Quelques Nébulix et Kardars s'étaient attroupés autour du comptoir de Rhadart, choppe en main pour échanger et tisser de nouveaux liens d'amitiés avec leur comparses. L'ambiance étant toujours à la fête en cet endroit, les bariques de bières s'enchainent, les dés et bourses s'entre-échangent dans une camaraderie qui fait chaud au coeur. Une table attire l'attention de la plus jeune Nébulix d'été assise au centre de l'attroupement.
En effet, quatre ou cinq tables à leur gauche, derrière plusieures amats de parchemins, des montagnes de tissus, outils, choppes vides et couverts en divers stades de consommations, sied une des plus étranges Kardar que cette jeune fée eu vue depuis toujours. Grande et très large pour une femme de Kar, on l'aurait bien confondue avec une hastane. Elle porte un tattouage au visage, chose étonnante pour ce peuple, une longue ligne noire partant de sa lèvre jusqu'a son menton, lui donnant une allure plutôt lugubre. Ce qui vint percer la curiosité de la jeune fée cependant fut le pendantif qu'elle portait au cou: Un corbeau noir debout sur une enclume. Le sceau du Père Corbac, sceau qui leur sembla alors ultra familier. Le regard de la Kardar entrecroisa alors le sien et tous deux échangèrent un sourire.
"T'reconnaissions pas Torrunn ? C'étions pourtant une des plus facile à reconnaître icit' " lui souffle le tavernier, les deux main accotés sur le comptoir en bois, souriant à son tour à la Kardare vêtue aux couleurs de la nuit.
"Non ! C'est la première fois que je pose mon regard sur elle.. Elle me semble... autant étrange qu'envoutante ! Et ce collier qu'elle porte, pourquoi et surtout d'où est-ce que je connais ce symbole ?" Se demanda la Nébulix, tant à voix haute que pour elle-même.
"C'est parce que c'est la toute dernière fille du père Corbac, l'plus ancienne famille de maçon d'Kar. Si tu portions attention, tu vas retrouver ce symbole sur la plupart des bâtiments de Kar, tous ceux qu'il aviont aidé à bâtir ! Vraiment déplorable qui nous aie quitté l'an dernier. Même s'il n'aviont plus travaillé depuis plus d'vingt ans, depuis l'mort de sa femme, l'mère de Torrunn. Vraiment in'triste histoire.."
"L'histoire du père Corbac ? J'ai entendu cette histoire ! Mais comme tant d'autre je pense qu'elle est romancée pour égayer ou faire peur aux tout jeunes !" Lui réponds la jeune fée, haussant un sourcil, son sourire s'estompant lentement.
Ce à quoi Rhadart eut tôt fait de secouer négativement la tête. "J'avions bien peur que non l'amie. Tout est pas mal vrai, sauf les parties où l'bébé s'étions transformé en monstre en sortant d'ventre de sa mère. "
"Tu vois l'père Corbac a eu deux jeunes garçons dont y'était tellement fier: Findrek pi Galvar. On le voyait très souvent avec eux partout en ville. L''plus jeune se baladait toujours avec son boute d'bois, pourfendant les dragons et morgalins imaginaires sur l'chemin d'son père ! L'ainé quant à lui, y'aviont été placé sous la tutelle de la guilde artisane pour y apprendre l'métier du fer. Tout allait comme sur des roulettes jusqu'à ce que la mère Corbac tombe malade comme on avions rarement vu. Jamais rien ne leur indiqu'a in'grossèsse... Jusqu'à ce que son ventre s'mit à gonfler presque subitement. On arrêta d'voir la mère Corbac, s'qui était vraiment étrange parce que elle s'promenait normalement fierement avec son gros ventre !"
Tous au bar s'étaient maintenant tourné vers le tavernier, buvant de ses paroles avec des yeux curieux là, perplexes ici.
"In matin, on vit tous Findrek chercher un guérisseur, on était vraiment inquiets nous aut'. J'avions aucune idée de s'qui s'est passé mais j'ai entendu des rumeures comme quoi elle avait la bédaine enflée bizarrement pi toute couverte d'sortes d'ecchymoses.. L'pire est arrivé après... elle aviont pas survécu à l'accouchement.. On a entendu par l'père qu'il avait cru l'bébé mort parce que y'aviont aucun pleurs qui s'élevait d'la chambre. Il était sorti en sanglots en pensant toute avouér pardu quand Dardex, nôt' guérisseur, vint lui porter une belle tit'fille toute costaude mais avec un teint pâle que l'batînsse. Ca aviont été rude pour toute la famille pi l'père a arrêté d'travailler depuis ce jour là pour s'occuper d'la petite pi l'coeur trop en peine sans sa muse. Le plus étrange pi s'qui a continuer de lui briser l'coeur, c'est que sans l'avoir jamâ vu ni entendu, la petite passait son temps à voir sa mère et à lui parler qu'y disait. Elle savaient des choses que juste sa mère pouvait savoér... J'lai souvent entendu se parler à elle même et agir vraiment étrangement.. Même si c'étions triste comme histoire, j'pense que la jeune s'en est jamais remise pi continue de voir sa mère constamment..."
Il hocha la tête en poussant un souffle, retenant diverses émotions en lui. Il remplit aussitôt deux choppes de bière et alla les porter à la table de Torrunn, l'une devant elle et l'autre devant la place vide à ses côtés, tout en lui offrant un sourire emplit de compassion.