Cibola Pagasius, Hastane.
Messages : 4 Date d'inscription : 22/06/2019 Age : 24 Localisation : Citria
| Sujet: [BG] La Destinée chez les Pagasius Ven 3 Jan - 8:21 | |
| Une Vie hastane à la campagne. « Je viens chercher de la bière fraîche. Tu sais pour… - Après tout ce temps, tu as toujours besoin de te justifier. Tout le monde sait que le vieux Pagasius est un poivrot, bavassa Ary-Anne en lui faisant signe de la rejoindre derrière le comptoir. »
L’auberge du village n’était immense, mais sa solidité faisait tenir ses murs depuis déjà sept générations. En cette fin d’après-midi, les places devenaient rares. Paysans, artisans, vagabonds…tous terminaient leur journée ou la mettaient en suspens. Les discussions s’élevaient en un brouhaha grave taché de rires médiocres et d’éclats de voix désaccordées. Du coup, Ary n’était pas contre une petite pause, le temps de conduire son amie dans les caves de la taverne.
« -Attention aux marches, avertit-elle après avoir ouvert une trappe grossière. -Esta, ça va aller… -D’habitude c’est pas ton frère qui est de corvée ? Je suis étonnée de pas l’avoir vu se saouler ici avec ses copains aujourd’hui d’ailleurs. - Aouch, répondit Cibola qui se massa le front fraichement heurté par une poutre. Cestes, je ne sais pas trop où il a trainé aujourd’hui. Papa a crié après lui toute la journée et finalement, c’est moi qui dois me coltiner la bière. »
La jeune Pagasius admirait sa camarade inspecter les étagères poussiéreuses. En réalité, elle enviait surtout sa chevelure d’une rousseur flamboyante et sa poitrine généreuse. Ary attirait tous les regards et accaparait la convoitise des meilleurs partis du village. De plus, elle possédait cette aisance à parler en public et ne semblait rien craindre. Cibola poussa un vain soupir et tâta son front encore douloureux.
« - Voilà un petit tonneau de bière fraîche. Il y en a au moins cinq litres. Tu seras tranquille un moment le temps qu’il avale tout ça, se moqua la tavernière. - Tu peux me le monter ? Avec les escaliers, je ne suis pas sûre de pas provoquer une cata. - Esta, bien sûr. T’es toute faiblarde ces derniers temps. Tu manges assez ? Tu sais que tu peux venir manger ici quand… - Merci, mais cestes, coupa directement Pagasius. Je sors simplement d’une sale crève. »
Ary-Anne lui envoya l’œillade détestable de l’incrédule suivi d’un petit sourire de complaisance. Et elles remontèrent vers l’agitation de la taverne. Cibola s’acquitta de sa dette pour la bière et embrassa son amie, pressée d’en finir avec cette corvée. Bien qu’en réalité, elle haïssait l’auberge contrairement à son jeune frère qui adorait y passer du temps. Elle n’était pas à l’aise en société, du moins pas entourée d’inconnus – bien qu’elle reconnaisse vautrés à une table le palefrenier et le maraîcher. La plupart des occupants de la salle étaient des étrangers, de passages, en route vers Citria, l’étincelante capitale de l’empire, ou en provenance de ses murailles vertigineuses. Nous étions début du printemps et le commerce reprenait avec vigueur. Les gens se remettaient à voyager et à voir du pays. Le village n’était qu’une étape dans leur trajet, mais pour la jeune fille, c’était un point mort – celui qui marquait le début et la fin. Et bien que la capitale ne soit qu’à une journée de cheval, et au moins le double à pied, elle ne pensait pas en fouler les pavés un jour. C’était déjà bien trop loin. Serrant le petit tonneau contre sa poitrine frêle, elle avisa la pente qu’elle devait gravir jusqu’à la maison Pagasius. Située sur les contreforts du manoir seigneurial, elle surplombait le reste du village. Elle imaginait déjà la peine qu’elle traînerait jusqu’au sommet chargée des cinq litres de bières.
« Ca va être rude.. -Mais cestes ! s’exclama une voix grave et enjouée dans son dos. En quelques secondes, elle fut allégée de son fardeau et aperçut le visage rayonnant de son frère cadet. -Cali ! Mais….on t’a cherché partout ! le sermonna-t-elle, bougonne. -Je sais, t’inquiète. Merci d’avoir géré la bière. Je te revaudrai ça, sourit-il avec un clin d’œil malicieux qui mit en valeur la cicatrice qui barrait sa paupière droite, de l’arcade jusqu’à la pommette. -Papa va te tuer. -Oh tu sais, je suis déjà un peu mort quelque part, haha. Comment va Ary ? Ses seins sont-ils toujours aussi gros ? -Ah, la ferme ! s’écria-t-elle, les joues empourprées et en se hâtant d’entamer l’ascension du sentier menant à leur foyer. Mais il fut immédiatement sur ses talons. -Rho, je plaisantais. -Ben tu ne devrais pas plaisanter de ça avec ta grande sœur, souffla-t-elle. -Grande d’une petite année ! rectifia-t-il pour sauver son honneur. J’étais chez Liam. Il avait du travail pour moi. »
Elle n’insista pas davantage. Liam Pagasius étant leur oncle, mais également un ancien membre de l’élite cléricale de Citria, il s’était installé au village peu avant leur naissance afin d’y officier comme prêtre. Son évocation suffisait à accréditer n’importe quelle justification. Ils atteignirent bientôt le portail en bois qui délimitait le terrain de leur maison. Elle lui ouvrit l’accès, et admira la forge toujours allumée qui accueillait tous les visiteurs. Derrière cet atelier de feu et d’acier, se dressait leur grande mais modeste demeure entourée d’un jardin dont Cibola s’occupait pour y faire pousser plantes aromatiques, légumes. A l’arrière du bâtiment, se dressait un immense chêne multiséculaire sous lequel beaucoup de Pagasius étaient venus méditer à la recherche de calme et de sérénité. Tout cela, ce paysage rustique, ce petit lopin de terre, c’était leur chez eux. Lieu de bonheur, de malheurs, de rires perçants et de pleurs. Chacun d’eux y avait vu le jour, à l’exception de Cibola, née à la capitale. Une légère brise printanière transporta quelques étincelles et suies de la forge vers eux, ainsi que la voix enrouée de leur paternel.
« - Cibola, t’as apporté la bière ?! Dépêche-toi ! »
Frère et sœur se lancèrent un regard entendu et allèrent ensemble à la rencontre de Claes Pagasius. Ce dernier se tenait à l’entrée de la chaumière et ils durent contourner la forge pour enfin l’apercevoir. Ses longs cheveux gris tombaient raidement sur ses épaules larges et sa barbe naissante dévorait ses joues creuses. Toutefois ses prunelles brillaient aussi furieusement que le feu de sa forge. Elles avaient la couleur éclatante d’un ciel d’été. Ses mains de forgeron semblaient bâties tant pour battre le fer des lames que pour les manier. Et son tablier en cuir de sanglier humait bon la ferraille et le brûlé. En constatant la présence de son fils cadet, Claes entra dans une rage noire :
« -Tu t’es ou cru, vaurien ?! -Désolé, Papa. Je rendais service au prêtre. Voilà ta bière. Arrête d’envoyer Cib’ la chercher, sa place n’est pas à la taverne, répondit le jeune homme, l’œil vif et acéré. -T’es vraiment un incapable, et dire que c’est toi qui vas reprendre ma forge. Je suis foutu, grogna le vieux en s’accaparant le petit tonneau de bière. Allez déguerpis me chercher des vieux fers chez le palefrenier, que je continue le travail. -Papa, intervint calmement Cibola. Caliban a travaillé toute la journée chez notre oncle. Il pourrait peut-être manger avant d’aller besogner cestes ? -Ah esta ? Il aurait mieux fait de travailler toute la journée à la forge, comme son père. Qu’il aille me chercher ces foutus fer. -Mais, insista-t-elle en fronçant les sourcils. -Laisse, Cib, intervint le concerné. Je vais aller lui chercher ses fers de merde. -Caliban, reviens-là ! hurla le père, excédé. -Va boire ta bière de merde, et laisse-moi tranquille, répondit Caliban alors qu’il s’éloignait vers le village. »
Sans un regard pour son père, la jeune femme s’engouffra dans la maison et regagna sa chambre, qu’elle partageait avec son cadet. Elle claqua la porte et la bloqua à l’aide d’une poutrelle. Dans son excès de colère, Claes serait bien capable de venir se venger sur elle. Qu’il boive et oublie son existence. Si seulement Caleb était encore là, songeait-elle. Lui seul pouvait encore tempérer les rages du paternel. Toutefois, il était parti à Citria cet hiver pour s’enrôler dans la Légion. Il voulait revenir couvert d’honneurs, redorer le nom Pagasius qu’il portait sur ses épaules d’aîné. Il avait cette ambition dont manquait cruellement Caliban et qui faisait défaut à la jeune Cibola. Alors, il était allé représenter leur sang au sein des murailles de la capitale. Et force était de constater qu’il avait laissé un vide immense dans leur famille. Le cadet s’était vu amputé d’un repère, la sœur avait perdu son seul soutien et le père avait dû dire adieu au fils prodigue. . « Je t’ai encore aligné aux cartes ! » s’esclaffa Caliban en mettant main basse sur son pichet de bière. A ses côtés, ses amis firent la sourde oreille et le perdant redistribua les cartes. Franchement, ils ne pariaient rien ou pas grand-chose…tant ils étaient fauchés. Les rares sous qu’ils avaient en poche ne devaient être dépensés que pour l’alcool. Non, ils jouaient pour faire passer le temps et se battre. Caliban Pagasius était l’un des plus jeunes de la bande. Quittant l’adolescence, il attaquait son dix-huitième printemps avec fougue et vigueur. La blondeur innocente de sa chevelure indomptée et ses yeux bleutés ne laissaient pas les jeunes filles du village indifférente. Bien qu’une vieille cicatrice ternisse la beauté de ses traits, elle rajoutait un charme et le vieillissait. D’ailleurs, depuis le comptoir, Ary-Anne n’avait d’yeux que pour lui.
« -Eh, Ary, tu m’écoutes ? - Ah ? Esta, tu es là depuis longtemps, Cib ? s’étonna la fille du tavernier après avoir cillé. - Assez longtemps pour remarquer que si tu avais des bouches à la place des yeux, mon frère aurait fini gobé tout rond ! - Je…je ne vois pas de quoi tu parles, se renfrogna la rouquine. - Je vois que ton père fait le service, tu pourrais peut-être prendre une pause et venir avec moi aux lavoirs ? Je dois laver une toooonne du linge et faire ça seule ne m’enchante pas trop… - Et bien, Mademoiselle Cibola, cela tombe bien parce que je suis également de corvée de linge aujourd’hui. Ma mère est partie au marché de Citria se réapprovisionner, sourit son amie. - Je te revaudrai ça. »
Elles tapèrent dans la main l’une de l’autre pour sceller leur union de corvée et se mirent à rire ce qui attira l’attention de Caliban qui se leva d’un bond pour rejoindre le comptoir. Aussitôt que son ombre les recouvrit, Ary-Anne arrangea son décolleté :
« -Tiens, Caliban, tu viens te resservir, je vais m’occuper de… -Cibola, l’ignora le blond en s’adressant autoritairement à sa sœur, je n’aime pas te voir traîner à la taverne et tu le sais. -Je venais juste chercher Ary pour le linge. Essaierais-tu un semblant d’autorité su moi ? répondit-elle, sourcils froncés. -S’il te plaît, insista-t-il. -Ca va, ca va. On y allait de toute façon, fit-elle avec un regard appuyé pour sa complice -Ben esta ! affirma Ary. Je vais chercher le linge, Cib tu n’as qu’à m’attendre dehors. -Esta, soyez prudentes, ponctua Caliban avant de tourner les talons. » Dehors, le soleil matinal rappelait à la nature la miséricorde du printemps. Le parvis de l’auberge était agité et nombres de gens s’apprêtaient à partir pour la capitale, profiter des largesses du marché. Venus de tout horizon, quelques races se mêlaient aux hastanes du terroir. Cibola crut reconnaître un couple de nalkiris escortant un daelwena dont la monture magnifique tirait une charrette ouvragée remplie de marchandises exotiques. Beaucoup de kardars, les plus bruyants assurément, préparaient leurs affaires. Elle avait remarqué que certains d’entre eux s’étaient arrêtés la veille, à la forge Pagasius pour commercer avec le vieux Claes. Et là, en plein milieu de la route, un nébulix et ses ailes enchantées agitait son luth, espérant attiré l’attention d’une caravane pour poursuivre son chemin jusqu’au cœur de l’Empire. La jeune fille tentait de ne pas trop dévisager les uns et les autres. Elle observait discrètement ce morceau de monde qui venait frapper à sa porte. Ary-Anne entendait souvent des histoires de tavernes transportées du bout de l’univers par ces races diverses. Que de soirées passées au bord du ruisseau à l’écouter rapporter ces récits lointains bien que l’on pouvait douter de la véracité de certains.
« -Alors, qu’est-ce que tu as vu de plus étrange à la taverne ? Demandait Cib, éclaboussée d’eau à force de frotter son linge dans la bassine du lavoir. -Hm. Un nargolith. Ils ne sont pas monnaie courante, du moins pas de manière aussi visible. Mais il était bien là, tu sais. Mon père dit qu’il y en a davantage à Citria, mais j’y crois pas trop. Et ça, c’est étrange. -Plus étrange qu’un daelwena ? surenchérit-elle, sa curiosité piquée à vif. -Bien sûr ! Enfin…esta, dans une certaine mesure. Enfin quelque part, il était beau…soupira Anne, délaissant sa corvée pour admirer l’horizon au-delà du lavoir. -Il suffit qu’une personne soit un mâle pour que tu le trouves beau, critiqua Pagasius en roulant les yeux, Cestes, ce que je veux savoir c’est….était-il bavard ? -Pas vraiment, haussa-t-elle les épaules, Il était dans son coin, buvait du vin. Il n’est resté que quelques heures avant de reprendre sa route, vers Citria. Et il y a peu de temps, une femme est venue…. -Une femme ? Qu’est-ce qu’une femme a d’étrange ? s’étonna la fille du forgeron. -Tu aurais dû la voir ! Elle était magnifique, des atours sublimes…elle paraissait riche mais aussi…dangereuse. Même les plus hardis du village, nos fameux piliers de comptoir n’ont pas osé l’approcher. Je me rappelle encore…une chevelure longue aussi noire que les ailes d’un corbeau et des yeux gris comme l’orage. De la même couleur que les tiens, d’ailleurs. Un maquillage délicat, une peau de pêche. Et un parfum de lys et de cardamone. -Une noble ? Sans escorte ? Elle n’a pas logé au manoir seigneurial ? -Je ne pense pas qu’elle était noble, elle portait du noir à outrance. Et de manière indécente. Elle n’a rien bu et a demandé un plateau de fruits. -Je t’envie de voir autant de monde, souffla Cibola sur le ton de la confidence. Je me demande comment va Caleb, s’il rencontre des personnes aussi étranges à la capitale… -Allons, tu recevras des nouvelles bientôt, j’en suis sûre. Aouch, j’avais oublié que cette corvée cassait le dos à ce point ! »
Elles décidèrent de faire une pause et dans leur folle amitié entamèrent une bataille avec les cendres servant à laver le linge. Leur éclat de rire résonnait jusqu’au ruisseau qui traversait la forêt en bordure du village. Puis après les cendres, ce fut la traditionnelle bataille d’eau et il en fut ainsi jusqu’à ce que le linge soit lavé et le crépuscule amorcé. Elles s’embrassèrent en se disant au revoir et chacune reprit le chemin de son domicile, panier de linge sous le bras. Après avoir gravi la pente menant à la forge, Cibola reprit son souffle, ouvrit le portique de bois. Son père dormait ou décuvait sur une chaise, près de son atelier. Elle déposa la corbeille de vêtements humides au sol et alla lui chercher une couverture. Malgré le triomphe du printemps, les soirées restaient fraîches. Et malgré la vieillesse alcoolique et ses colères, il restait son père dont elle se devait de prendre soin. Puis à la lueur du coucher de soleil, elle étendit le linge dans le jardin d’où elle aperçut l’arrivée de son oncle, Liam.
« Béni soit Kordaken. Je te salue chère nièce. Je vois que mon grand-frère a déjà succombé à la nuit, sourit-il en pénétrant le jardin. -Oncle Liam, avé ! Souhaites-tu quelque chose à boire ? -Cestes, je vais plutôt t’aider à étendre ce linge, qu’en dis-tu ? répondit-il dans un sourire bienveillant. »
Bien qu’il eût entamé sa quarantaine, il restait d’une solidité et d’un charme typiquement hastane. Les rides qui veinaient le coin de ses yeux, rappelaient sa sagesse. Et ses yeux clairs se portaient sur toute chose avec justesse et honnêteté. Ses cheveux blonds étaient plaqués en arrière et il était vêtu de la tenue des prêtres, sobre mais digne. Sans attendre de consentement, il plongea ses mains dans la pile de linge et se mit à l’ouvrage.
« -C'est aimable, dit-elle avec gentillesse. -As-tu reçu des nouvelles de Caleb ? -Pas encore… -La capitale est grande et les occupations sérieuses n’y manquent pas. Il doit être occupé. Mais, peut-être serait-il plus sûr que tu le rejoignes ? »
Elle s’embarrassa d’un rire nerveux et secoua la tête, amusée.
« -Pourquoi irai-je à Citria ? Je dois m’occuper de Papa. -Tu as peur, ce que je peux comprendre. L’inconnu n’est pas chose aisée. Tu sais que je veillerai sur mon frère et Caliban. Caleb aura besoin d’un soutien inconditionnel à Citria, l’ascension n’y est pas simple. Caliban est trop immature, il finirait en geôle plutôt que dans les rangs de la Légion. Mais toi, tu as la tête sur les épaules. Tu pourrais y proposer tes talents d’herboriste ou…de laveuse de linge, finit-il sur une touche taquine. -Je ne serai qu’un poids pour Caleb. -Le clergé recrute toujours des petites mains, tu serais en sécurité, insista-t-il doucement en tendant un drap. -Je suis en sécurité ici, au village. A la forge. -Cibola…soupira-t-il, en l’admirant. »
Il avait de l’affection paternelle pour sa nièce. Elle avait de grands yeux en amande dont les prunelles avaient la couleur des orages d’été et ses cils étaient parfaitement irrégulier. Son physique était somme toute banal, et elle se fondait bien dans la masse hastane. Ses cheveux coupés en carré court lui permettaient de gagner un temps précieux lorsqu’il s’agissait de se préparer le matin. Sa robe décente aux couleurs claires était modeste, mais lui allait bien. Et ses lèvres étaient naturellement rosées ce qui leur donnaient un aspect enchanté.
« -Qu’attends-tu de l’avenir ? Trouver un bon parti au village ? Te marier ? -Je ne sais pas encore, je pourrais apprendre à forger. -Ton père préférerait voir la forge brûler, plutôt. Ecoute…(Et il déposa une main paternelle sur l’épaule de la jeune femme.) Je sais ce que tu caches. Et plus tu attends, ici, plus c’est dangereux. A Citria, des gens pourront t’apprendre, t’aider et te protéger. Caleb te soutiendra autant que tu le soutiendras. -Je…fit-elle surprise, Je ne peux pas abandonner Caliban. -Il comprendra, je m’occuperai de lui et de ton père. Lui également, possède sa propre destinée. Il est temps de mettre un pied sur le chemin de la tienne. Avec sa bénédiction, Kordaken te guidera. -Comme cela…soudainement ? C’est…insensé, refuta-t-elle, légèrement tremblante. -Ta mère aurait pu t’apprendre, te protéger, mais elle n’est plus là. Je ne peux pas le faire, mais j’en ai vu des gens brûler à cause de leur refus d’accepter. -Je vais y réfléchir, oncle Liam. Veius, conclut-elle en se dégageant pour rejoindre la maisonnée. »
Liam eut un sourire et porta son regard vers la voûte céleste. Il termina patiemment d’étendre le linge, puis repartit vers l’église.
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