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 (Pièce de Théâtre) - La Forge du Caractère

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Thalia, Hastane

Thalia, Hastane


Messages : 335
Date d'inscription : 05/12/2020

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MessageSujet: (Pièce de Théâtre) - La Forge du Caractère   (Pièce de Théâtre) - La Forge du Caractère EmptyMar 10 Aoû - 21:26

Elle était aux parages des remparts, veillant au confort des plus larges de ses bêtes en faction, lorsqu’elle vit l’être divin approcher. Ah, même après tant d’années, la gitane n’avait pas encore pu s’habituer. Chacun des dieux, à l’approche des mortels, gardait son petit effet. Dans le creux de son ventre, on sentait quelque chose se nouer : la présence de ces êtres qui étaient d’un autre plan causait un trouble naturel chez les hommes et les bêtes, auquel on s’accoutumait peu à peu comme tout.

À sa gauche et sa droite, deux construits mécaniques étranges l’encadraient, ils avaient la forme d’hommes harnachés, et deux fois la carrure. Par chacun de leurs orifices, de leur casque aux joints d’armure, s’échappait une épaisse fumée noire qui empestait une pièce en quelques minutes si on les laissait y pénétrer. Ces guerriers mécaniques étaient une création incongrue du dieu qui en usait pour se protéger, et leur persistance à exister n’en était que plus anormale depuis que la magie s’était évaporée. Pourtant ces choses-là à chaque mouvement laissaient entendre un grincement inquiétant... Même en ceux qui avaient pu l'emmagasiner, la force des lunes devenait de jour en jour, et d'année en année plus vascillante.

Le dieu la visitait parfois, lorsqu’il voulait la mobiliser d’une action ou un conseil pour une affaire qui concernait la nature ou les bêtes. Pourtant ce jour-là son regard était lointain. Porté ailleurs, vers des affaires qui échappaient au commun des mortels.

Sans préambule et sans avés, il avait simplement laissé tomber :


« Je veux une ode. »

Sitôt, la gitane réfléchit, aux circonstances qui poussaient le jeune divin à cette étrange demande. Il ne fallut pas chercher loin. Élyse se mourait. Logée au palais, dans les meilleurs appartements, encadrée sans cesse de valets, de médecins, de soigneurs et même du dieu, rien pourtant ne soulageait les peines qu’elle s’était gagnées au contact des moribonds logés à l’enseigne de Sainte-Alyssa. Le ravage de Derna suivait son cours, et la dévastation qu’adorait semer la Horde gorlake sur les terres de l’Empire n’avait été mieux servie que par le passage de la déesse. De nouveaux maux se propageaient sur les landes, et contre eux même ceux qui étaient encore investis des forces des lunes n’y pouvaient rien.

Elle eut pour le dieu, qui paraissait alors on ne peut plus humain, se préparant au deuil –si bref soit-il- de son aimée et de la vie qu’ils avaient coulé ensemble en ce bas-monde, un sourire de réconfort. Il n’y avait pas besoin de mot pour savoir qu’elle se mettrait à l’ouvrage dans l’heure.

***

Dans la lueur matinale au lendemain, le Palais était mis sens dessus-dessous. Les domestiques gênés se précipitaient. Les prétoriens ne savaient plus où se mettre. Un petit théâtre s’improvisait dans la salle de Bal. Les prétoriens ravalaient leurs paroles : n’avait-on pas refusé autrefois qu’une fête gitane se déroula là, par frayeur d’y voir des gens peu recommandables? Et voilà qu’il en déferlait à la douzaine, pour mettre la maison impériale à l’envers, installant la scène, les décors à peine secs et les accessoires. La gitane qui avait pris de l’âge avait mobilisé de ses enfants, de sang comme d’adoption, dont certains adultes à présent reprenaient joliment le flambeau des représentations. La gitane n’avait pas perdu son sens de l’humour et c’était son deuxième, Laurent, qui endossait le rôle phare de l’homme dont il portait le prénom. Puis la petite dernière de la fratrie, qu’on appelait Lune par dérision, prise six fois par diverses familles faisant acte de charité à l’orphelinat et ramenée à chaque instance dans la semaine pour ses maladresses, que les Logan avaient finalement adoptée pour la garder, endossait le rôle des enfants. Pour un ode à un dieu qui se disait défenseur du foyer et de la famille, la représentation serait affaire familiale.

***

C’était seulement sur le coup de midi, l’heure du Zhel, que la foule commença à affluer. Daelwenas incertains, Nalkiris dont le pagne cachait à peine la pudeur, Kheijans venus se faufiler, Hastanes des plus basses comme les plus hautes souches, Kardars en visite que la curiosité avait rameuté et même quelques rarissimes Nébulix. Les meilleurs sièges revinrent à la noblesse et l’aristocratie, comme c’était coutume dans l’Empire. Et Richcoeur, trouvant peut-être la chose drôle, avait décidé de faire élever les gradins à sa convenance au titre qu’il conservait de maitre des chantiers. En plein cœur de ceux-ci un trône infiniment ouvragé de nacre et de teilium avait été réservé pour une dame que l’on aidait à avancer avec mille précautions. Quand Élyse vint s’y poser, rendue chétive par le mal qui la rongeait de l’intérieur, les épaules courbées de porter le poids de sa mort imminente, elle semblait plus impératrice que l’Empereur lui-même, dont le siège en comparaison avait allures paysannes.

La foule bigarrée attendit, dans l’anticipation, que la Vicomtesse, que le Dieu et l’Empereur se furent installés avant d’en faire de même. Puis enfin la pièce put commencer…

Il se trouva, parmi les dignitaires et aristocrates, certains à s’éventer durant l’ode, pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec les chaleurs étouffantes de l’été. D’un même souffle, on présentait un dieu sous ses facettes les plus humaines, avec son vécu et sa domesticité mise en lumière… et l’on osait même présenter que ce dieu-là avait trouvé l’Empereur piètre gestionnaire de ses affaires et mal pourvu en matière de sceptre… Dans l’Empire, et particulièrement au Palais, ce n’était guère des choses que l’on entendait souvent.

Mais le gros de la foule se surprit et s’émerveilla à sa manière. Et l’ode n’avait certainement pas autre mandat. Cette prière-là, qui l’était sans l’être, avait pour dessein d’offrir au divin un soubresaut de force en étalant le vrai de ses réalités et de ce qui l’avait façonné.  Elle n’avait rien à voir avec une messe, de ces choses qui souvent en Hastanie se compose de lignes qui s’annônent sans comprendre, la bouche en cœur. Dans cette foule, il s’en trouverait pour s’identifier au larron, au généreux, au consciencieux comme à l’irrévérencieux, à l’administrateur juste comme au père aimant, au travailleur éreinté ou à l’époux dévoué… Et dans ces instants de communion, peut-être ce jeune divin trouverait la force pour ce qui viendrait…

***

Au crépuscule, les décors avaient été remballés. Le Palais retrouvait sa quiétude, les domestiques rendus livides du désordre à ramasser.

La rumeur courut. La dame de Lioncour avait rendu l’âme.

Plusieurs montèrent dans les somptueux appartements, pour voir, pour passer condoléances, pour…

Dépités, ils ouvrirent une porte sur une chambre vide. Nulle trace ne demeurait, ni du dieu bref Richcoeur ni de sa dame, qu’on présumait montés aux cieux ensemble sitôt qu’elle avait la première franchi le pas vers l’au-delà.

***

Sur la statue de Teilium massif de lui-même que le richissime Lioncour avait fait commander à un sculpteur de confiance avant sa disparition, puis placer en plein coeur du square devant la cathédrale, les graveurs traçaient sur les quatre fronts du socle les quatre acte de l'ode qu'il avait commandé. Ils finirent leur besogne nuitamment, à la chandelle, ainsi au petit matin les ouailles dévotes qui fréquentaient la cathédrale purent lire ces lignes-là.


Citation :
La Forge du Caractère
Ode à Richcoeur, divinité du Zhel.

Acte 1 – Métal brut

*Un décor est planté en une vaste toile qui constitue l’arrière-plan. Il dépeint un avant-poste hastane de ce qu’était le mur Nord autrefois*

*Un jeune homme apparait sur scène, matois et serein. Il porte le fer ordinaire de la légion en un harnois de maille, qui le couvre depuis le cou jusqu’aux bottes. Sa tenue est simple, celle qu’arborent parmi les légionnaires les ingénieurs. Mais ce n’est pas ce qui frappe le plus : il porte à bras le corps une pleine brassée de bouteilles de vin.*

*Un légionnaire, revêtu du tabar de soldat, sort des coulisses et l’approche, sifflant d’admiration*

-Hé donc gamin! Qu’est-ce que c’est que ça! Et surtout, tudieu, comment as-tu pêché tout ça?

*Le jeune ingénieur s’approche, et fourre une bouteille dans la patte du légionnaire*

-Ah mais Anselme, si je te disais ce ne serait point drôle. Qui donc, en ce si vil nord que la présence gorlake gâte, peut se plaindre quand le Lysée dispense une manne? Profite simplement, profite, mon lans. Il est des questions meilleures à se poser, que le pourquoi, et le comment.

*Amusé mais circonspect, le vieux soudard prend le vin en paume et débouchant le cachet du pouce, s’abreuve au goulot*

-Et petit, de quoi devrais-je donc payer la cuvée. Après tout, ton pinard n’est pas de vigne de Sombrum au fumier de gorlak engraissée.

-Lans, tu es au nord depuis trop longtemps à voir partout complots et redevances. Tu ne me devras rien, ou rien de plus que belle camaraderie.

-Dans ce cas, si tu le dis! Mais tu te gagneras surnom petit, que celui de Riche Cœur. Ce n’est pas faible haut-fait, car si ces cœurs bien accrochés ou endurcis ne manquent pas en ces parages, plus rares sont ceux qui ont la générosité pour apanage.

*Le soldat le salue, et sort de scène, gaillard, pour être sitôt remplacé par un duo grimé comme des gorlak, qui force l’ingénieur un genou à terre, semant ses bouteilles autour de lui, éparses. La paire de gorlaks, attifés d’armure d’os et d’autres parures barbaresques, s’affaire à le malmener, grognant et renâclant comme des bêtes, s’esclaffant parfois. Puis ils se pressent autour, et de derrière le rempart de leurs gros corps, un cri éclate. Lorsqu’ils s’écartent, le jeune homme a une main poisseuse de rouge, paraissant sanglante, voilant un œil de son visage.*

*Le souffle court, le jeune homme estropié défie ses assaillants du sol, en laissant filtrer entre ses dents ces paroles*

-Ah gaillards attendez que je vous dise… Il est une leçon bien farce, que la vie m’a apprise.

*Les gorlaks s’approchent en poussant un grognement perplexe, presque curieux*

*Sitôt des coulisses, Anselme revient en ce qui semble furieux galop, mordant l’air du fer de sa lame, envoyant les deux gorlaks courir au-devant de lui, fuyant le blessé et le légionnaire en furie*

-Qu’en négoce avec le ciel comme la terre, lorsque vient temps de faire de bonnes affaires, au centuple la générosité est toujours repayée.

*Puis sur ces paroles, le rideau se baisse*

Acte 2 – Le fil d’or

*Une vaste toile représentant la forge de Citria est pendue en arrière-plan. En milieu de scène, une fournaise de forge, remplie de braises ardentes et jouxtée d’un soufflet et d’une enclume de fer noir, occupe l’espace.*

*Paré d’un cache-œil, on trouve l’homme dont la chevelure s’est teintée de blanc, qui semble alors muri. Son habit est celui d’un bourgeois à l’aise, mais un rien maculé de suie. En bras de chemise, il est affairé.*

*Il frappe du marteau, rythmant ses paroles qui sont presque chantées à chaque coup sur l’enclume. Il bat le fer, rougeoyant, bien et nettement. Le marteau pose sa trace imperceptible sur le métal ramolli et flamboyant, tant et si bien que l’acteur tout en se produisant, lui donne forme, réellement*

-J’ai couru les landes et vécu mes passions. J’ai fait mon devoir et défendu mon nom. Quand vient l’âge, homme doit bien entendre raison. Faire preuve de réserve, d’abnégation. Laisser place aux jeunesses, s’éloigner du front. Certains deviennent moines et chantent oraisons. Moi c’est de la forge que j’écoute la chanson.

*Il élève la pièce martelée, soutenue de tenailles, à hauteur de son seul œil, pour la jauger de près. Puis, il tonne*

-Gamin! Le seau!

*Un enfant d’une douzaine d’année vint sur scène pour avancer le seau plein d'eau, puis le dépose. Le forgeron viendrait y tremper la pièce une fois, nimbant la scène de fumée, avant de replonger sitôt le métal trempé dans la forge allumée.*

-Mestre, qu’est-ce que vous fabriquez-là?

*De demander l’enfant, les yeux curieux posé sur l’appareillage*

-Ah ça, petit, crois bien c’est une affaire que peu souvent l’on voit. J’en tire grande, très grande fierté tu verras.

-Est-ce comme vos armures, qui s’arborent en tournois? Ou encore ces machines, qui font ceci ou cela?

*En continuant de marteler le fer, puis en tirant quelques fils pour un travail plus orfèvre depuis la pièce qu’il travaillait, l’artisan concentré répondit*

-Oh cestes.

*Avec une délicatesse d’horloger, il vient insérer lentement des gemmes aux facettes polies, d’une rare taille et qualité, dans le métal qui lentement cessait de rougeoyer*

-Ce sera le sceptre de sa Majesté. L’instrument de gouvernance, vois-tu petit, est ce qu’il est. Mais c’est affaire insoutenable, pour moi un outrage, que celui que l’Empereur put avant posséder… Fut de pareille, et insigne mocheté.

*Rougeoyant encore, il brandit au-devant de lui en évidence la pièce qu’il travaillait, un sceptre d’un luxe outrancier, orné de l’éclat des gemmes et des métaux précieux damassés.*

*Sur cette image, le rideau se baisse*

Acte 3 – Le pur alliage

*Un décor est planté, celui de l’intérieur du Manoir Lioncour, avec son luxe débordant, ses dorures, ses bois rares, son cadre invitant, peint sur la toile qui définit l’arrière-plan. Un canapé confortable, aux coussins de velours rembourrés, occupe une partie de l’espace*

*L’homme qui parait sur scène semble encore avoir muri, maquillé désormais de petites rides, le cheveu blanc et la posture altière. Le costume qu’il revêt est d’un luxe outrageux. Il porte sur le corps ce que le commun percevrait comme salaire d’une année, en soies immaculées, en bijoux de teilium les plus ouvragés, en velours verts et en ornements. Le cache-œil qui barre son visage est en cuir de dragon blanc le plus fin, décoré d’une légion de petits diamants.*

-Toute famille mes lans, a besoin d’un père. Qui porte sur elle un regard aimant, mais autoritaire. Qui est juste, qui est droit, et qui sait y faire. Fi que cette famille occupe simple masure ou ville entière.

*Il est rejoint sur scène par une gamine à la peau teintée de rose, au dos affublé d’ailes de la même couleur, et d’une tenue aux coloris aussi flamboyant qu’éclectique. Elle traine une peluche à l’allure peu ragoutante par le bras.*

- Ah ma toute belle! J’ai une histoire pour toi, veux-tu l’entendre, viens-là!

*L’homme s’installe avec la sérénité qu’impose l’âge mur sur le grand canapé, et la petite ailée s’installe à ses côtés, le visage peint d’anticipation et de curiosité, l’ourson miteux en travers des genoux*

*De sous le canapé, l’opulent homme tire un livre… de compte. On voit des colonnes de chiffres, étalées sur le livre posé en travers de ses genoux, aux pages exposées en évidence aux yeux du public.*

-Alors… Il était une fois, un Empire qui souffrait de financière débandade. Le contenu des coffres farceur, semblait-il, s’était fait la malle. Car quand les champs brûlent matin midi et soir, et que taxe on oublie de percevoir… Même couronné l’on n’est pas plus riche que le dernier des derniers.

*La petite fée fronce, d’une curiosité amusée*

-Il fallut bien courser, après les fonds qui s’étaient sauvés. Plus que des nargolith ils étaient retors, ces malins écus d’or. Pour être plus malin qu’eux il fallait de l’esprit, et c’est grand argentier qui releva le défi.

*Un grand sourire barra le visage de la fée, qui vint dire de sa fluette voix d’enfant*

-C’est toi, ça, papa.

-Esta, esta.

*Confirma le richissime bourgeois d’un hochement, avant de poursuivre*

-Pour percevoir il est bien des manières, et chacune fut accomplie de ton vieux père. Tant et si bien que le trésor fut reconstitué, comme l’aurait été troupeau de moutons égarés.

-Tout est bien qui finit bien, c’est ça?

*De confirmer l’enfant, amusée encore, se dandinant, prête à se relever*

-Presque! Parce qu’une fois le trésor ramassé, après il faut réfléchir et penser! Qu’est-ce qu’on fait d’écus sonnants et trébuchants. Peu importe ce qu’on choisisse, il y aura malcontents! Alors j’ai fait le choix… que je pensais être juste et droit! Celui du progrès et de l’industrie, celui dans la voie ou j’ai tout appris! En réfection, en construction, et en avancement j’ai investi. C’est le cas de l’hôpital et du laboratoire qui se sont bâtis! Car bon gestionnaire agit en bon père, comme je l’ai dit.

-Alors j’avais raison! Tout est bien, qui finit bien!

-Ma belle Milixia… qu’est-ce qui te fait croire que ce soit fini?

*Il se penche, pour embrasser l’enfant au front en fermant le livre sur ses genoux*

*Le rideau se baisse*

Acte 4 – Alchimique mutation

*Le décor du manoir Lioncour était demeuré. Cette fois, une table large en bois de chêne occupait l’espace. En bout de table, un joli trône ouvragé.*

*Sur scène et dans un soupir, la silhouette de Richcoeur profile. Il a retrouvé son apparence d’autrefois. Celle d’un jouvenceau, la chevelure ayant repris ses couleurs, ses deux yeux à découvert et bien en place. Sa tenue est encore de luxe suprême. Sa peau pourtant semble parée d’une luisance de nacre, qui lui donne une allure surnaturelle.*

-J’ai été soldat. J’ai été mestre artisan. J’ai été argentier. Puis maître des chantiers. J’ai été enfin, promu chancelier, et élevé aux rangs de noblesse dont mes pères pouvaient seulement rêver. Moi qui pensais avoir fait jadis journées pleines, qui laissaient un homme scié... Fallait-il que j’y pense, et atteigne divinité… Pour enfin réaliser, que l’épuisement je ne le connaissais pas à moitié. Il faut sans cesse agir, courir, se livrer. Accomplir ce pour quoi prières sont lancées.

*Il soupire, éreinté, puis s’avance à la table. Non point du côté du trône, mais plutôt pour poser des denrées tenues en sa besace. D’un geste expert, il déballe les viandes, le pain, il fait ses apprêts qu’il pose en une assiette, sous la forme d’un sandwich qu’il vient de composer.*

-La toute puissance, j’y ai gouté. D’autres que moi auraient pu se sentir emportés. Dans ce pouvoir infini, devenir grisés. J’ai trouvé en rang divin ce qu’en vie certains m’ont dit manquer. Vous rirez peut-être… : une certaine dose d’humilité. Dieu, peut-être, je suis et resterai. Mais je n’en reste pas moins marié. Un père tout à fait dévoué. Et d’âme tout au service de ma légitime épousée. Un homme, fut-il dieu, n’est rien sans ceux qui peuvent l’entourer.

*Depuis les coulisses, une petite femme aux cheveux châtains aux joues s’avance, en robe de dentelles et de soies rares, aux couleurs d’un vert forestier. Le divin s’empresse, auprès de sa mie, pour tirer pour elle le trône afin qu’elle s’asseye, tandis qu’elle le remercie d’un sourire et un regard aimant*

-Ho ma mie… Sais-tu seulement qu’on a vu sur les landes une licorne fouler. La première de sa race, ou peut-être la dernière qui sait? Quelle curiosité. La belle nouvelle, c’est que j’ai pu t’en apporter. Ainsi, tu sauras ce que cela peut gouter.

*Il sert son aimée de l’assiette qu’il avait préparée, s’approchant il dispense un attendri baisemain d’époux, embrassant la main de sa moitié. Ensuite, il retourne à son bout de tablée et recommence à s’affairer, et regarde avec un sourire complice la dame lui faisant face.*

-Ah et, ma douce, ma tendre, il y aura du dessert. Forcément, tu sais… Je n’ai pas oublié.

*Puis pour de bon, le rideau se baissait*

Hamelin d'Ortans, Hastane, Orth'gaar Warz'ogh, Gor, Élyse de Lioncour, Richcoeur, Hastane, Milixia, Nébulix, Sélène d'Ortans, Anna d'Aurevilly, Hastane et aiment ce message

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