Sujet: (Pièce de Théâtre) - Les Tragédies Hastanes Mar 10 Aoû - 11:47
Citria avait survécu à maints orages, au sens propre et figuré. Ses hauts remparts demeuraient l’un des derniers bastions sûrs des landes, comme ceux de Kar, montés par les mains expertes des architectes Kardars.
Il se trouvait une gitane pourtant qui observait la cité comme on observerait un être vivant, de ces gros dragons opiniâtres, à la carapace d’écailles quasi-inexpugnable, que l’âge avait engourdi. La cité était comme l’une de ces créatures que l’on jauge avec admiration et crainte. Que pensait-elle, de cette grosse bête là? En vérité, elle la voyait comme la somme de toutes ses parts, de cet amalgame qui la constituait, la faisait respirer, se mouvoir, et parfois même se rebeller contre elle-même. Elle la considérait avec l’amour que pouvait avoir en elle une mère pour ses enfants qui y avaient grandi, une citoyenne qui n’avait pas reculé lorsque les cors des vigies se laissaient entendre (toujours un peu trop souvent), et même une rôdeuse qui avait du respect pour la bête de pierre et de vies grouillantes qu’était la Blanche cité.
Mais qui donc, pensa la gitane, cette grosse bête avait-elle écrasé, dévoré? Ouroboros, elle avait la fâcheuse tendance si des ennemis ne la pressaient de trop près à se dévorer elle-même. La quête de pureté, de vertu, poussait à l’ablation de tout membre jugé malade ou inadéquat.
L’ennemi aux portes, disparate autant que pouvaient l’être le courroux de la nature, l’anéantissement des magies, la chute des dieux, les frasques d’une horde gorlake galvanisée et l’apparition de créatures innommables… ne semblait pas endiguer tout à fait la tendance de la Blanche cité à chercher en son propre sein des traitres, des inconvenants, en sursauts parfois soudains qui la prenaient. La vieille coutume avait la vie dure.
Peut-on apprendre à une vieille bête de nouveaux tours? La rôdeuse voulut bien se mettre au défi.
Dans le ventre des remparts, dans l’ossature de la bête, quelques tentes de fortune s’étaient montées par des bâches tendues entre les solides murs. Les gitans savaient s’adapter, et avaient su empaqueter le gros des tentes du nouveau camp pour les essaimer en terres mieux gardées, s’infiltrant en anfractuosités inutilisées.
C’est là que la gitane donna une représentation de sa nouvelle pièce. Elle était chargée du ressac douloureux de souvenirs de Citria, qu’il faisait mauvais d’oublier. De valeurs anciennes qui avaient façonné chacune de ces tragédies. Toutes teintées d’hubris et de noms que l’on prononçait du bout des lèvres en regardant par-dessus son épaule, tant ils étaient chargés de controverse malgré le passage des ans. La gitane espérait dispenser, en brisant le tabou, une leçon sur les dogmes qu’il valait mieux abandonner, pour survivre. Par cette représentation, la plus-toute-jeune gitane avait un espoir : que la bête cesse de se dévorer elle-même. Et que ses crocs de la Blanche restent toujours tournés vers les affres du monde plutôt que mordre en sa propre chair.
Ce soir-là, avec quelques candides tirés du petit peuple niché des remparts, elle s'improvisa barde pour présenter sa création irrévécieuse.
Friande d’ironie, la gitane avait joué des codes, et composé le tout dans le plus vieux style du théâtre hastane. Mais c’était un lancer de dé. De son irrévérente (et fort politique) représentation, certains pourraient lire le message qui leur plairait. De la curieuse représentation et du texte chargé de douloureux souvenirs pour ses contemporains, que retiendrait donc l’histoire? Il ne revenait pas à la gitane de le décider…
Citation :
Tragédies Hastanes
Acte I – Florence Dumas Quand le déchet des uns est le trésor des autres…
*Installé sur le côté de la scène et armé d’un luth, un narrateur-ménestrel conte chaque histoire en ajoutant à sa narration et au jeu quelques mesures. Derrière lui, des acteurs miment en silence ses récits. Aucun décor ne sert de fard, les acteurs n’ont pour faire vivre la scène que leurs costumes et leur jeu*
« Oyez l’histoire d’une demoiselle d’extraction la plus basse. Qui aux yeux de dames et de bons sires ne savait trouver grâce »
*En arrière-plan, l’on vit une jouvencelle encombrée de livres, titubant sur l’avant-scène, en tenue de laine grossière et grise de ceux de l’extraction la plus basse. Elle allait pieds nus et tête baissée. Un figurant vêtu en harnois s’avance et la bouscule sans façon, l’envoyant tomber à terre avec ses livres. *
« Courbez la tête, qu’on lui avait dit! Tant et tant, qu’elle eut obéi! »
*À quatre pattes, la jouvencelle repêche ses livres et d’un revers de main les dépoussière, et les serrant contre sa poitrine s’avance sans regarder autre chose que le sol*
« Mais c’est qu’à toujours avoir le nez par terre… L’on finit par tracer sa route de travers! Et en chemins tortueux bien souvent l’on se perd! »
*Sur scène soudain s’avance un acteur grimé comme un gorlak, la peau peinte en vert et couvert d’une moquerie d’armure d’os et de peaux. À revers, il prend la petite hastane et l’emporte sur son épaule sans plus de tracas qu’un modeste fagot de blé.*
« Pauvresse captive pleurait pour sa vie. Mais de sa détresse, la Horde se rit. Faquins de la Basse d’Hastanie… Ne valent que leur poids en mépris. Pour elle aucun chevalier hardi. Larmes et sang sont versés à l’envi. À Citria ou Luk’Maar, ses chagrins ne valent mie. »
*Le gorlak balance sa captive au sol pour mieux la relever d’un solide poing, piétinant sa cargaison de livres en semblant se gausser. De son ceinturon, il sort un faux couteau déjà teinté de rouge, et bariole sa captive de grands traits écarlates, qui marquent sa chair comme la vieille laine de sa tenue*
« Pour captive menée à son plus bas. Le salut vient quand on ne l’attend pas. S’il vient de Sombrum, en tout cas. Diplomates généreux ou intérêts goujats? La pauvresse ne s’en soucie guère pas. Elle ne veut au fond qu’être menée loin de là. »
*Une figure sombre fait son entrée sur scène, le visage et le corps entièrement voilé de tissus sombres. Elle serre la patte du gorlak comme si affaire était conclue, puis passe le bras de l’hastane malmenée, pour la guider tranquillement en bord de scène, à pas feutrés et délicats.*
« Douceur, qu’était-ce que cela? Aux bas-fonds, on ne connait pas ça. Ce monde n’est pas fait pour les délicats. Douleur, plutôt, elle savait tout de cela. Que penser de capteurs, soufflant chaud et froid? Qui voyaient en elle non déchet mais canevas? Ainsi peu à peu, elle s’accoutuma. Engagée sans l’être, elle se transforma. Libre l’était-elle, ou n’était-elle pas? L’adieu était fait, à jouvencelle d’autrefois. »
*Dans un geste délicat, presque affectueux, la figure sombre grime la jouvencelle d’un masque immaculé, masquant le rose de sa peau du blanc de talc, la drapant de voiles noirs masquant ses formes jusqu’à en faire copie de la figure lui faisant face. Miroir l’une de l’autres, les deux figures emmitouflées de voiles s’enlacent, unies à leur front.*
« D’un peu d’égards, aurait-t-il suffi? Pour celle, ou bien celui. Qui au bout de lui-même enfin se renie. Et sa naissance, avec lui. Qui se gagne titre de cœur noirci. Et qui de ses pairs en devient honni. L’amour ou son absence fait grandes tragédies. »
Acte II – Edelweiss de Valcourt La fleur qui avait poussé trop près du Val
*En bord de scène et armé de son luth, le narrateur-ménestrel reprend son récit, qu’il accompagne de mélopées qu’il essaime en contant.*
« Oyez cette histoire d’une fille de fine fleur de la noblesse. Qui dans le raffinement ne trouvait nulle ivresse. Une fragrante rose, écartée de Citria par la peste. »
*Une demoiselle aux vêtements de chasse de bonne facture, ourlés de plaisants ornements et discrètes dorures, s’avance, un mouchoir sur le nez et la démarche gracile. Un champignon teint de vert fluorescent se trouve devant elle, seul élément de décor sur la scène qui en est autrement dépourvue*
« Chasseresse devant qui tremblaient proies. Face à modeste champignon, frissonnait d’effroi. La malepeste tuant sous tous les toits. Loin des siens, elle se demanda. « Qu’adviendra-t-il donc de moi? », Et pour elle le sort décida. D’assigner le plus curieux preux qui soit. »
*Sur scène, un colosse nalkiri accoutré de fourrures surgit. Il botte le champignon hors de scène, (et vers le public) d’un vaillant coup de pied.*
« La paire disparate se trouve alors liée. D’abord, de respect, puis de lansité. Puis enfin de cœur, et de sensualité. Tout gagnés qu’ils sont par la rage de s’aimer. Ils deviennent fort d’avantage qu’alliés. »
*La chasseresse et le colosse se jaugent, arpentant la scène d’un cercle en se faisant toujours face. Peu à peu, ils se rapprochent, leurs maniérismes changent. Enfin, ils s’enlacent, puis s’embrassent, avec le naturel d’un couple épris.*
« À la rose ses épines et à damoiselle sa famille. Qui à un sauvage n’aurait donné sa fille. »
*Un figurant en harnois s’approche, et prend un bras de la demoiselle pour la défaire de l’étreinte qui persistait*
« Et que penserait donc le Clergé. D’une union de chair que foi n’a célébrée…? Et une âme de plus à rééduquer. Si tant que l’on veuille qu’elle finisse au Lysée. »
*Un autre figurant en robe de prêtre saisit l’autre bras de la jouvencelle, pour l’écarter de son prétendant. Elle cède, retenue, éloignée, son corps tendu vers son aimé, les bras retenus derrière elle respectivement par la figure familiale et cléricale. *
« Amants impossibles que tout désunit. De la foi et de la race faisant fi. Ne craignant rien des on-dit. S’en furent chez plus avenants Nalkiris. Ou ils avaient espoir de passer leur vie. »
*Le colosse nalkiri d’un mouvement bouscule les deux figures qui retiennent la demoiselle, les en écarte, et emporte sa douce au creux de ses bras vers la gauche de la scène. À la droite, les deux figures, celles du prud’homme comme du clérical, se rapprochent et semblent conspirer, se parlant de bien près.*
« Mais vinrent murmures que l’on n’oublie. Ceux qui parlent haut et fort de nécromancie. Ou bien était-ce de sauvagerie? Ou même, de devenir nalkiri? »
*Une troisième figure rejoint le clérical et le preux. L’individu est entièrement masqué et couvert, apparait androgyne. La silhouette pose le genou à terre. Les deux figures tracent au-dessus de la tête de la mystérieuse silhouette masquée les sigles des vertus, le bénissant clairement par le geste. Puis, à pas feutrés elle s’avance vers l’autre côté de la scène, ou les deux amants se trouvent enlacés. Au dos de la jouvencelle il approche, pour tracer du coutelas rougi qu’il porte déjà un tracé carmin contre sa gorge pâle. La belle tombe, soutenue par le nalkiri, puis git, tandis que le colosse qui la relâche gesticule sa rage, scrute la scène de gauche à droite, et s’en va même se perdre dans le public, bousculant l’audience au hasard, avant de s’en aller. Sur scène, les trois figures conspiratrices s’éclipsent discrètement. Seule demeure la silhouette allongée de la jeune fille marquée du sillon de son propre sang.*
« De vices et dangers on l’a dit approchée. À la savoir trop près de perdre sa dignité. Alors, au Val la fleur est fauchée. Comme le blé d’automne est moissonné. Achevée est sa vie jugée gâtée. Devant foule de lans et alliés. Par émissaires de divine volonté. A-t-on ainsi bien raisonné? Pour première graine de rancœur semée. Sceau d’une alliance avortée. D’une haine vouée à longtemps brûler. Et d’une division exacerbée. »
*Le barde marque une pause, dans le jeu de son instrument comme de ses paroles*
« Autant de chagrins se seraient-ils passés… Si on les avait simplement laissés s’aimer? Si la vertu sur l’amour peut triompher. L’on peut craindre ce qui va le remplacer. »
Acte III – Célestia d’Hastanie Qui porte ailes ne ceint pas la couronne
*Le barde reprendrait, grattant son luth, un autre récit.*
« Oyez lans, laissez-moi vous conter. Une tragédie ancienne comme d’actualité. Celle d’une dame ayant sang d’ultime pureté. Et bénie en sus par son éternité. »
*Apparaitrait sur scène une femme en robe luxueuse d’une mode depuis longtemps passée, parée des broderies aux armes de la première famille impériale, d’Hastanie. Elle s’inclinerait d’une révérence guindée, selon des codes oubliés par la majorité. On verrait alors à son dos de délicates ailes roses.*
« Empereur après empereur sur loi d’héritage. Kordaken offrait épée en gage. À elle de conseiller, qui était femme sage. »
*Tour à tour sur scène, des figurants couronnés passent, portant le sceptre en main et une épée majestueuse à la ceinture. La fée les suit, d’un bout de scène à l’autre, marchant avec eux, puis rejoint le nouveau, et répète son manège.*
« Mais quel chagrin que jamais sur elle. Ne pourrait tomber couronne la plus belle. Pour terrible tare qu’elle porta les ailes. Fi de sagesse ou de savoir éternel. »
*La fée semble s’essouffler au gré de ses allées et venues constantes. La dame respire fort, éponge son front d’un mouchoir d’une main, saisissant son flanc de l’autre comme si à force de trotter elle venait de prendre une crampe. Les empereurs se succèdent, moins dignes et altiers qu’autrefois, comme pour démontrer la dilution du sang et le déclin de leur hauteur. En soufflant, la fée les regarde passer.*
« Sang d’hastanie vint s’épuiser. La dynastie fut remplacée. Par sang de Castelet, autrement tourné. Dont la dynastie s’est retrouvée. Rompue entre usurpateur et usurpé. Bouleversant les loyautés. Ne rechignant de sang versé. Et lorsque vint temps d’en discuter. On mit sur le trône empereur trouvé. De gouvernance, en rien éduqué. Qui souffrit de piètres conseillers. Qui voulurent de sa candeur abuser. Pour profiter de l’état chamboulé. Au nom de l’Empire, peut-on penser. N’eut-il pas été bon de considérer. Fille des premiers empereurs toujours oubliée? Jusqu’à son nom forcée de renier. Tout cela, car elle fut ailée. Rejetée d’un trône qu’elle eut pu mériter. »
*La succession de figures drapées du pourpre impérial s’achève. Le sceptre roule depuis les coulisses, jusqu’aux pieds de la fée, qui se contente de le regarder avec une profonde mélancolie, avant de se retirer. Le sceptre seul reste sur scène, au sol, tandis que le barde conclut.*
« Le sentiment fait de grandes tragédies. L’amour, la haine, que ce soit dit. Mais l’aveugle procédure sait en faire aussi. »
Acte IV – Icare de Lancastre Brûler à la flamme de ses convictions
« Oyez, belles gens, que je vous récite. Le lai d’un vaillant au nom que l’on évite. À l’histoire sulfureuse qui parfois s’ébruite. »
*En scène entre un jeune homme, bien mis en apparence et à blondeur de blé, enfoncé en armure légère que privilégient les mages, qui se couvrait en sus de la soie du tabar de templier*
« Icare de Lancastre était ce jeune homme-là. Qui au pinacle de sa hiérarchie vint porter le poids. D’actes maculant de sang mains blanches autrefois. Icare était preux, valeureux et droit. Et ces révélations causèrent outrage et émoi. Enflammé, le prud’homme tempêta. Quelle vertu pousse donc à l’assassinat? Et fait mentir à ce propos de surcroit! »
*Des coulisses côté cour et côté jardin sortent respectivement une figure attifée en magistrat, portant les insignes de la balance, et une figure digne et féminine accoutrée en archevêque. Un argument échauffé semble avoir cours, entre les trois, à force de gesticulation et de visages froncés*
« Pensant que la raison avait fui Citria. Ce pauvre Icare lui emboita le pas. Remontant le flot du sang qui coula. C’est au cœur du Val qu’il se retrouva. Laissant sur le chemin titre dont il ne voulait pas. Renonçant aux honneurs dont il se détourna. Menant sa cause en l’errance depuis les bois. »
*Sur scène, le jeune mage arrache la tenue de templier et la jette au sol, aux pieds de l’archevêque et du magistrat, s’écartant vers un coin de la scène.*
« Promesse de justice le ramena chez lui. En ces terres qu’il avait fui. Désabusé, outré, et éconduit. »
*La mine affable, le magistrat et l’archevêque approchent pour tourner autour du preux déchu, faisant sembler miroiter des promesses. Ils le ramènent de leur côté et, mettant chacun une main sur une épaule semblent le forcer à terre et à genoux.*
« Dans les geôles il vint croupir. Attendant jugement dont il devrait souffrir. Endurant affres et question, sans fléchir. »
*L’ombrageuse figure toute drapée vint approcher, et voiler l’ancien templier de sa silhouette. Lorsque la silhouette s’écarte, le visage du blondinet est maquillé de blessures diverses.*
« Puis enfin le couperet tomba. Même si tortionnaire pour lui plaida. Un seul sort attend, qui l’Empire trahira. Et ses plus terribles secrets entendons ça. Et ce n’est d’autre sort que celui du trépas. »
*Le magistrat conduisit le jeune homme meurtri au centre de la scène. Gesticulant, il étendit devant le condamné un petit paravent, représentant flammes écarlates.*
« Sous pleurs et vivats, fut conduit au bucher. Le prud’homme avide de vérité. Dont convictions n’avaient su reculer. Qui vives encore savaient brûler. Tant et tant qu’elles l’avaient condamné. Qu’elles embrasèrent des suicidés. Et marquèrent la fin des templiers. Réduisirent en cendres le Clergé. Scellant la disgrâce de l’archevêché. Ravivant de fait le feu des inimitiés. Que dirait donc ce dernier templier. Simple homme ni démon ni canonisé. Depuis les limbes, interdit de Lysée. S’il nous voyait ce jour nous déchirer. Et répandre sang fratricide qui l’avait tant outré. Quel bien de tant de compromis évités? Pour l'exécuteur et l'exécuté. »
*L’acte final achevé, le barde déclamerait en ponctuant son propos de notes*
« C’est sur de petites choses que se jouent le sort des nations. Parfois sur des sentiments, outrepassant la raison. Parfois sur des procédures froides, et d’ardentes passions. Et dans le drame d’un seul, peuple entier peut vivre répercussion. Ou porter ce fardeau sur des générations. Il nous faut retenir quelque amère leçon. Tout avenir rieur s’édifie sur solides fondations. »
Richcoeur, Hastane, Milixia, Nébulix, Ekatereliae, Nargolith et Skywalker aiment ce message