[BGs] Clan Hurlesang

Messages : 111 Date d'inscription : 01/04/2020

CLAN HURLESANG

DESCRIPTION

Clan ancestral de relativement faible population, établis à des lieux au nord de Luk'maar, dans les contrées septentrionales dont le climat nordique encourage un mode de vie nomade et ne favorise pas les grands groupes. La population se voit donc contrôlée par sa poignée de chamans, qui ''contrôlent'' les naissances.

Robustes mais pas particulièrement grands, musculeux et au teint un peu plus grisâtres que la moyenne des Gorlaks. Ils font offfice, depuis la nuit des temps, de principale avant-garde contre les offensives des trolls de glaces sur les terres Luk'maaroises.

HIERARCHIE

Chef (1)
Orth'gaar Warz'ogh

Chaman (1)
Vol'gaar Warz'ogh

Bourreau (1)
Khrau'g Ghör

Guerriers
Zogh Zaug
Thruk Choz
Krob'gaar Warz'ogh
Une douzaine d'individus supplémentaires

Femmes, enfants, vieillards
Une cinquantaine d'individus

***Les BGs ici-bas dressent un portrait sommaire de l'origine des membres du clan Hurlesang mais ne reflète pas la situation actuelle des personnages ou du clan, qui ont subis de nombreuses altérations au fil des scènes IG.***

Vol'gaar Warz'orgh
Songes et sang nocturne.

La nuit tombée, non-loin d’un petit camp Gorlak au nord de la croisée, un Gorlak d’âge adulte dont les habits qui trahissaient sa vocation était agenouillé. Le chaman, les mains pleines du sang du jeune bouc qu’il venait d’égorger, planta sa dague sacrificielle dans le sol devant lui, levant les mains vers le ciel en marmonnant ;

« Grakon, twa la plus grunde des bûtes de Terra, prutucteur de la nuture et des furts, uccupte ce sucrufuce qui vuse à maintunur l’uquilibre du cette pupulation de chuvres qui cummuncait à faire chuer. » avant de reprendre sa dague et de l’essuyer sur son pantalon en cuir de loup nordique et de la réinsérer dans son porte-dague.

Vol’Gar était le chaman du clan Hurlesang et avait hérité de ce rôle relativement récemment, son mentor et prédécesseur ayant succombé à une mauvaise chute de cheval après une soirée trop arrosée, à la grande honte de son clan. Vol’Gar s’était depuis donné un seul objectif; donner à son clan le respect de la communauté chamanique qu’il mérite. Plutôt composé de fiers guerriers, il y a trop longtemps que son clan n’était pas reconnu pour ses puissants chamans, et Vol’Gar s’était donné l’obligation d’y remédier.

Il avait toutefois son style bien à lui. Là ou la grande majorité des chamans de la horde ne juraient que par Orgol, Vol’Gar, bien qu’il adhérât et priorisait le culte d’Orgol, donnait également beaucoup d’importance à prier Grakon, qui représentait la force brute et la nature, à qui il demandait de lui conférer le contrôle des éléments, mais également à Tork, à qui il demandait en prières de rendre les guerriers de son clan forts et impitoyables quand venait le temps de guerroyer.

Il rejoigna le camp sans s’embêter de rejoindre les guerriers qui festoyaient leurs plus récentes victoires autour du feu, gagnant plutôt sa tente où il entreprit la confection de petits totems, qu’il sanctifiait un à un. Il savait fêter, il aimait fêter, mais ce soir, il était tracassé.

Sa progression stagnait depuis le décès de son maitre, qui était lui-même assez limité dans son contrôle des éléments. Il associait ce plateau à la qualité de ses sacrifices, qui n’étaient alors que de nature animale. Il prit le chapelet du Zhel qu’il avait dépouillé aux éclaireurs Hastanes tués la veille et le jeta dans le feu, se sentant aussitôt tonifié par ce geste et interprétant cette énergie comme un signe divin et salutaire, il murmura…

« Orgol, si sua ûtre la vie d’unfidèles que tu voulwar pour que j’ubtienne le cûntrôle des éléments… ça ûtre cu que tu vu recevwar… »

Messages : 111 Date d'inscription : 01/04/2020

Les jumeaux Warz'ogh
Sang, acier et choses brisées.

À quelques lieux au nord de la Croisée, territoire contesté, un campement Gorlak composé d’une demi-douzaine de tentes et du même nombre de guerriers brisait le silence de la nuit alors que ses occupants, rassemblés autour d’une modeste flamme maladroitement entretenue, beuglaient insultes à ceux qui glorifiaient un peu trop leurs récits, qu’on accusait d’avoir la mémoire noyée par les trop nombreuses consommations d’esprit de bois.

Orth’gaar siégeait sur une souche d’arbre confortable, ramollie le processus de décomposition avancé, à la dextre de son frère Krob’gaar qui ne savait tout simplement pas s’asseoir. Profitant d’un arriérage en terme de consommations d’esprit de bois sur ses frères d’armes, Orth’gaar était demeuré essentiellement silencieux depuis plus d’une heure. Il ne manquait toutefois pas de lever son verre lorsqu’il y était invité, de se joindre aux éclats de rires lorsque l’occasion se présentait, ou de calmer le jeu lorsque les esprits s’échauffaient.

Mais ce coup-là, il ne l’avait pas vu venir.

« C’est MOI qui ai tout FAIT hier ! J’ai pas encore réussit à nettoyer tout le sang des éclaireurs de ma lame tellement j’ai baigné d’dans ! » s’écriait le jeune mais costaud Raguk à l’endroit de Krob’gaar, le frère jumeau d’Orth’gaar qu’on ne pouvait différencier de ce dernier que par ses canines plus prononcées, qui altéraient son élocution, et par sa longue crinière alors qu’Orth’gaar entretenait plutôt ses cheveux courts.

« TWA ?! HARHARHAr… HAahahar.. HAHAR ! Tu surais mûme pû cupuble du buttre un barde Hustane qui se surait purdu jusqu’aux purtes de Luk’Maar ! Tun plus grund fait d’armes est d’uvwar viulé deux nonnes Kurdars duns un chumps d’patates ! Le sung sur ta lume est cului des blussés que tu as achuvés hier, tous le munde le savwar. Ça MWA et ORTH’ qui avwar buté ces uclaireurs ! » répliqua Krob’gaar à Raguk, qui s’était raidit puis levé lorsqu’il fut question d’achever les blessés. Il devait y avoir un fond de vérité.

Krob’gaar, déjà debout – il ne s’assisait jamais, tel qu’indiqué un peu plus haut – le vit comme une invitation et n’eut pas besoin de se faire prier pour s’élancer sur Raguk, à qui il offrit une râclée conséquente de ce qu’il affirmait plus tôt. Orth’gaar, cette fois, se garda d’intervenir et laissa son frère exercer sa passion. On savait déjà lequel de Krob’Gaar et Raguk offrait un constat véritable du raid d’hier en Hastanie et le dénouement du combat, assez unanime, vint appuyer la version de Krob’gaar.

Ce dernier, debout au-dessus d’un Raguk bousillé, lui cria en postillonnant ; « Uspuce de putute MURDE ! Çu sura pus uvec des CHIOTES cumme TWA qu’un vu rucréer L’UMPIRE GORLAK ! TWA ûtre une HUNTE pur l’acier de ta lume. Si au MUINS tu m’avwar uffrir UN PEU de DUFI ! J’vu durmur, tu fublusse m’avwar démurulisé. » avant de s’éclipser dans sa tente. Son ton de voix, largement dominé par la colère, trahissait tristesse et déception.

Les frères War’zogh s’accordaient généralement sur tout ou presque, à l’exception de la fameuse question de l’après « Jour du Grand Boom ». Là où Krob’gaar était persuadé que l’Empire Gorlak, qui eut, à son apogée, longtemps rivalisé celui d’Hastanie, reverrait le jour avant son trépas, Orth’gaar était désillusionné et vivait sans lendemain.

Orth’gaar se leva et s’approcha de Raguk, fléchissant genoux pour s’accroupir à ses côtés. Il posa sa main sur l’épaule de Raguk et parla suffisamment fort pour se faire entendre des trois autres guerriers qui s’étaient fait discrets suite au départ de Krob’gaar ; « Je cunnais mun frère. Mun frère avoar fait ce qu’il t’a fait car tu t’es appruprié les faits d’armes d’un autre, et ceci est un munque de Hussak. Mun frère a dit ce qu’il t’a dit car il te croit faible et il voulwar que tu t’endurcisses… », puis il se releva avant de tendre la main au Gorlak vaincu et humilié, l’aidant à se relever, ce qu’il réussit à faire au termes d’efforts démesurés.

« … et il veut que tu t’endurcisses dans l’inturêt de la Horde, dont il rûve de restaurer la furce d’antan. Il prétund la Hastanie plus faible que jumais, ivre de religion et de cumplots politiques inturnes. Il veut rundre justice à nos illustres prédécusseurs… ensumble, unis… »

Orth’gaar, légèrement plus petit que Raguk, à qui il faisait maintenant face, glissa sa main derrière la nuque du guerrier défait et poursuivit ; « … foutaises. ».

Raguk fut prit d’un spasme et son regard s’empli de confusion alors qu’il pu sentir le sang chaud s’écouler sur son abdomen, au haut duquel Orth’gaar avait calmement plongé sa dague avant de se servir de la main qui enlaçait sa nuque pour l’attirer contre lui, le serrant dans une dernière étreinte pour continuer ; « Laisse-mwa te gracier de deux vérutés que tu pourras partuger avec qui voudra bien les untendre au Moldar; il n’y aura plus d’empire Gorlak, et tu es faible, Raguk. »

Il se recula et délaissa son étreinte, laissant le corps s’écrouler au sol avant de prendre le chemin de sa propre tente, adressant à ceux qui avaient témoignés de la scène.

« Maintunant, le seul rôle de la Horde en ce munde est de survivre. Ce munde est un tyran assassin et cruel sans le moindre purtah d'état d'âme, pour qui la survie du plus furt n'est douba une idéologie mais une OBLIGATION. Ce monde ne favurise douba les plus faibles... »

Puis, juste avant de pénétrer son bivouac, il gronda avec une voix qu'on aurait pratiquement pu prétendre magiquement amplifiée;

« ... et mwa non-plus ! »

Messages : 15 Date d'inscription : 21/05/2020

Le bon Zogh Zaug
Tombe pas dans ton trou

Déjà huit lunes que Vol’Gar le chaman et les frères Warz’ogh avaient quittés le petit baraquement du clan Hurlesang, perché à mi-chemin entre la base et le sommet des grandes montagnes du nord. Mais Zogh Zaug n’était pas de la partie, non, Zogh Zaug avait fort à faire. Il devait creuser des trous.

Soyons clairs, le Clan Hurlesang est tout ce qu’il y a de plus Gorlak, si ce n’est des quelques ajustements imposés par l’environnement glacial dont ils avaient fait leur patrie. Voyez-vous, dans une contrée aussi méridionale et hostile que les terres au nord de Luk’maar, les corps morts ne brûlaient pas aussi bien qu’on le voudrait. Ainsi, la tradition Gorlak voulant que les cadavres soient brûlés connu une variante significative; on y creusait plutôt des trous, dans la neige, puis la glace, où on y jetait les corps afin qu’ils connaissent le repos éternel sans gêner qui que ce soit.

Et c’est au bon Zogh Zaug que revint le glorieux rôle de seul fossoyeur Gorlak au monde (enfin, probablement). Ce poste était l’héritage de son père et de son père avant lui, qui avaient, chacun leurs tours, trouvés la mort en tombant dans leurs propres trous. C’est probablement la raison pour laquelle Zogh Zaug répétait souvent ces paroles pleine de sagesse « La gluce sa glussant, devwar fure uttuntion ». Merci, Zogh Zaug.

Mais la vie réservait bien des surprises à ce Gorlak un peu simplet car un beau matin, il se réveilla en retard pour le travail. Zogh Zaug n’aimait pas faire attendre les morts, il n’eut donc pas le temps de tuer le poulet qu’il comptait manger pour dîner et le fourra, bien vivant, dans son sac. Il se saisit ensuite cadavre qu’on lui avait porté la veille, l’épaula sans grande difficulté, et entreprit sa marche jusqu’à l’endroit où il avait creusé un trou la veille.

Une fois sur place, il avait faim, car la marche était longue et le poulet, vivant et paniquant puisque confiné dans le sac de cuir de Zogh Zaug, coassait incessamment ce qui faisait, logiquement, que Zogh Zaug pensait au poulet. Mais la neige était particulièrement poudreuse ce jour-là, et il était donc impossible pour Zogh Zaug d’espérer pouvoir déplumer et travailler la volaille qui lui servirait de repas sans une pierre ou une table. Faute de surface solide, il étendit le corps qu’il enterrerait un peu plus tard au sol et s’en servit comme table.

1- Zogh Zaug alluma trois petits feux autour du cadavre-table, un pour faire cuir le poulet, l’autre pour son bouillon, et un tierce pour faire décongeler sa bière.

2- Ensuite, il coupa la tête du poulet, dont les nerfs firent courir la volaille autour du cadavre-table en laissant une traînée de sang qui prit la forme d’un cercle rougeâtre parfait, ce qui fait bien rire Zogh Zaug.

3- Avant d’entamer la cuisson, Zogh Zaug fit une courte prière à Lakkak, ce qui n’était pas inhabituel pour un fossoyeur.

Puis, sans prévenir, le cadavre-table inspira puissamment et ouvrit les yeux, aussi vivant que la veille. Paniqué, et craintif d’avoir creusé un trou pour rien la veille, Zogh Zaug le tua de nouveau en utilisant le même couteau qu’il avait prit pour couper la tête du poulet.

Et c’est ainsi, par accident, que Zogh Zaug devint nécromant.

Invité

Thruk Choz
Le Forgeron. Ben quoi, pas toujours besoin d'avoir un sous-titre inspiré.

Sous le vacarme quotidien du clan baraquement des Hurlesang un bruit rythmique et métallique retentissait sans cesse de l'armurerie. Marteau à la main le jeune Thruk se dévouait corps et âme a ce qu'il faisait de mieux dans la vie, forger.

Il travaillait comme à l'habitude, avec l'acharnement qu'on lui connaissant, à subvenir à la demande du clan un peu excessive du clan. Les Hurlesang usaient leurs armes rapidement... était-ce parle qu'ils s'en servaient beaucoup ou parce qu'elles étaient de qualité modeste ? Les opinions divergaient. Dans tous les cas, les demandes étaient parfois excessives et lourdes d'exigences mais le sang froid du gorlak était à la hauteur de son talent, ou tout du moins du talent qu'il s'associait personnellement.

On pouvait voir autour de la forge une dizaine d'enfant turbulents se bagarrant, Orth'gaar et Krob'gaar qui s'engueulait durement et pourtant le jeune Thruk demeurait impassible et indisturbable, appliqué à la tâche.

Il tapait du marteau machinalement, avec une dextérité si marquante que rapidement on comprenait en le regardant que forger pouvait passer d'un métier à un art. Il avait cette manière de faire qui lui conférait assurément un avantage sur la plus part des forgerons de la horde.

Les heures passèrent, et Thruk continuait à la sueur de son front. La vitesse d'exécution avait certes diminuer mais le cœur y était toujours. Visiblement dans son monde à lui bien ancré à sa bulle, il émit lunatiquement, avec la verve qu'on lui connaissait :

« Jumais usser d'armure pur lu horde, je dwa toujours continuer et continuer ! »

Subitement, suivant ses propres paroles, un regain d'énergie lui revint. Il se remit de plus belle à taper du marteau, encore et encore. Il faut dire que le Gorlak n'était pas frêle et avait une stature qui s'imposait d'elle même.

Il finit par épuiser toute les ressources servant à forger, et bien qu'il avait déjà émis une effort colossale à la tâche son premier réflexe ne fut pas d'aller se coucher non, il prit une lame qu'il avait forger le matin même et se dirigea vers le camp d'entrainement.

Il pointa un guerrier de sa lame et émit sourire en coin.

« Est-ce que twa déjà t'utre fait botté le cul par un forgeron? harharhar! »

Le guerrier rigola et accepta l'invitation avec joie, il semblait confiant. Le combat se déroula et à la fin Thruk fut désarmé, mais le guerrier en avait visiblement bavé lui qui à un certain moment fut alarmé. Il avait au dernier instant du combat déployé toute sa force pour y mettre un terme. Le guerrier qui semblait impressionner tonna :

« Tu etre un purtament de fort gaillard toua, continuer comme ça péon et avenir reluisant etre devant toi! »

Thruk qui se releva laborieusement suite à sa défaite, opina bien légèrement aux dires dire du guerrier. Il profita ensuite de son éloge pour émettre avec audace et confiance.

« Je tout faire pour la hurde ! Et justement pour la hurde je duvoir aller chercher pierre précieuse pour former armure de grunde qualité. Toua avoir le devoir de vunir avec moi pour la hurde, trop de dunger pour seulement un forgeron.... »

Le guerrier qui lui voua un certain respect accepta.

« Aah et nous purtons demain matin au prumière lueur de soleil. Aucun répit pour un gorlak! »

Messages : 5 Date d'inscription : 26/05/2020

Khaûr'g Ghör, le Monstre
Le Sang du Sud; un Hurlesang pas comme les autres

Le Gorlak se tenait au centre de la petite chaumière. Il était assis sur une chaise qui, à tout moment, risquait craquer sous la masse de muscle qui se tenait sur celle-ci. Bière en main, il réfléchissait; si des gens avaient été présent ils auraient pu voir, pendant un bref moment, l'image d'un sourire carnassier.

Aux premiers abords, l'on aurait presque pu croire à une véritable bête de foire. Un Gorlak grotesque, hideux, répugnant. Chaque blessure qui décorait son corps était un trophée ajouté à sa collection : les plus grosses étaient les plus prestigieuses. Son visage en était tout aussi décoré que son buste : d'énormes cicatrices qui venaient ajouter une touche malsaine sur le visage endurci de la bête, des points de sutures qui venaient ajouter une nouvelle histoire à raconter à son sujet et de la peau greffée qui venait recouvrir des parcelles monstrueuses de son visage. Plusieurs parties de celui-ci, dit-on, avait été arrachées, brulées. Les Chamans s'étaient occupés d'ajouter plusieurs marques de guerre sur le mastodonte : trophée de guerre; des morceaux de chaire de ses victimes. Une véritable aberration ambulante qui parcourait les sentiers de la guerre.

«Détruire et ravager. Des mots que l'immense guerrier ne connaissait que trop bien. Maintes et maintes fois il s'était retrouver face à une caravane marchande, qu'il s'était retrouver devant une petite chaumière, isolée, au bon milieu des bois. Il se souviendra toujours des cris de souffrance, de la mélodie que portait à ses oreilles le déchirement de la chaire et le fracassement des os. Des bruits qui, pour un individu normal, ferait naître un sentiment de malaise. Pour le Gorlak, ce n'était qu'une berceuse qui montait à ses oreilles; une mélodie sans pareille.»

Le monstre était obnubilé par le sang. Il était né dans celui-ci et il avait vécu dans celui-ci. Le sang, pour lui, était un excitant pendant une mêlée. Le sang guidait ses moindres instincts et attisait sa frénésie meurtrière dans les combats. Une obsession à double tranchant; il obscurcissait aussi son jugement. Lorsque le sang était de la partie, il voyait rouge.

Il porta l'immense chope à sa gueule, en calant le contenu d'un trait, une grimace se dessinait sur son hideux visage. Il avait toujours détesté l'alcool qui n'était pas de facture Gorlake.

« Piller. Comment un Gorlak ne pouvait-il pas réagir face à ce mot? N'importe lequel Gorlak, n'importe lequel, se retrouve les yeux illuminés devant un butin, devant un éventuel trésor. Les objets de valeurs, les armes, les armures, les femmes : tout. Tout doit être pillé, tout doit être emmené. En guise de trophées et de biens personnels. »

Ses minuscules globes oculaires étaient rivés sur les flammes dansantes du foyer, flammes qui, peu à peu, commençaient à dépérir. Leur danse empli d'une si grande énergie semblait défaillir à petit feu. Un grognement, tout simplement, s'échappa de la gueule du colosse, alors que le bruit retentissant de sa chope se fît entendre contre la petite table en bois. Ses yeux s'étaient teintés d'un léger rouge, contrairement à leur jaune habituel.

Puis, calmement, il se redresse, empoigne une bûche de sa main démesurée; bûche qu'il vint lancer dans le feu, dans l'infime espoir que les flammes reprennent de leur ardeur habituel.

« Brûler. Ne laisser aucunes traces. Ne laisser aucuns survivants. Ne rien laisser. Sa vue se plaisait toujours à voir une maison brûler; la paille nourrit les flammes tellement bien. Le crépitement du bois, la chaleur qui se dégageait des lueurs orangées, les cris qui provenaient, à l'occasion, de l'intérieur des maisons. Tous n'étaient pas vide; il éprouvait un certain plaisir à voir les occupants tenter de s'enfuir. Un odieux plaisir. »

Les flammes reprirent finalement de leurs intensités, alors que le Gorlak se tenait toujours devant celles-ci, ses yeux s'y perdant, jusqu'à ce qu'une autre poussée d'agressivité le pousse à sortir sur les landes. Le Gorlak était à l'image même de l'ardeur et l'intensité qui animait les flammes, cadeau du sang qui coule dans ses veines; le sang du Sud.

Une, deux, trois.. Plusieurs bûches se sont finalement retrouvées dans l'âtre, avant que l'abomination ne sorte de la petite cabane.. Alors qu'il s'éloignait, le feu grandissait dans la chaumière qui devint rapidement un feu ardent. Un phare dans la nuit. Des ruines incandescentes. Un simple souvenir du passé.

Cette fois, alors qu'il laissait derrière lui un dernier massacre, ce n'était pas l'appel du Sud qui le guidait.

Cette fois, c'était l'appel de la Horde; l'appel d'Orgol.

C'était Luk'Maar.

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