venait de dire, alors il le fit et alla reporter sa rencontre avec l'étrangère. Puis il alla quérir la pacha diplomate et la conduisit devant celui qui avait parlé contre lui bien qu'il ait été d'accord avec ses ordres et son discours. Ils partagèrent une discussion aux quartiers pacha qui se conclut par dix coups de fouet. Un fouet qu'il lui avait lui-même remis.
L'intérieur d'Ali était en train de carboniser.
Il se rendit chez lui parfois en trainant le pied sous la douleur puis le lendemain se leva pour aller directement quérir ses tarenlunes. Il n'avait plus rien à foutre du rituel de la vizir et sa fausse parole. Il voulait la vérité du très haut, il voulait une vision d'Aon. Il se rendit donc au point le plus chaud du Sina'Far, les ruines de l'ancienne civilisation qui étaient vides hormis un patrouilleur. Il endura la chaleur jusqu'à y succomber au côtés de ses tarenlunes. Il avait traversé le Kas-Wan en étant plus jeune, maintenant, quelqu'un pourrait dire qu'il s'auto-infligeait le Maj-Qa mais personne ne le le saurait. Certains croiraient peut-être qu'il ne faisait que délirer après sa punition.
Il avait dit ça aussi au rôdeur le plus âgé de la tour, que la vizir lui avait dit que le Maj-Qa, tous les hommes ne le passaient pas forcément, qu'il fallait être élu, et le vieux avait trouvé la déclaration ridicule. Ali voulait se purifier par lui-même, rituel ou pas, il ferait ce que les dit "élus" faisaient. Il ne subirait pas le courroux de Derna si elle décidait que l'avarice de ses frères de sang était de nouveau trop grande et voulait se prouver à lui-même sa valeur.
Durant cette lune, en transe sous la chaleur, brûlé de l'extérieur et aussi de l'intérieur... Il vit ses tarenlunes muer et ce qui sortit de leur peau morte dans une lueur aveuglante lui fit perdre conscience au son d'un grondement intense qui lui dit "laisse aller".
À l'aube, il se réveilla, assoiffé. Il leva la tête et constata l'ancienne peau de ses tarenlunes, mais elles n'étaient pas là. Il n'y avait aucune trace qui indiquait qu'elles soient parties. Il n'en avait donc pas perdu le contrôle, il était rassuré. Mais il était tellement faible de son corps. Les plaies du fouet cicatrisées sous la chaleur intense, son eau presque toute suée... Il entendit de nouveau le grondement qu'il avait entendu en perdant conscience et vit derrière lui deux lions de couleur ébène aux yeux ambrés... La couleur du feu. Il se sentait... léger. Libéré de sa rage. Indifférent à ce qu'il avait vu et au témoignage du manque de valeurs chez les Kheijan. Faible, trop faible pour même se lever ou bouger. Il tenta de le faire, mais il s'écrasa, face au sol, les bras écartés en croix. C'est à ce moment que les deux lions se glissèrent sous ses bras et le portèrent, jusqu'à l'oasis devant sa demeure. Aussitôt qu'il y fut, il se mit à boire allongé encore et encore. Jusqu'à avoir la force de se relever. Il commanda les deux lions de rentrer à l'enclos de Darren en glissant une pièce dans la gueule de chacun et alla ensuite prendre son sac a dos, son équipement de chasse, quelques vivres, puis se rendit à son navire avec son compagnon, un serpent mi chair mi sable. Il prit la mer.
Les évènements récents puis la nuit dans l'ancienne cité sacrée l'avaient assoiffé et avaient fait brûler le feu intensément, puis au matin l'eau avait calmé et stabilisé la flamme qui restait maintenant allumée grâce au vent, entourée de l'océan bleu...
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Ali
Messages : 67 Date d'inscription : 29/10/2020
Sujet: Re: Les trois flammes. Dim 29 Nov - 17:38
La flamme immuable.
Plusieurs jours s'étaient passés et Ali, sur son navire, accompagné de son serpent de chair à l'armure de sable avaient eu le temps d'explorer toutes les iles de Terra l'une après l'autre, de traquer ce qui vit sur chacune d'entre elles. Il pouvait enfin dire avoir fait le tour du monde et il rentrait enfin à la maison.
Lorsqu'il était en pleine mer, il donnait à son équipage les directions qu'il souhaitait explorer, en ne se fiant qu'à une carte et la position du soleil. Il prenait tout son temps libre à étudier les livres qu'il avait laissé en cale du bateau ou réviser les papyrus de notes qu'il trainait toujours quelque part dans son sac à dos. Il en était tout près de parfaire son éducation et d'enfin se déclarer rôdeur, mais le défi de taille l'attendait.
La première semaine de navigation lui fit tout d'abord découvrir des titans qui l'ont impressionné, puis des iles bondées d'âmes damnées de toutes tailles. Il visita ensuite une plage et un hamac ou il se reposa, puis au nord de ça, une ville de pirates et de hors la loi. S'en suivit l'exploration de catacombes hantées au sous-sol d'un palais de marbre, d’où il en sortit en compagnie d'une reine Tarenlune comme prix de consolation pour n'avoir osé s'y enfoncer trop loin par lui-même. Il faut toujours savoir garder ses arrières après tout.
La deuxième semaine, après avoir longé la côte ouest entière du continent il posa pied au sol d'un monde glacé et froid, même en été, recouvert de sa toge à capuche et du foulard monté jusqu'aux yeux il explora une tour de pierre vide qu'il aurait jugé refuge parfait pour âme en peine ou couple coquin. Sur cette ile il vit des gargouilles et des trolls auxquels il laissa l'araignée maléfique géante en guise de proie avant de tuer plusieurs dragons de glace et leur progéniture arrivé sur celle voisine. Il semblait se ragaillardir de plus en plus et son humeur était plutôt positive et stable. Il épargna même l'un des dragonneau qu'il préféra dompte. Puis il explora une ile peuplée de brigands nordiques là ou il se reposa de nouveau après un massacre bien mérité de ceux qui avaient osés tenter de le voler.
La troisième semaine débuta au terme de l'exploration septentrionale lorsqu'il fit route vers le sud, navigant les océans est de Terra là ou il trouva un archipel plutôt cocasse qui semblait renfermer toutes les saisons; neige, sable, terres mortes et terres vivaces.. Même des arbres qui bougent... Sans oublier un temple de marbre qu'il qualifia comme étant "l'endroit aux airs saints de la sainteté sainte muni d'un autel sacrificiel pour aller droit au ciel". Il affronta ensuite des dragons de feu sur une ile de sable et s'épuisa au combat après avoir enduré trop de crachats de flammes. De là, il choisit de retourner sur le continent pour voir depuis la mer ce qu'Hishtals avait bien l'air. Il y avait combattu les Yokai lors de leur invasion, il y était retourné pour les voir eux et leur organisation après cet événement mais sans atteindre le port encore. Son dragonneau de glace semblait bien aimer l'endroit mais il l'amena au port de Sombrum et lui commanda de voler jusqu'au désert et d'y être tranquille jusqu'à son retour. La ville des enfants de Nasticia était tranquille, muette, aucun son de pas hormis quelques citoyens bien communs alors après une petite sieste au second étage de leur auberge, il reprit la mer, fier et rassasié avec des provisions pour la grande épreuve, là ou allait se finir la troisième semaine.
Il n'explorerait pas le sud est du monde, il l'avait déjà fait en compagnie de celui qu'on disait invaincu et sa femme. Il foncerait vers une ile qui semblait composée de montagnes et les vestiges d'une ancienne civilisation visiblement annihilée par des harpies ou peu importe ce qui avait mis en ruine ces bâtiments pour y laisser des squelettes. Là bas dans une crique il trouva des serpents de mer qu'il jugea indomptables et très résistants, il les laissa tranquille non sans avoir perdu pied sur la mince passerelle qui surplombait cet endroit et failli y tomber pour s'y faire dévorer. Après avoir longé plusieurs corridors rocailleux et passerelles de bois, il arriva au sommet du plus haut pic de cette ile ou il avait vu et entendu des dragons qu'il identifia comme ceux des montagnes. C'est là que son épreuve finale se passerait, il voulait s'imposer le défi ultime avant de s'appeler un rôdeur: Apprivoiser un dragon par lui-même.
Tout d'abord, il apprivoisa plutôt facilement un jeune dragon des montagnes, puis il choisit de le conduire sur les landes en même temps qu'il choisissait de se reposer à Kar. Il ordonna à la bête, comme son cousin de glace, de voler et l'attendre dans le désert. À la taverne qu'il jugea immense et très jolie pour un peuple de si petite taille ou les femmes ont de la barbe, il discuta avec un baron Nargolith qui disait revenir de chasse. En direction de l'ile montagne il déclara qu'il n'y avait qu'une façon d'être au sommet: l'atteindre et le conquérir.
Une fois arrivé il tua quelques harpies vite fait puis chassa les dragonneaux de son chemin en faisant en sorte qu'ils se battent un contre l'autre, puis après une prière à Aon, le très-haut, lui et son compagnon reptile rampant, firent face à la mère dragon des montagnes. Ali avait bien calculé son coup et usait une stratégie qu'il avait réfléchie tout au long de son exploration des océans de Terra. Le serpent, grâce au sable et la terre dont il s'entourait, avait une armure plutôt tenace pour encaisser les boules de feu et autres attaques qui drainaient peu à peu l'énergie mystique du dragon, puis, avec son arc, il l'affaiblit afin qu'il ne se déplace pas trop rapidement et le mange tout cru. Il ordonna à son animal de retourner l'attendre sur le navire puisque celui-ci était plutôt épuisé et Ali viendrait éventuellement à court de fioles de sables qu'il utilisait pour l'en asperger et l'aider à rebâtir son armure naturelle. Ali voulait être seul, face à face avec le dragon des montagnes, au sommet de l'ile et il le fut. Il utilisa l'inclinaison descendante du terrain à son avantage puisque le dragon était blessé et ne se déplaçait plus très rapidement, prenant garde car si elle tombait, serait vulnérable à une flèche mortelle en pleine tête. Ali s'adressa au dragon dans un langage que lui, les bêtes et seul quelques autres rôdeurs et peut-être un Drakan pourraient comprendre. Il eut de la difficulté à le pratiquer car c'était la première fois qu'il s'adressait à une bête aussi mature et sa première tentative échoua. La seconde aussi. Mais au terme de la troisième, la mère dragon abdiqua et comprit qu'il ne lui voulait en fait aucun mal, qu'il ne la tuerait pas et que son offre était de collaborer, de faire équipe puis enfin elle se résigna à accepter.
Ali cria sa victoire et loua Aon... Avant de faire route vers la maison, l'air calme et serein, l'esprit discipliné avec l'intention de ne prendre que des décisions aussi bien calculées. Il avait bien hâte de voir la réaction du doyen des chasseurs du Sina'Far lorsqu'il ferait face à son dragon des montagnes lorsqu'il aurait terminé le dernier chapitre d'un ouvrage sur les rôdeurs qui l'attendait auprès de sa couche et qu'une vizir lui avait écrit il y a environ un mois.
Le jeune homme avait fait le tour de Terra et acquis presque le maximum de talents et compétences possibles dans son domaine. Après avoir affronté vents et marées, blizzard et sècheresse son feu avait perduré. Il pourrait maintenant porter légitimement le titre de rôdeur.
La flamme était devenue immuable.
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