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 Jezabelle, coeur rebelle

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Jezabelle Fahim

Jezabelle Fahim


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MessageSujet: Jezabelle, coeur rebelle   Jezabelle, coeur rebelle EmptyDim 24 Mai - 18:21

Le désert. Chaud, sec, infini. La nuit avait été pour moi un réconfort, la fraîcheur glaciale fut comme un baume sur ma peau brûlante.   J'étais toute petite à l'époque, mais malgré mes dix ans, j'étais une fillette coriace et déterminée. Je ne m'étais pas effondrée par la lourdeur de cette initiation venant renforcer autant le corps que l'esprit. Ce périple est appelé le Kas-wan dans la langue de mon peuple, c'est ce qui a fait que nous, les Keijan, un peuple fort et redouté.Je vais faire partie de ces forts, malgré que je sois une femme. Pensais-je avec une volonté de fer.   Alors,  j'avais avancé  encore et encore, essayant d'oublier le sable brûlant sous mes pieds, ma bouche sèche et mon ventre qui criait famine. Il était certain que je n'attendis pas trois jours pour me dénicher de l'eau, savoir que j'avais appris en même temps que marcher.  Je savais donc que je pouvais trouver ce liquide précieux sous des pierres, en essuyant la surface et en tordant mon linge, j'allais pouvoir m'en abreuver. Sinon, il existait  les coudes des rivières desséchées. La partie extérieur de celles-ci étaient une bénédiction pour tout voyageur assoiffé, mais bien sûr, il fallait le savoir. Je ne mourrais donc pas de soif, mais bien d'autres périples auraient pu m'anéantir comme la faim, une piqûre de scorpion, une tempête de sable ou encore le désert en lui-même.

Malgré tout,  j'avançais sans abandonné,  apprenant de Sina'far,  respectant chacune de ses dunes, craignant son courroux si jamais je me laissais faiblir.La plupart du temps, je mangeais des sauterelles, la pluie de ses insectes était une bénédiction d'Aon ; un signe que je considérais comme positif. Sinon, je me protégeais des trois soleils grâce à mon voile sombre, je m'en recouvrais la nuit, me réchauffant le mieux possible.  Parfois, à défaut d'avoir de quoi faire un feu, je me couvrais de sable pour trouver un peu de chaleur. Bref, j'avais survécu et j'avais réussi  à atteindre cette oasis bienfaisante. L'ombre d'un palmier fut pour moi un miracle, tout comme l'étendue d'eau peuplée d'oiseaux et d'autres voyageurs. Malheureusement, je n'avais pas vu d'autres enfants comme moi...Peut-être allaient-ils bientôt atteindre l'oasis, peut-être étaient-ils morts, je ne le saurais jamais. Je m'y étais reposée, me bricolant une gourde à l'aide du bois de palmier, tressant les feuilles dénichées au sol pour fabriquer un sac que je remplis de dattes, de viandes d'oiseaux séchés (un voyageur avait eu la gentillesse de m'en  offrir ), d'un reste de sauterelles  et d'agaves sucrés. Certes, ces provisions allaient peut-être durer une semaine ou deux, mais c'était déjà cela. Je levais alors mes grands yeux verts pour observer les lunes. Solicia, ma lune de naissance éclairait le ciel nocturne ; quatre lunes déjà s'était écoulées. Quatre autres lunes m'attendaient...J'avais souris, confiante que j'allais retourné à Najar'him, victorieuse, faisant la fierté de mes parents et de mes frères. Je me demandais alors quelle sera la volonté d'Aon concernant mon clan...

***


-Jezabelle,  cesse de t'entêter.  
-Ket, je ne veux pas le porter, mère !
-Il n'appartient pas de refuser. C'est la coutume , ma fille ! Ne veux-tu pas faire la fierté de ton père ? En tant que pacha, il ne pourrait  toléré un scandale.   Donc assez d'obstination, tu le porteras, que tu le veuille ou non.

Sans que je puisse répliquer, ma mère me mit au cou un magnifique collier de pierres d'émeraudes, allant de paire avec mon envoûtant regard. C'était le même qu'elle avait porté à l'âge de 15 ans, elle appelait cela le  jinaq. Étant la seule fille de la famille (j'avais quatre frères plus  vieux que moi,trois    étaient en voie de devenir de grands guerriers et un, un futur Vizir), il était normal  que je me pavane avec ce bijoux, signe que j'étais prête à me marier. Mon cœur rebelle refusait de devenir une jument juste bonne à enfanter, mais mon éducation m'obligeait à me taire et à me soumettre à la volonté de mes parents. Serrant les dents, je me levais donc vêtue de ma plus belle robe, avantageant ma silhouette svelte et fine, mes cheveux couleur sable, tombaient en boucles dorées jusqu'à mes reins, recouvert d'un voile fin, orné de jades. J'étais en soi un véritable joyaux, nombre de jeunes hommes me tournèrent autour, je fis comme s'ils n'existaient pas, évitant de croiser le regard courroucé de ma mère.  Eh bien quoi ? N'avais-je pas fait la fierté de mes parents en traversant le désert à l'âge de dix ans ? Mon frère aîné était même mort durant ce périple , tandis que moi, j'avais survécu. Et eux,  ils voulaient me marier au lieu d'accepter que je devienne  une grande guerrière chevauchant un superbe Akhal 'khei??? Hors de question !!!


-Mon eau est à toi.

À cette voix grave, Je tournais mon attention vers un très beau jeune homme. Grand, la peau basanée, le regard sombre, la chevelure noire surmontée d'un turban, le corps tout en muscles. Bref, il  avait tout du parfait Kheijan. Il avait même osé me faire la demande en mariage traditionnelle de notre peuple sans même me connaître. Je fronçais les sourcils en détachant mes yeux de lui pour les poser sur mon père. Imposant, il me fixait, le regard attendu, le sourire crispé. Un hochement de tête me confirma que c'était ce guerrier qu'il avait choisi pour moi. Un riche et bon parti. Je susse en cet instant que si je ne  confrontais pas sa volonté, je ne gagnerais jamais son respect. Je relevais donc ma tête comme si je portais la plus lourde des couronnes et je  répondis pour que tous m'entende :

-La volonté d'Aon est que je devienne une grande guerrière. Si tu accepte mon destin, alors je serais tienne et notre eau fera qu'un.

Le jeune homme resta cois, l'assemblée fit silence, tous me fixèrent. Mon cœur battit à ton rompre, mes mains étaient moites, mais je ne laissais rien paraître. Non, en cet instant, j'avais pris l'allure d'une reine indépendante et fière. Mon père de son côté était devenu tout rouge d'indignation, ma mère s'était assise par peur de s'évanouir. C'est alors qu'un grand rire se fit entendre, c'était le Vizir qui m'avait baptisé suite à mon retour du désert.  Il s'avança promptement vers moi, toujours aussi vieux et aussi sage. Son regard de braise me couva, j'y lisais  du respect et de l'affection. Je me sentis soudain très intimidée, mais je réussis à lui rendre son sourire.

-Que sais-tu de la volonté d'Aon, mon enfant ? Demanda-t-il doucement.
-Je sais qu'il nous envoie des signes et que l'on doit les écouter, noble Vizir.
-C'est exacte, mais il ne t'appartient pas de les interpréter. À moins que tu possède le don ?
-Ket, mais la certitude dans mon cœur ne peut tromper. Je ne peux passer outre ce qu'il me dit, noble Vizir. Me mentir serait faire affront à  un de nos préceptes: honnête, tu seras, comme bon te semblera.

Il eut un silence, je me sentais de plus en plus nerveuse, mais je continuais à soutenir le regard du Vizir qui se fit pensif.

Peu de gens ont le courage d'écouter leur cœur. Ce pendant, ce genre de signe peut être trompeur, car il est trop souvent assombri par la peur. La peur du mariage par exemple.

Je me mordis les lèvres en serrant les poings malgré moi. Le grand Vizir se tourna alors vers mon prétendant en demandant :

-Tu es celui que son père a choisi ?
-Oui, noble Vizir.
-Veux-tu d'une femme guerrière comme épouse ?

Un murmure de surprise parcourut la foule, mon pacha de père devient livide. Le jeune guerrier lui jeta un coup d'oeil et après un regard désolé, il répondit rauquement :

-Non, noble Vizir. Je veux une femme docile que je protégerais.
-Voilà donc un signe qui est certain ! S'exclama le Vizir à mon grand étonnement. D'un air grave, il se tourna vers moi en affirmant :
-Voici  l'homme que ton père a choisi pour toi   refuse de te prendre comme épouse. Jezabelle, tu es à présent entre les mains d'Aon. Si ton destin est de devenir guerrière, alors qu'il en soit ainsi, mais sache que ce chemin sera aussi ardu que le kas-wan. Es-tu sûr de vouloir l'emprunter ?
-Vay, noble Vizir ! Je suis certaine !  Répondis-je d'un ton résolu.

Le Vizir acquiesça lentement de la tête, un sourire paternel éclaira ses traits :

-Telle est la volonté d'Aon.

Depuis ce jour, j'empruntais la voie du guerrier. Le Vizir avait dit vrai, c'était une voie ardue et difficile pour une femme, mais comme dans le désert, je ne me laissais pas décourager. D'ailleurs, mon esprit d'indépendance et ma volonté de fer avait su gagner le respect de plus d'un. Il me restait plus qu'à faire mes preuves et à regagner l'amour de mon père, qui depuis ce jour, ne me regardait plus comme sa fille...

Ra'neb Hassan, Kheijan, Augustine d'Apremont, Gzokx, Mortanyss et Ruvaen Daith'Tirith aiment ce message

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Jezabelle Fahim

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MessageSujet: Les Clairvoyants du Sud   Jezabelle, coeur rebelle EmptySam 24 Oct - 17:19

Les Clairvoyants du sud

Partie I





Le sable se souleva sous les sabots de Jasmina, Jezabelle observait l'horizon, qui lui était de plus en plus familier. Des souvenirs dans d'enfance lui revient alors en mémoire, lui serrant le coeur, la nostalgie l'envahit.  Là, proche de cette rigole, elle se souvient de s'être baigné avec ses frères, l'un d'eux l'avait éclaboussé d'eau avant qu'elle ne s'élance à son tour.  Elle s'était vengée en faisant une petite bombe, ce qui avait éclaboussé  le coupable, déclencher l'hilarité auprès des jeux adolescents. C'est frère...voilà près des années qu'elle ne les avait ket revu. La belle Kheijanne était presque certaine qu'ils n'allaient ket la reconnaitre, et vice versa. Le plus vieux avait près de dix ans de plus qu'elle. Ibrahim, le sévère  des quatre. Elle se souvenait qu'il était très après elle quand elle contrevenait aux consignes. Siket il y avait Zakaria, le cadet, rêvant d'être vizir, très à cheval sur la prière et le culte d'Aon. Visiblement, il n'avait pas encore réussi à atteindre son but, elle ne l'avait revu parmi le Conseil du Grand oeil.

Iyad, quant à lui, fut son préféré. Comme elle, il avait un côté enjoué, toujours le mot pour rire, et il était celui qui lui avait montré en cachette à se battre. Contrairement à leur père,  il considérait que les femmes pouvaient aussi bien se défendre que les hommes. Pensant à lui, Jezabelle se dit qu'Ismaël aurait sûrement aimé le rencontrer. Soupirant, son esprit vagabonda à nouveau, vers le dernier de ses frères, Malik. Discret et secret,  il était le plus proche en âge d'elle, et pourtant le plus éloigné. En fait, il s'était toujours montré méchant à son égard, la laissant derrière quand elle se faisait mal ou se raillant de sa maladresse, comme s'il lui en voulait d'exister.

La Pacha se secoua la tête, chassant ses sombres souvenirs. Cela faisait très longtemps, ils avaient sans doute changé, comme elle. Défiant une tempête qui se soulevait au loin, elle accéléra le galop vers où vivait le clan Fahim. Le sud...complètement au sud. Petit regroupement retiré, vivant  dans des tentes somptueuses, aux motifs raffinés. Nombreux étaient nés à Najar'him, mais ils s'étaient retirés, préférant vivre proche de la mer, entouré de dunes de sables. Nombreux étaient ses cousins et ses cousines, mais ses frères ayant pris épouses, sûrement nombres de leurs enfants gambadaient entre les tentes. C'était un petit clan, mais descendant d'une longue lignée de dirigeants ou d'Asadas de légende. Certains de ses ancêtres avaient contribué à bâtir la Najar'him qu'elle connaissait aujourd'hui, son père n'avait eu de cesse de vanter leur exploit quand elle était enfant. Son regard émeraude observa un instant les tentes, certaines étaient restées les mêmes, mais la petit communauté avait agrandit. Au centre, seul un bâtiment était en pierre de sable, la maison de sa famille, du dernier Pacha Fahim, mis à part elle. Une femme à la longue chevelure poivre et sel sortie de celle-ci, ses traits légèrement ridés étaient lasses et creusés par la fatigue et la vieillesse prématurée. Jezabelle la reconnut aussitôt, elle pâlit, restant immobile sur son cheval blanc. Sa mère...

Sentant qu'on l'observait, Jasmina leva  son regard vert en direction de la jeune femme. Le choc de la voir là, après tant d'années de séparation, lui fit échappé son outre d'eau.

-Jezabelle... souffla-t-elle d'une voix étouffée. La pâle fit place à une profonde tristesse, la jeune Pacha débarqua de sa monture et alla aidé sa mère pour relever l'outre lourde.

-Tu ne devrais ket porter un tel poids...où sont donc nos servantes? Questionna sa fille en relevant les yeux vers sa mère. Celle-ci ne répondit pas, elle se contentait de l'observer comme si elle ne la reconnaissait pas. Or, n'y tenant plus, Jasmina prit sa benjamine dans ses bras, ce qui troubla au plus haut point Jezabelle, car d'aussi loin qu'elle se souvienne, sa mère n'avait jamais été démonstrative au niveau de l'affection.

-Ma fille...cela fait si longtemps....sanglota-t-elle contre l'épaule de la jeune femme, celle-ci l'étreignit, ses yeux se remplirent de larmes.
-Vay, mère...trop longtemps...je...après ce qui c'est passé...


Jasmina ferma les yeux et recula son visage, pendant un instant, Jezabelle discerna l'ancienne beauté qu'elle fut jadis. Lui caressant la joue, elle crut lire une grande culpabilité dans son regard vert.

-Le passé est toujours dans le coeur de ton père, mais moi, j'ai prié Aon, à chaque soir, pour que tu nous revienne. Comme tu es devenue belle...si belle...tu n'es ket plus la jeune sauvageonne, vêtu en garçonne qui a quitté notre demeure, voulant atteindre son étoile.

Jezabelle lâcha un petit rire et secoua la tête, se souvenant de la jeune guerrière qu'elle fut, rêvant d'explorer le monde, indifférente à sa chevelure courte et ses vêtements ternes. Or, elle garde le silence, le regard plongé dans celui de sa mère qui lui caressa la joue d'une douceur infinie.

-Tu es devenue l'étoile...Oh ma fille, sache que ton père et moi, on a suivi tes accomplissements et tes exploits. Tu as surmonté tant d'épreuves...j'ignore où tu as puisé cette force.
-De toi...et de lui...souffla Jezabelle en déposa main contre la sienne, retenant la caresse un peu plus longtemps. Jasmina eut un petit sourire timide et acquiesça, puis elle reprit sa main pour se relever, retrouvant un semblant de dignité. Son visage continuait d'être triste, chose qui ne disait rien qui vaille à sa fille. Se relevant à son tour, elle demanda:

-Comment va-t-il?
-Il...il en n'a ket pour longtemps. Il n'a pas cessé de te réclamer dans son sommeil.

Jasmina soupira profondément, elle était brisé, Jezabelle le savait. Elle l'aurait été aussi s'il s'agissait d'Ismaël.

-Je dois lui parler...une dernière fois...
-Vay...viens. Tes frères sont là aussi. Viens, Pacha Fahim.



Dernière édition par Jezabelle Fahim le Sam 24 Oct - 18:24, édité 4 fois
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MessageSujet: Les Clairvoyants du Sud   Jezabelle, coeur rebelle EmptySam 24 Oct - 17:51

Les Clairvoyants du Sud

Partie II




Cela lui procura un effet très étrange d'être appelée ainsi par sa mère. Pendant un court instant, elle se demanda si Jasmina s'était adressé à son père, mais ket. De tous les enfants de Saoun, c'était elle qui finalement avait réussi à atteindre ses rêves. Entrant dans la grande maison, la jeune femme revit alors son destin et tout le chemin qu'elle avait parcouru depuis. Son Kas-wan, la cérémonie qui avait valu le reniement de son père, car elle avait réussi à déjouer sa volonté à épouser un pur étranger, son arrivée à Najar'him, les guerres qu'elle avait participé contre les Nedjims, tous les monstres qu'elle avait tué, son ascension difficile, et non sans embûche, vers le Conseil des Trois traits...

Vay, elle était à présent capable de surmonter n'importe qu'elle épreuve. Voilà la femme forte qu'elle était devenue, son être avait gagné en solidité et en dignité, la jeune exploratrice extravagante et insouciante était bien loin à présent. Ce fut donc une toute autre soeur qui entra dans la salle familiale, où ses frères recueillaient en silence. Ils levèrent la tête d'un même mouvement et pendant un court instant, ils restèrent saisi par la grande beauté qui se trouvait devant eux. Il y  eu un silence de stupéfaction qui fut brisé par un commentaire des plus méchants:

-D'où sors-tu cette robe de putain, petite soeur? Questionna Malik, dont le crâne était très dégarni pour un homme de son âge. Jezabelle pâlit de colère, mais ce fut Jasmina qui intervient sévère:

-Est-ce tout ce que tu trouve à lui dire, fils?
-Eh bien, vay...elle s'habille comme une trainée. Je comprends mieux pourquoi elle change sans cesse de fiancé!

Une gifle partie, même Jezabelle resta saisit devant la violence du geste. Se tenant la joue, Malik fixa sa mère éberlué, celle-ci grinça des dents en sifflant:

-N'insulte ket un membre du Conseil des Trois traits sous mon toit. Respect l'éducation que tu as reçu.
-Je la respecterais quand elle se montrerait digne du titre!!! Siffla-t-il en retour d'un ton où perçait une profonde jalousie.  
-Malik! Assez! S'insurgea Ibrahim d'un ton exaspéré. Or, ce fut une voix féminine, autoritaire et ferme déclara:

-Dès qu'une personne se fait tatoué de la marque, c'est que le Al Pacha a décidé qu'elle est digne de confiance et de respect. Or, le Al Pacha lui-même a soulevé mes efforts devant tout le peuple et les membres du Conseil.

La Pacha s'avança avec prestance devant le déchet qu'était devenu son frère, il eut du mal à soutenir le regard profond et froid, les autres restèrent fascinés par cette vision. Elle parla lentement, mais tout en elle, inspirait le respect :

-Si tu me traite de putain, alors tu insulte le Conseil des Trois traits. Si tu ne me considère ket digne de respect, alors tu doute du choix du Al Pacha. Doute-tu de notre Al Pacha, Malik?

Elle était à présent très proche de lui, soutenant les yeux bleus de son frère. Il y eu un profond silence, puis il souffla à contre coeur:

-Ket.
-Bien...alors j'attends tes excuses.

Il eut un plie mauvais et boudeur. L'homme pinça les lèvres en une fine fente, confrontant sa petite soeur du regard. Ce fut un duel lourd et silencieux, ce qui rappela une certaine Ismet à Jezabelle. Le regard émeraude se durcit, elle porta lentement sa main à son épée. Son frère se renfrogna et nargua, ce qui fit rouler les yeux de ceux présents:

-Que vas-tu faire si je m'excuse ket? M'exécuter?
-Un jour, la Vizir Samara m'a dit: si la parole ne suffit ket, l'arme se doit d'être utilisé. J'ai déjà vu des hommes se faire châtier pour moins que cela, et le fait que tu sois mon frère de sang, ne change rien. Si tu refuse de t'excuser, je te coupe la langue. Il y a rien de bon qui sors de ta bouche, alors cela sera une bénédiction pour tous. Répondit glaciale la jeune femme.

Un lourd silence se fit, Jezabelle dégaina son épée, son frère recula, le reste de la famille resta immobile. Malik jeta un coup d'oeil à l'aide à ses frères, cherchant sa dague à sa ceinture, ne la trouvant point. La Pacha avança déterminé, Malik leva alors les mains en soufflant:

-D'accord...très très bien, je m'excuse...je m'excuse...

L'épée toujours en main, la Pacha eut un air méprisant et lui fit un signe de tête sèche vers l'extérieur:

-Or, de ma vu. Ta présence est indigne du nom que tu porte. À cause de toi, j'ai failli souillé le plancher  de notre famille de ton sang, tandis que notre père se meurt. Dégage que je ne te revois plus!

Malik eut un air outré et demanda du regard le soutien à ses frères, mais ils baissèrent la tête sans plus. Jasmina pointa la porte en ordonna:

-Tu as entendu la Pacha? Sors! Elle a déjà été suffisamment clémente!

Une lueur de rage brilla dans les yeux limpides du kheijan, il sortit d'un pas brusque et claqua la porte violemment derrière lui. Jezabelle le suivit du regard et rengaina son épée. Elle tourna alors son regard émeraude vers ses trois autres frères et les considéra en silence, puis souris tristement:

-Je suis désolée que nos retrouvailles soient gâchés par cette dispute.
-Nous sommes désolés qu'il t'aille manqué à ce point de respect. Répondit alors Ibrahim en déposant sa main sur son épaule.

-Tu as gagné en force et en autorité, c'est bien.

Son visage sévère, rappelant tant son père, s'éclaira d'un sourire satisfait. Il eut soudain un éclat de rire joyeux , c'était Iyad qui déclara en se précipitant vers elle:

-Ahh petite soeur! Tu m'as manqué! Quelle belle pacha que tu fais!

Il vient la saisir par la taille pour la fit tournoyer dans les aires puis la déposa au sol, ce qui fit rire un peu Jezabelle. Iyad lui caressa sa chevelure d'or en soufflant sincère:

-Nous sommes très fiers de toi.

La jeune femme eut un regard ému et reconnaissant, puis une ombre passa sur son beau visage. Et son père? Était-il fier d'elle? Comme s'il avait lu dans ses pensées, Zakaria, qui avait gardé le silence jusqu'à présent, s'avança vers elle et dit d'une voix calme:

-Notre père t'attends...



Dernière édition par Jezabelle Fahim le Sam 24 Oct - 20:09, édité 7 fois
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MessageSujet: Les Clairvoyants du Sud   Jezabelle, coeur rebelle EmptySam 24 Oct - 17:56

Les Clairvoyants du Sud

Partie III





Jezabelle acquiesça et le suivit en silence, la peur étreignant son ventre, elle qui habituellement avait peur de rien, sauf de perdre l'homme qu'elle aimait plus que tout.  Entrant dans la chambre de ses parents, la Pacha fut saisit par l'odeur de la maladie et de la sueur qui régnait dans la pièce de l'agonisant. Le bel homme, grand et autoritaire, au regard d'azur et à la chevelure doré, était devenu l'ombre de lui-même. Un vieillard amaigrit par la maladie, le teint cireux et la respiration sifflante.  La jeune femme porta sa main à sa bouche, désemparée de le voir ainsi, une main se posa à nouveau sur son épaule. Elle croisa le regard bleu pâle de Zakaria, il lui dit très bas:

-Soit forte.

Sans autre mot, il s'éclipsa, la laissant seule.  Après un silence, elle s'approcha presque timidement du lit du malade et elle vient s'agenouiller à son chevet. Saoun avait les yeux fermés, ses mains étaient croisés sur son torse. Très doucement, elle posa sa main sur les siennes et murmura:

-Père...je suis là...

Très lentement, il ouvrit ses yeux et les tourna vers elle. Sa voix était cassée, il respirait à petit coup.

-Jeza...belle...c'est toi?
-Vay...c'est moi...
-Pourquoi...as-tu mis tant...de temps...à venir?

Jezabelle l'observa perplexe et elle répondit sans détour:

-Car tu m'as renié, père...tu ne voulais  plus me voir...

Il eut un silence, Saoun ferma les yeux, comme si les garder ouvert, lui demandait une effort considérable.  L'une de ses mains se souleva pour la déposer sur la sienne.

-Tu m'as humilié...je t'en ai...beaucoup...voulu. Tu m'as brisé...le coeur...par ton esprit de rebellion.

Jezabelle baissa la tête en acquiesçant en soufflant le sanglot dans la voix:

-J'ai eu le coeur brisé aussi...je n'ai eu de cesse de penser à toi. Tout ce que j'ai accompli, c'était en parti pour toi. Pour regagner ton amour, me montrer digne à tes yeux, malgré que je sois une femme...

Elle ferma les yeux, une larme coula sur sa joue. Un doigt tremblant vient alors l'essuyer, son regard s'ouvrit surpris. Le regard bleu de son père l'observait avec une profonde tristesse.

-Tu es mon joyau...tout père serait fier...de t'avoir pour fille.
-Oh père...

Jezabelle éclata alors en sanglot et vient l'étreindre, le front contre son torse. Il émit un petit soupir et vient lentement caressé la longue chevelure d'or. Il huma un peu le parfum, tel un dernier souvenir de son vivant.  Très lentement, il confia:

-Je m'en vais rejoindre Aon...rejoindre nos aieux. J'ai vécu comme toi...avec passion...de tous mes enfants, c'est toi qui me ressemble le plus...que j'aime le plus...je pensais bien faire, Jezabelle, mais je me suis trompé...l'homme que je...t'avais réservé...était peu honorable, à la réputation finalement...violente...tu aurais été malheureuse avec lui...

Sa fille releva la tête pour le dévisager, très surprise par cette confidence. Saoun baissa son regard bleu, éteint. Il caressa à nouveau la joue en demanda:

-Crois-tu...que ton Asada...te traitera bien?
-J'en suis sûr père...il me traite comme une reine. Répondit-elle avec certitude. Il eut un sourire triste.
-Je n'aurais ket toléré de t'offrir... à quelqu'un... qui est indigne...de toi...je veux toujours qu'il devienne Pacha, mais...

Il poussa un gémissement de souffrance tandis que sa main désigna une missive sur la table de chevet. Jezabelle se dégagea de lui pour la prendre.

-J'ai écris cela pour lui. Remercie ta mère...une épouse doit savoir raisonner son époux...quand il prend...des décisions...stupides.

Saoun eut un pâle sourire, puis il souffla d'un dernier souffle:

-Soit heureuse...telle est ma dernière...volonté.

Les yeux devinrent vitreux, il expira. Jezabelle devint livide et éclata en sanglot contre lui. Ainsi, après un long combat contre la pneumonie, Saoun Fahim avait quitté ce monde. À jamais, la belle Kheijanne allait chérir ses derniers instants. Le soir même, la famille fit venir un vizir pour accomplir le rituel de l'eau. Vêtue de noir, au côté de sa mère et de ses frères, la jeune femme leva ses yeux émeraudes vers les étoiles. Dans ses mains, elle tenait toujours la missive cachetée destinée à Ismaël, qu'elle n'avait pas ouvert. Son destin était étroitement lié au sien, son coeur se trompait rarement...

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MessageSujet: Re: Jezabelle, coeur rebelle   Jezabelle, coeur rebelle EmptySam 19 Déc - 15:32

Éclipse


Partie I








-HAAAAAAAAA!


Son cri avait semblé vouloir transpercer les dunes, le sable tout autour avait virevolté autour d'elle, comme en réponse à son désespoir. La jeune femme était tombée à genoux, le front dans le sable chaud, les épaules secoués d'un profond sanglot. Elle était brisée...brisée...Fermant les yeux, le souvenir d'Ismaël l'étreignant revient, puis celui de ce même mourant revenu du désert, après sept jours d'absence....puis enfin brûlant et faible. Son père agonisant se superposa visage de son ancien fiancé, demandant seulement qu'elle soit heureuse.

-Père...père....ta seule volonté n'a pu être respecté...souffla-t-elle en éclatant à nouveau en larmes, puis très faiblement, elle s'était relevée, le visage vers les soleils ardents.

Respire...soit forte...très forte...respire...



Jezabelle ferma les yeux, respira profondément, bien qu'à l'intérieur d'elle, au plus profond de son coeur, le vide s'était créé, la sécheresse également. Plusieurs lunes plus tard, comme en la réponse à son mal être, le désert commençait aussi à dépérir. L'âme de la magnifique Kheijan avait toujours été relié étroitement à son Sina'far, mais en cet instant, jamais cela n'avait été aussi vrai. Une autre épreuve se superposant à son coeur brisé, à la perte aussi d'un jeune frère, Fayth...épreuve par dessus épreuve par dessus épreuve...Ainsi était-il devenu le Peuple Élu, mais la jeune Pacha ne vivait plus parmi les siens, elle survivait. Son regard émeraude s'était ternie, elle avait caressé la mort de près, fixant la profondeur de la mer, le sourire triste...

-Bientôt...bientôt...mais pas de suite...mais bientôt...Avait soufflé Jezabelle pour elle-même d'une voix éteinte.


Or, le Al Pacha la convia un jour pour lui conférer une nouvelle voie qu'elle avait accepté sans hésitation, mais aussi soulagement. Dans l'état où elle était, mieux valait que la jeune femme  se retire de la diplomatie, des conflits, pour créer son propre petit monde dans cette propriété qui avait appartenu à l'ancienne Pacha Amunitiris. C'est ainsi qu'elle avait plongé son esprit et son coeur à l'ouvrage, fuyant l'amour, le contact des hommes, même une seule caresse venait l'effaroucher.

Jezabelle se sentait terriblement seule, mais n'avait-il pas été ainsi depuis son arrivé à Najar'him? Rangeant assidument les coffres, elle s'était prise à ce souvenir par tout ce qu'elle avait passé. Vay, encore, tel une pièce de théâtre de sa vie roulante dans sa tête, revoyant ses victoires, ses échecs, l'adversité...Dire qu'elle avait prit part à une grande guerre contre Carbone, qu'elle avait contribué par sa seule volonté à réunir tous les peuples de Terra...pour ensuite se voir chuter. Peut-être aurait-elle du mourir ce jour là, mais elle avait combattu comme une lionne. La belle Kheijanne tenta de chassez ses sombres pensées, elle tenta de s'entourer à nouveau de mathals. L'un d'eux, le plus improbable de tous, fut Rakesh, le jeune demi frère d'Ismaël, qui avait apparu à Najar'him à la recherche de celui-ci. Le benjamin des Sultani avait causé tout un émoi chez la jeune femme, par sa personnalité et son apparence lui rappelant son ancien fiancé. Reste que la belle avait appris à l'apprécier comme son jeune frère, surmontant son amertume à propos de l'aîné. Siket, il y  avait aussi Daaron qui ne cessait d'être là pour elle, la soutenant par sa seule présence. Or, tout cette affection et cette amitié la maintenait en vie, tout comme la soutien aussi d'un autre mathal avec qui elle échangeait de temps à autre par correspondance épistolaire. Dareen, l'écuyer, pouvait souvent apercevoir une colombe blanche faire son envole jusqu'au balcon de la jeune Pacha, qui s'était retiré progressivement du monde, se consacrant uniquement à ses tâches,  tout en veillant indirectement à aider à la sauvegarde du Sina'far.

Reste que le destin pouvait être cruel. Jezabelle avait apprit à tout récemment que son premier amour, Yezim Dra'zias, était revenu à Najar'him, après prêt d'un an d'absence. Elle s'était retrouvé en face de lui, puis Ismaël était passé à ses côtés, lui remettant des livres, et s'éclipser rapidement. Mais pendant cet infime instant, la jeune kheijanne avait entrevu son plus grand échec: celui d'une vie éternellement seule, fuyant l'amour à jamais, par peur de revivre la douleur et la perte. Seule, sans enfants, sans époux. Intérieurement bouleversée, elle s'était éclipsée à son tour se réfugiant dans son antre, sa prison dorée, son sanctuaire. Or, une nouvelle guerre se déclara à l'horizon provenant de l'Hastanie...

La colombe s'envola vers une destination inconnue, mais ne revient jamais. Quant à Jezabelle, elle fixa intensément les étoiles. Bientôt, pas de suite,  elle avait encore des choses à accomplir pour son peuple. Mais bientôt...


Respire...soit forte...très forte....respire....

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Jezabelle Fahim

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MessageSujet: Re: Jezabelle, coeur rebelle   Jezabelle, coeur rebelle EmptyDim 27 Déc - 15:02

La gloire vient souvent avec la chute. Soit symboliquement, soit avec la disparition. Ce matin là, Jezabelle avait écrit une missive d'amour à Daaron et avait aussi terminé ses mémoires, prise d'un élan d'inspiration et d'amour. Une nouvelle fois, elle vérifia son inventaire, et laissa une bourse pour Ismaël, se disant qu'elle risquait de ne ket croisé Thalia, car la magnifique Pacha avait décidé  de partir à la chasse quelques jours. Une chasse dont malheureusement elle ne revient jamais. 


Vêtu de son armure et de son bouclier, elle avait décidé d'aller à la pyramide, puis après avoir réussi à tuer l'ensemble des Nedjims, chose qu'elle  commençait à trouver facile, elle bifurqua  vers l'oasis au nord et se dirigea ensuite vers la péninsule que Yezim lui avait un jour montrer à l'Ouest. C'était un lieu de paix pour elle, de méditation. Le regard émeraude s'était perdu sur l'eau, elle avait sourit de bien être, heureuse enfin de s'être retrouvé, après tant d'épreuves. Amoureuse, riche et influente, vay, elle avait réussi sa vie, malgré les sacrifices, le sacrifice de ne ket pouvoir enfanté. Vay, au sommet de sa beauté et de sa jeunesse, le soleil de Najar'him brillait. La force et la détermination qu'elle avait fait preuve était digne de louange et d'admiration. Reste que son rôle était un fardeau, mais un fardeau qu'elle était assez forte pour assumer. 

Sans se douter de ce qui allait se passer, Jezabelle, la légendaire beauté des landes, décida de revenir à Najar'him, mais voilà...au loin, ket un, mais bien trois effreets lui bloquaient le chemin. Quelle ironie du sort! N'était-ce ket là ce qu'elle avait affronté la première fois? Dire qu'elle avait failli mourir...

-Ket cette fois! Ce dit-elle trop confiante. N'avait-elle pas affronté des dragons, des trolls, des démons? Trois efreet! Ah, la grande guerrière qu'elle était, si déterminée, n'allait ket se laisser intimider. 

Elle dégaina son noctame et sorti son bouclier. D'un cri de rage, elle courut et alla frappé le premier, celui-ci lui donna un coup de pattes assommant, mais elle réussit à se relever. Évitant un coup, elle vient le trancher à la gorge, mais d'un feu jailli de nul part et vient la propulser. Ses poumons se mirent à cracher du sang, la magnifique Kheijanne se releva néanmoins,  et frappa à nouveau, évitant un coup, mais le troisième vient lui broyer les côtés, un autre lui fendre la gorge. La guerrière lâcha son bouclier et noctame, d'un gémissement de douleur, elle tomba à la renverse dans le sable. 


Les monstres n'eurent aucune pitié, l'un d'eux était tombé, mais les deux autres s'amusèrent avec elle puis se désintéressèrent  de son corps à présent brisé. Elle respira à petit coup, son regard émeraude fixant la lumière des soleils. Des images de sa vie passèrent devant ses yeux..  ses luttes, ses mathals, ses victoires et échecs...ses amours...un sourire triste vint sur son beau visage livide. 

- Daaron...souffla-t-elle alors, une larme coulant sur sa joue


Un aigle passa haut dans le ciel, son âme s'envola avec lui....une lumière s'éteignit sur Terra, pour rejoindre les étoiles. 
***

Des nomades trouvèrent sa dépouille, après avoir vaincu les efreets, déjà affaiblis par les coups reçus. Ils furent alors grandement dépité de la retrouver gisant au sol. C'est avec soin qui enveloppa son corps dans un drap et la ramenèrent vers la cité où elle avait vu le jour: Najar'him, la Perle du Sina'far, comme l'avait surnommé la défunte kheijanne.

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