Sujet: Killian Leitner, Chasseur de vérité Sam 16 Jan - 19:45
Que débute la chasse
“La vérité triomphe toujours lans, car ses adversaires finissent tous par mourir.”
- Killian Leitner, Chasseur de Vampires
Citation :
Je suis dépité, seul et morne. J’éclate aléatoirement en sanglots lorsque je pense à elle. Je suis incapable d’un quelconque deuil. Je déteste ce sentiment, cette émotion qui m’amène à la détester elle, à détester ses mensonges, ses machinations. Je perds espoir peu à peu, que Kordaken me pardonne, en notre lien, notre relation, notre futur ensemble. Je la crois dans les bras d’un autre, je le sais, je le vois dans son regard empreint de culpabilité. Elle est émotivement liée à un homme que je perçois plus outillé que moi. J’ai peur que cette angoisse devienne réalité et que je ne m’achève en tenant le couteau de ma tristesse. J’ai si peu d’énergie, je sens que cet homme me vampirise, me vole ma raison, s'abreuve à même les fragments éparpillés de mon essence.
Je me sens indigne et petit, à en vouloir à Émelia d’aspirer se reconstruire, à forer nos liens communs afin de se trouver quelqu’un. Mon épouse a toujours été fière, enorgueillie au point de clamer à qui voulait l’entendre qu’elle finirait ses jours seule. Pourtant, à quérir le réconfort de mes bras, je sentais son ardent et secret désir que de simplement être aimée.
Ça y est. Je la déteste. Je déteste ses mensonges, sa supercherie, son détournement et sa projection. Le fait qu’elle tente de tout avoir, de tout attraper, y compris les cœurs. Je la méprise profondément pour ça, nul autre sentiment ne m’habite à son égard à présent. J’ai une vaste envie de nuir à ses plans, de rebâtir mon estime fracassée dans le seul but de la séduire à nouveau pour finalement tuer séance tenante cet amour ressuscité.
Puis, je me sens horrible. Ma culpabilité fait tant remou et ressac que Cylia elle-même nourrit une aversion pour moi, cette pensée qui va à l’encontre du Zhel et se déverse au-delà des dangereuses frontières du Xuan. Par là j’affirme mon envie totale de détruire plutôt que de construire, de trouver vengeance dans la futilité. J’aspire à mieux me porter, à guérir afin d’épurer mon comportement à travers la purge complète de ma psychée.
En d’autres mots, je désire ardemment l’oublier.
À cet ultime requiem, je ferme les yeux et mon sentiment rencontre son opposé. Je remémore là nos heureux moments, une envie soudaine de la protéger, de l’enlacer et de l’embrasser. Ce baiser apposé à son front, scellant là mon serment pour le meilleur et pour le pire. Iméris pardonne moi car je suis coupable d’avoir menti à ma propre personne: elle ne mérite pas cette attention mais je suis incapable de ressentir autre chose qu’une récurrente empathie envers elle. Mépris, amour, compassion: voilà la trinité à travers laquelle je perçois maintenant notre union.
J’ai peur de sa proximité parce que je redoute le courroux de mes propres mains.
Hérésie.
Une profonde inspiration relâchait les épaules de Leitner, assis ainsi à son chevet, alors qu’il se remémorait à cette lecture les évènements qui l’avait conduit jusqu’au meurtre de son aimée.
Killian avait grandi dans un milieu ecclésiastique avec les écrits de Kordaken rappelant constamment aux moines de l’abbaye l’importance de leur travail dans l’expiation de leur péchés. Le travail du médiocre, avait dit le Prieur Soren Leitner, était le seul chemin vers la pénitence. Sur ces terres loin de la Blanche, un Baron particulièrement pieux avait fait de son domaine un exemple des vertues et des édits sacrés du Lysée. Le jeune Leitner avait donc appris les rouages de la vie monastique avec ses frères et sœurs à travers les tâches du quotidien. Celles-ci servèrent entre autre à prouver sa valeur en temps qu’individu ainsi qu’à gagner son pain. L’avoine, l’orge et le seigle faisant part de son mandat matinal, non seulement payait-il ce pain par son travail mais il était aussi responsable de sa confection. Son adresse, sa résilience et son tempérament inquisiteur lui avaient valu d’être attitré cuistot du monastère. On en connaissait bien peu sur Leitner puisque l’identité de ses parents demeurait dans l’ombre bien que le Prieur lui répétait que la personne lui ayant confié l’enfant qu’il était, portaient tout des traits d’une gitane.
Certes, son agitation perpétuelle et son insurmontable créativité lui provenaient assurément du clan qui l’avait abandonné aux portes moniales. Son désir ardent pour la liberté et son refus incontesté pour l’autorité lui donna moult opportunités d’en accuser l’héritage.
Bien peu découla de l’adolescence de Killian Leitner et encore moin fut su lorsqu’il atteignit le statut de jeune adulte. Ce qu’on savait par contre était la peine qu’il encouru pour avoir logé un carreau dans le coeur de sa femme, Émelia d’Hellionie. Les spéculations fusèrent et les coupables furent nombreux mais ce qui ne tarda pas à faire le tour des terres du Baron August Carsten était l’implication de celui-ci dans cette histoire. Les rumeurs s’accumulait à son sujet, à son étrange cas de porphyrie qui excusait une sensibilité accrue à la lumière, à la raison pourquoi il conduisait ses audiences tard en soirée ou même à la tombée de la nuit, sous le regard impérieux de Véridia.
Aux dires tû, à peine murmuré, de son appétit pour les demoiselles dans la fleur de l’âge, expliquant là le rite de première nuit qu’il imposait, auquel aucun résident n’osa s’opposer. C’était une flagrante insulte à l’église de Kordaken mais ceux vociférant leur désarroi disparurent mystérieusement ou se trouvèrent curieusement à son emploi le jour suivant. Ce qu’ont su, cependant, c’est que lorsque le Prieur Soren Leitner fut exilé suite à l’incendie impromptu du monastère, son fils adoptif prit sur lui-même de trouver le réel coupable. À conduire cette enquête, Killian dû user de méthode peu recommandable, clamant là être motivé par la vertue du sacrifice au nom d’Iméris, la déesse de la vérité et de la connaissance.
Ce qu’on constata d'ailleurs, était qu’il avait ainsi pris sous son aile l’entière aile monastique maintenant sans emploi et conduisait de houleuses rencontres dans les catacombes de la famille Leitner. Agissant en dessous - ou au dessus - des lois de la Baronnie, il su gagner le peuple en ralliant à lui leur aversion commune pour le blafard Baron. Il se proclama alors justicier et fut protégé des autorités à maintes reprises, dissimulé dans les celliers de citadins secrètement courroucé par l’indigne dignitaire. Afin d’insuffler la terreur à l’entière famille Carsten, Killian nomma son groupuscule “Les Chasseurs de Vérité” et débuta une traque systématique de chacun des mentionnés. Ses méthodes étaient audacieuses, barbares pour certains mais terriblement efficaces pour d’autres. Bientôt, la justice révérée au nom de Véridia et Musicia se déchaîna sur le Baron August lui-même alors que même ses chevaliers et hommes d’armes ne purent repousser ce promontoire de lanternes et de fourches.
Le bleu sombre était leur attirail, leur blason était le livre et la plume d’Iméris avec en son centre l’oeil vigilant du chasseur. Refusant de porter le noir malgré le secret sous lequel ils agissaient, les anciens moines du monastère développèrent un véritable arsenal à travers la profession de chacun de ses membres. Alchimistes, forgerons, maçons et charpentiers surent créer autant de lame, d’arbalète, de fioles explosives et d’acides virulent servant à châtier morts comme vivants. Avant de brûler, August Carsten révéla sa réelle identité, nul autre qu’un Mortan, un Vampire dont l’influence fut entraînée par la morsure qu’il infligeait à chaque nouvelle mariée. C’était ainsi qu’il gardait le contrôle sur sa Baronnie, à travers les confidences que chacune partageait avec lui sur l’oreiller.
Leitner enfonça un pieux en bois d’orme dans son cœur avant de l’abandonner aux flammes de son manoir. On ne su pas la raison précise de cette signature mais le chasseur insistait à conduire ce glauque rituel lors de chacune des exécutions des membres de la famille Carsten. Il ordonna d’épingler chacun d’entre eux bien en vue devant les décombres et le manoir devint ainsi un lieu d’autant plus sacré que maudit. À la suite de cette purge aux faux Hastanes, Leitner fut gagné par la déclaration de l’Empereur qui, en la Blanche, avait déclaré la guerre à Mortancia.
À cela fut perçu providence et bénédiction, un signe alors envoyé par Kordaken lui-même, que son devoir était maintenant de conduire, traquer et détruire tous morts-vivants souillant les terres de l’Hastanie. À cela, Killian Leitner s’adressa aux chasseurs, mais plus précisément au peuple de la Baronnie Carsten.
“LANS! Nous ne demandons pas à juger vos affamés et vos pauvres gens. Nous ne demandons pas à juger vos malades ni vos vieillards. Ce sont les âmes CORROMPUES que nous viendront clamer. C’est ce MAL que nous chercherons à débusquer et à chaque battement absent de leur cœur, nous les traquerons. Lune après lune, nous ferons couler leur sang d’ébène jusqu’à ce que leur coeur noirci trace son chemin exsanguiné jusqu’à Mortancia. Ne volez pas votre prochain, CESTES! Ne tuez pas votre voisin CESTES! et ne souillez pas l’honneur de sa dame: il ne s’agit pas là de suggestions mais de PRINCIPES qui forment la pierre angulaire de notre foi en le très haut.
Il n’y a PAS d’innocence, seulement des NUANCES de culpabilité.
Si vous commettez méfaits, choisissez LANS! Et choisissez bien, car si vous franchissez cette limite, si vous vous embourbez ainsi dans l’absolue corruption alors vous traverserez, imprudent, dans notre domaine.”
Les chasseurs de vérité entamèrent donc leur prière avant de brûler les cadavres des Carsten.
“Des bergers alors nous serons, Illuminé par le regard du tout haut, Par sa force infusée en notre bras Nous conduirons ainsi sa volonté Afin d’ouvrir les portes du Lysée Et d’y guider à travers celles-ci, une rivière d'âme purifiée, Puisse t-elle s’immiscer, Sous la voûte de la cécité, Car à travers elle, Même la mort ne peut échapper à la vérité.”
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Orth'gaar Warz'ogh, Gor, Compte à suprimer, Antonio De Rossignili, Doriam Malzaroth, Melogane Del'Mer, Hastane, Belal Shareef, Kheijan et Nora El'Kheira aiment ce message
Killian Leitner, Hastane
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Sujet: Re: Killian Leitner, Chasseur de vérité Mer 27 Jan - 16:49
Purgatoire
“Je ne te déteste plus, je suis simplement désolé de constater ce que nous sommes devenu. J’espère qu’où tu vas sera terrain d’entente et de clémence pour que lorsque je t’y rejoindrai, nous puissions être ce que nous fûmes jadis: ensemble et heureux.”
- Killian sur la tombe d’Émélia, sa défunte épouse
Citation :
Je suis devenu ce que je chasse.
Un être sans considération ni compassion, ignare de sa propre mortalité, sans morale ni honneur, arrogant jusqu’à défier là Kordaken le père lui-même. Puisse Iméris me prêter ses yeux, m’immersant dans ce qu’elle voit, dans la toile clairsemée qu’est la vérité. Rappelons-nous ici, ce qu’elle est: nulle autre qu’une connaissance conforme au réel. Le réel existe, il est, du point de vue empirique - c’est-à-dire face aux cinq sens - ce que nous pouvons voir, entendre, toucher, goûter et sentir. Or, ce qui est matière donc concret et tangible est simple à prouver, simple à défendre. Lorsqu’on entre dans l’abstrait - c’est-à-dire ce qui attrait à la psychée - cependant, la ligne est mince entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas.
Alors comment savoir si menace il y a, si elle est invisible aux sens? Est-elle donc irréelle? Pourtant, ses conséquences sont tangibles, concrètes, réelles.
C’est autour de cette constatation que mon arène se dessine, dans laquelle mon combat s’étale et se mène.
Il est de mon devoir de trouver la vérité, quelle qu’elle soit, afin de rester harnaché à la réalité. Mes ennemis sont la présomption et l’ignorance. Je ne jure et ne crois qu’en elle à présent. Elle sera ma maîtresse, mon épouse, ma tortionnaire et ma planche salutaire à la fois. À travers l’axiome de la vérité, les vertues s’illustreront et si le pardon existe, mon chemin vers le Lysée:
En vertu de l’honnêteté: Si j’offre la vérité ou du moins, n’engage pas dans la supercherie élaborée, je baignerai dans une vision claire de la réalité et mon prochain choix n’en sera plus un.
En vertu de la valeur: Une vision réelle me permettra de bien choisir mes allégeances, mes fréquentations et ainsi briller sans paroles avec la preuve formée par ces choix.
En vertu de l’humilité: Se connaître soi-même débute par l’honnêteté et qu’est-ce que l’humilité sicestes connaître sa place? À travers la véritable vision, j’offrirai au monde une lame acérée, gardée dans un fourreau scellé et utilisée seulement lorsque sonneront les cloches de la nécéssité.
En vertu de la compassion: Être informé des réalités difficiles de la guerre apportera à ma vision le nécessaire pour savoir qui est en besoin et qui ne l’est pas afin que compassion ne deviennent pas naïveté.
En vertu de l’honneur: Lorsque la vérité est maintenue à un si haut standard, la duplicité est donc reconnue comme un latent poison. L’honneur voit alors sa base établie sur l’honnêteté, sur la bonne conduite et la réciprocité. Tenir parole, traiter les autres avec respect et renvoyer la pareille après service rendu, deviennent donc intrinsèques.
En vertu du sacrifice: Lorsque l’introspection est faite et que l’arrogance est abandonnée, le constat de ses propres imperfections devient clair. Avec cela viennent les choix et ces choix - par définition - impliquent le sacrifice de l’option cestes choisie.
En vertu de la justice: De par sa nature objective, le résultat de la quête de vérité décidera avec justesse et précision qui est le coupable dans une situation donnée. Les actes seront jugés, les paroles seront mises de côté et les faits sauront mettre de la lumière sur ce qui s’est réellement passé.
En vertu de la spiritualité: À priori, soyons honnête: les dieux existent. Voilà le fondement même de ce précepte et en étant en accord avec ses vertus, je ne peux qu’être un exemple de piété et de constance, prouvant ainsi mon respect et ma connaissance des précèptes de Kordaken.
Une rédemption s’impose, ce chemin ainsi tracé sera donc mon purgatoire final. Cependant, ceci n'est pas à s’y méprendre lans…
Ce code ne s’applique qu’aux vivants.
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Compte à suprimer, Melogane Del'Mer, Hastane, Belal Shareef, Kheijan, Tezcatlipoca, Mortanyss et Nora El'Kheira aiment ce message