Sujet: D'étranges chants. Des corps mutilés. Mer 9 Déc - 18:12
Ambiance musicale : https://www.youtube.com/watch?v=VagES3pxttQ
Approches des rives pour ce ravage et la ruine. Que s'ouvre douce dévastation, apportant maladies et doutes. D'ont le souffle tue, mais tourne dans ta tête. Cette lèpre qui lierre aux hommes de ce Monde.
C'était une étrange chanson. Qui perce ton crâne doucement. Ça pulse comme les veines sur tes tempes. Ces murmures dans ta tête et tu ne sais pourquoi...
C'est ce que rapportaient certains voyageurs horrifiés, angoissés et perplexes, quand le givre de la fin d'automne emportait ces derniers rayons de bonheur. Ces hommes et ces femmes qui marchaient seuls sur ces landes creuses, entre deux grande ville; s'arrêtait parfois sur les routes, quand le brouillard s'y prenait de leurs corps, pour chantonner malgré eux, avec les vents des nords.
Les chants qui poncent les ossements tièdes. Puis ces fantômes de mots...C'est toujours ça. Sous les magnolias quand le feu s'endort. Cette chanson dans ta tête. Celle qui te fait rire sans raison. Comme un fou et c'est comme ça.
Des piles de corps mutilés, oubliés et ensanglantés étaient retrouvés un peu partout. Près des villes. Dans les bois craquants. Au détour d'une allée sombre. Les voyageurs seuls sur les routes...retrouvaient les autres voyageurs seuls, mais face contre terre : percés par les tiques et les vers. C'était étrange et inhabituel. Une femme disait avoir vu une ombre étrange parcourir les sous-bois. Haute comme deux hommes. Un autre faisait un cauchemar récurrent : Il chantonnait en se noyant dans l'étale d'une mer ocre et immense. Observé par quelque chose. Un enfant glacé par l'effroi, dessinait les formes abstraites d'une créature angoissante.
Des piles de corps. D'étranges récits. Décidément il se passait quelque chose de mystérieux et de dangereux quand le vent soufflait cette pourriture des marais, cet air qui suinte et qui fait pleurer. Quand le crépuscule étend ses bras de mère...pour t'endormir en te berçant.
Et en te murmurant près de ton visage. Près de tes yeux injectés de sang. D'un souffle qui s'éteindra... D'étranges chants.
Une chose était sûr. Quand on interrogeait les angoissés...Ils étaient presque tous capables de dessiner ou de décrire. Une forme. Une étrange ombre qui semblait parcourir les landes à la recherche de quelque chose....Mais quoi?
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Xor'X Kazuux, Mortanyss
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Sujet: Re: D'étranges chants. Des corps mutilés. Mar 15 Déc - 14:23
Musique : https://youtu.be/JASs5X4Rnu4
Sur un petit chemin perdu près du vieille ferme, les brumes du nord se glissaient lentement sous les paupières et les toits. La nuit semblait venir, comme les flammes sous la porte ; doucement, mais on le sait que ça viendra. Et c'est comme ça. Cette nuit portait ses messages. Elle avertissait les cœurs purs… Qu'elle serait là. Longue et sans phare.
L'automne arrivait à peine sur les landes qu'encore une fois, quelques murmures étranges voletaient d'entre les feuilles gorgées des dernières joies de l'été. La toile des forêts s'épuisait d'ocre et de calcite brune. Cette humidité dans l'air pesait lourd sur les voyageurs à pieds ou de caravanes. Encore une fois, ces chansons macabres venaient aux oreilles des angoissés. Cette mélodie qui tourne dans ta tête. Ça se passait encore. Dans les boues des chemins, fréquentés ou pas, on pouvait dessiner des formes d'hommes et de femmes. Laissés là. Mais pourquoi ? Qui faisait ça ? Était-ce encore cette ombre mystérieuse qui semblait parcourir la terre avec les saisons et les nuits.
Près de la ferme sur ce chemin égaré qui montait des roseaux, avaient été mises en fractale des pièces d'hommes. Une rosace qui ne joindrait aucun mur d'aucune Église de ce monde...Sauf peut-être...Celles des profondeurs infinies. Celles qui angoisse. Celles dont les pierres sont calcinées qu'on ne retrouve que dans les failles de la terre. Des Abysses nous proviennent ces chants étranges et ces sermons d'un autre temps. C'est ce qui venait à l'esprit, en croisant ces œuvres d'un art mortifié. Ça rendait mal-à-l'aise, triste et incrédule. Les ''valeureux'' de ce monde, comme ils se proclames souvent, auraient peut-être quelque chose à faire. Avant la fin.
Spoiler:
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Sujet: Re: D'étranges chants. Des corps mutilés. Lun 21 Déc - 2:30
Les grands chemins.
C'était de ces lieux que plusieurs parcouraient, sans y penser. Un tracé, un trajet, traversé le plus vite possible, par ceux qui devaient se rendre du point A au point B. Et qui se maudissaient parfois, de ne pas pouvoir s'y téléporter.
Les grands chemins, c'était le domaine des truands, des créatures discutables, des voyageurs plus ou moins recommandables. C'était aussi le royaume des gitans. Quoi que certains (d'un brin de mauvaise foi) s'empresseraient de dire des gitans qu'ils comptaient parmi ces voyageurs plus ou moins recommandables, après tout.
Les gens du voyage avaient pour domaine ces routes. Pour toit, les arches infinies de la voûte céleste. Pour richesse la plus précieuse, la liberté.
Et c'était cela que symbolisait, pour moult gitans, les grands chemins.
C'est sur ces routes-là qu'une gitane traçait sa voie. Entre Citria et le Val, sur le domaine du Duc de Gavros, demeuraient bien quelques landes en friche. Autrefois, elles avaient pu abriter quelques fermes, qui aujourd'hui s'oubliaient dans les méandres de l'histoire et le regain de vie de la dense forêt. Les hautes herbes avaient gagné les champs. Les granges n'étaient qu'un souvenir. Peut-être ces terres reprendraient vie, en temps. Parce que rien ne durait. Pas la vie, certes. Mais pas non plus la mort, ni l'abandon. Tel était l'ordre des choses : la vie et la mort s'équilibraient toujours, et succédaient l'un à l'autre sans relâche.
Ainsi, ce chemin délaissé, et parsemé de la vision sordide, eut pour visiteuse une membre de cette race qui avait le voyage dans l'âme.
Tout avait commencé par un gros mastiff aventureux et encore rebelle. Une course folle, vers la boue dégoutante, du grand chien. Puis des appels, répétés, de celle qui suivait le canidé au pas de course. D'une tentative d'empêcher l'inévitable. - CESTES. Reviens, mais ... CESTES... Ne te roule pas dedans! Ne te roule pas dedans...
Le tout suivi d'un constat.
- Il se roule dedans...
La rosace mortifère en prenait pour son rhume. La vision d'horreur, par mégarde, gagnait en légèreté sous la mésaventure, pendant que le grand chien s'ébattait gaiement dans la boue nauséabonde.
Devant le sordide de l'affaire, la jeune gitane fronça cependant le nez. On ne laissait quiconque à l'abandon sur le chemin, mort ou vivant. C'était affaire de principe, chez bien des gitans. Alors, aidée du grand chien joueur et quelques outils de fortune, une fosse légère fut ménagée pour les sinistres reliefs disséminés. Après le nettoyage des campagnes, elle n'était plus à ça près. Les restes anonymes reposeraient (après une nouvelle lutte pour reprendre un bras que le canin s'était aproprié pour son compte) enfin.
Les gitans comptaient aussi parmi les superstitieux, et le respect des morts avait son pesant.
Sur la tombe de fortune, remplie d'inconnus rapiécés, du vin fut versé du goulot d'une outre, et une chanson emplit l'air, improvisée comme les circonstances qui l'imposaient.
Frères des chemins, cette chanson est pour vous. Que le reste de la route vous soit plaisant et doux. Voyageurs partis pour l'ultime aventure. Chanson s'élève, que votre souvenir perdure.
Peu importe maintenant, ce qui fit votre fin. Mésaventure, monstre ou sinistre assassin. Veillez-donc des étoiles ceux que vous chérissiez. Puissent vos âmes être phares de joie, et de liberté.
La terrible rosace serait simple souvenir. De même que la chanson qui avait empli l'air le temps d'un moment.
Les morts-vivants se souvenaient-ils de ce que les gitans savaient trop bien?
La seule constante, est que rien au fond ne dure. La mort, le malheur, et le sordide y compris.
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Xor'X Kazuux, Mortanyss
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Sujet: Re: D'étranges chants. Des corps mutilés. Mer 20 Jan - 13:09
Les poussières de la guerre retombaient doucement sur le monde. Des tisons presqu'éteints… Voletaient aux miroirs que sont les yeux des enfants fades.
Une pluie de cendres étranges venait recouvrir comme une mère, d'un linceul de mort, d'une main de résilience, les corps en fleurs qui prenaient racines lentement sur ces champs de guerres. Mains tendues vers les étoiles pendant la nuit. Bouches ouvertes dans un cris silencieux pendant le jour. Un brouillard de larmes provenait des rivières sombres et souterraines. Comme une petite mort au petit matin. Comme une aquarelle qui nous déteint.
On entend pas les morts crier, sauf peut-être pour ceux qui savent encore écouter… Murmures de désespoir. Berceuses pour consoler les âmes perdues et chants étranges venant des nords.
L'ombre aux fractales mystérieuses n'avait pas été aperçue depuis un moment. Mais les guerriers du sud, dit-on, avaient pu apercevoir, tournoyant autour de l'alliance des glaces, un cavalier maudit ; découpant les fuyards, les faibles et les blessés sans distinction. Les hommes et les femmes de bonté, ceux qui se proclamaient justes et forts, avait été mis en déroute complète. Une éclipse totale dans ces coeurs qui pulsent de moins en moins fort. Ça diminue. Ça s'endort sois-même en s'écoutant parler. Et ça se sourit dans le miroir en se trouvant beau.
Mais au combat, quand il fuyaient vers leurs murs d'albâtre, l'ombre chevauchant une forme affreuse et pourrie, taillait, déboîtait et arrachait…La vie. Les membres. Les rêves. Le cavalier des abysses, sans discernement, s'amusait avec ceux qui fuyait les champs de guerre, comprenant l'erreur qu'ils commettaient. Les mortels affutés, pouvaient maintenant lier l'étrange forme, le chevaucheur des ombres, à l'alliance du nord. Elle avait bel et bien été aperçue tournoyant autour des armées maudites.
Mais on pouvait sentir que quelque chose d'autre se préparait. Malgré la fin de la guerre… Ça bourdonnait. Ça bouillait quelque part. Dans une ruche de morts. Un étrange rituel. D'étranges chansons. Quelque chose se préparait.
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