une histoire une vie

-quelque temps avant l'arriver de l'hiver-


Le corps nu et la nuque posée sur le rebord de la baignoire, coupe de vin à la main, Sohan profitait pleinement des bienfaits de la servante. Elle lui avait préparée un bain de lait et s'étais mise à s'affairée sur la chevelure de ce dernier la brossant avec soin sans discontinuer.

_ "L'eau ne vous brûles pas mon seigneur ?" lança t'elle, potentiellement soucieuse de la réponse qui suivra.

_ "Ket. Et cesses donc de m'appeler ainsi il n'y as que toi et moi ici, Sohan conviendra. J'en avais presque oublié le bien être que pouvais procurer pareil bain. Je me demande si les gens d'ici connaissent." songeur, l'espace d'un instant.

_ "J'ai crue bon de vous en préparer un. Dans l'espoir que cela puisse rendre votre sommeil plus reposant. C'est une chose qui m'inquiète et qui semble prendre de l'ampleur. Vous étiez totalement haletant la nuit dernière, les yeux grands ouverts et les muscles tendus. De quoi reviez-vous ?" conte Héléna, retenant un moment la brosse qu'elle tient en mains.

_ "Hmm, mhh. Un rêve est un rêve, tu n'a pas à en connaître les formes. Le temps fera son office."

_ "Vous devriez peut-être vous adressez a vos vizir. Peut-être qu'un sorcier vous as lançé une quelconque malédiction."

_ "Je t'ai déjà dit Ket hier. Ma réponse n'a pas changée aujourd'hui." expirant par le nez.

_ "Bien... Devons-nous faire votre barbe ?" Tandis que celle-ci avance un miroir aux abords du minois de Sohan.

_ "Ce ne sera pas nécessaire, merci. Elle attendra demain." après s'être inspecté de long comme en large dans le miroir, il en tend sa coupe vers Héléna de façon à en être débarassé avant de se redresser de tout son long, écartant les bras laissant le soin à la servante de le sécher à l'aide d'une serviette de soie.


_ "L'heure est à la prière. Tu peux prendre congé." Lances t-il alors qu'il s'éloigne vers une autre pièce.

Pousse la porte de sa chambrée, celle-là même louée chez pavol. S'avançant en la pièce, écartant les bras alors qu'il sourit brièvement à sa servante. Celle-ci viendra aussitôt le défaire du port de l'armure lourde.

_ "Sifadj Héléna." Lances t-il alors qu'il remue ses épaules à demi-nue, soulagé.

_"Je vous en prie Mon sei.. Monsieur." rétorques la servante, ravie.

_ "Héléna ? Je vais être contraint de devoir me privé de vos services." ajoutes Sohan, posant un regard viscéral sur la servante.

_ "Vous me congédier... ? Je... Vous n'en avez pas le droit. Après tout ce que vous avez fait pour moi ? Et tout ce que j'ai fait pour vous ?" mise en alerte par la nouvelle.

_ "Cette histoire de songes... Prends quelques proportions auxquelles je ne suis malheureusement pas préparé. La nuit tombe, la fatigue me tiraille... Tu pourrais en être heurtée, physiquement et moralement. C'est pour ton bien. Je t'ai loué une chambre. Profites de la vie. Je reviendrais t'y chercher lorsque... Ce petit problème sera régler. Ce sont là les conseils d'une amie avisée."

Héléna sonde son visage, les lèvres tremblantes. Hébétée, l'espace d'un instant. Perdue, peut-être aussi ? Mais consciente du danger qui pèse.

_ "Qu... Quand reviendrez-vous me chercher ?"

_ "Aussitôt que faire se peu." Sohan lui sourit, apposant une main sur la joue gauche de cette dernière, avant de lui baiser le front sous l'esquisse d'une bise tendre et délicate, ajoutant ensuite :

_ "Prépares tes affaires et quitte cette chambre. Sans te faire de souci pour la suite. Tout est sous "contrôle".

La servante s'execute, prestement. Elle n'avais pas grand chose à emportée avec elle en définitif et alors que celle-ci s'apprête à ouvrir la porte... :

_ "Un instant Héléna. J'avais quelque chose pour toi." Sohan dresse un index, indiquant à sa servante de patienter un instant, s'isolant un moment en une arrière pièce de la suite qu'il loue, pour revenir avec une robe blanche traditionnelle kheijan, qu'il étalera sur le lit et d'une rose des sables, qu'il déposera par dessus.

Héléna avise la rose, qu'elle prend entre ses mains, une larme à l'oeil presque, elle en donnera une accolade chaste à son "maître" avant de se saisir délicatement de la robe et des étoffes qui la borde, comblée.

_ "Benil... Monsieur. Faites attention à vous... Vous comptez beaucoup pour moi. Vous le savez Ceste ?"

Sohan acquiescera d'un signe du chef, avant de lui ouvrir la porte, guidant Héléna vers la sortie, s'approchant d'une fenetre ensuite, le temps de fixer un moment la rue en contrebas, avant de prendre congé.

quelques années plus tôt.




La morsure du soleil sévissait plus que de raison en cette journée. Il écoutait d'une oreille distraite ce qui lui racontait son compagnon de route ce dernier lui tournait le dos.

_ "Ahlàlà. C'est le pied ça. Je ne connaissait pas l'endroit ! Pisser depuis ce promontoire ca donne l'impression d'être érigé au rang de dieu. Un peu comme lorsqu'ils se rient de nous, vous savez ?" lança t-il, alors qu'il remonte son pantalon.

Sohan quant à lui avisait le ravin... La pierre qu'il avait en main droite, puis l'arrière de la boite cranienne de l'individu. Une solution toute trouvée là ou d'autres méthodes avaient échouées, celle-ci lui torturait l'esprit. Le ferait t-il ? Le ferait t-il pas ? Lui qui de prime abord prônait tout sauf la violence, lui dont les mains été encore vierge de tout sang.

L'homme se retourna confiant, tandis que la pierre vint frapper son visage l'étalant net au sol, éclaboussant le sable avoisinant du liquide pourpre contenu sous sa peau, en ses chairs. Le contact avais été maladroit et d'une violence presqu'inouïe. Sans doute aurait t-il été mieux pour la victime que ce premier coup en signe le trépas, il n'en fût rien.

Etait-ce de la colère ? De la rage ? Une haine viscérale ? De la folie pure et malsaine ? Probablement un peu l'ensemble. Le choc sur la boite cranienne se répéta guidé par la marque de la frénésie, une boucherie qui se repetera, encore et encore. Inlassablement ou plutôt jusqu'a ce que son bras tremblant n'en soit fatigué.

Du crâne ? Il ne resta plus qu'un monticule éparse de matière cérébrale, répendu à gauche, à droite.

De Sohan ? Regrettait t-il son geste ? Probablement que non. Il y a ceux qui se lamentent après avoir commis l'impardonnable et ceux qui jouissent pleinement du pouvoir de donner la vie ou la mort, terrifiant, mais tellement stimulant. Pour une première expérience avec ce sentiment il apparaissait clair sur son faciès que celle-ci lui avait plû, bien qu'il ne l'avouerais jamais.

Le corps au crâne éclaté rejoindra prestement les profondeurs du ravin, aussitôt le coupable remis de ses émotions et après avoir delesté le cadavre de sa gourde, laissant le soin au sable et aux vautours de faire disparaitre toute trace de cette sordide histoire, quittant les lieux ensuite après s'être couvert le visage de son chech.

La nuit été tombée et Sohan quant à lui enfin de retour en la villa familiale, il avait usé de la porte arrière de la demeure se faufilant aux travers de ses couloirs à l'instar d'un roublard pour finalement rejoindre ses appartements.

Soucieux du sang devenus croutes de sang séchés qu'il avait sur les mains, le visage et les vétements. Il en entrepris le nettoyage, maniaque comme il est cela n'aurait sû rester en place plus longtemps.

La porte derrière lui s'ouvrit, chose qu'il avisa brièvement avant d'expirer de soulagement, rassuré. Rien de grave, ce n'était qu'elle déambulant en son fauteuil roulant. Elle ?

Irma, sa jumelle. Leur relation été curieuse, leur proximité aussi.  A l'image d'un couple, le côté charnel en moins. Ils s'entrainaient régulièrement l'un, l'autre. Ou prenaient régulièrement la défense pour l'un. Elle lui excusait tout, même le fait de lui avoir privé de l'usage de ses jambes dès l'enfance.

_ "C'est quoi ce sang ? Tu t'es blessé ?" Lança t-elle vers son pair. Intriguée, une notion d'inquiétude dans la voix aussi.

_ "Ce n'est pas le mien. Ton problème est résolu. Son corps s'est répendu dans le fond du ravin." s'attelant toujours à la tâche, un oeil rivé sur sa soeur par le biais de son miroir.

_ "Tu part pour le convaincre d'un divorce et tu reviens en m'annonçant que tu lui as pris la vie ? Ce qui pourrait aussi t'en coûter la tienne. Tu es devenu fou ?" perplexe.

Sohan conservera le silence, un temps. Irma quant à elle ajoutera quelques propos :

_"Et sourd qui plus est ? Qu'adviendra t-il de toi si le méfait viens à être découvert ?" piquante.

_ "Pour qu'il le soit... Encore faudrait t-il que tu me dénonces. Quant à mon geste. Je n'ai pas réellement eu le choix." souffles t-il, las.

_ "Pas d'autres choix ? Légitime défense ?"

Sohan dodeline brièvement de la tête, rétorquant ensuite :

_ "Je dois partir avec une partie des troupes familiales au campement nord. Après-demain. La dernière fois que je m'y suis rendu... J'avais laissé en cette demeure une femme et un enfant à naître, je crois. Que je n'ai sû retrouver à mon retour après que Aon aient décidés de m'en privé. De quoi m'auraient t-il privé cette fois ci ? D'une soeur retrouvée morte sous les coups de son mari mhh ? Inconcevable. La fin justifie les moyens. Et sa fin à lui été amplement méritée. Puisses t-il enduré milles tourments dans les Enfers, c'est là qu'est sa place."

Irma n'ajoutera nulle réponse en premier lieu, pianottant du bout des ongles sur l'un des accoudoirs de son fauteuil avant d'expirée par le nez s'approchant du meurtrier de ce qui fût son mari l'aidant à lui nettoyer mains et visage. Celle-ci quittera la pièce ensuite au profit de la présence de trois jeune femmes, destinées à octroyer le repos du guerrier... Au guerrier. Elles y passeront la nuit et une partie de leur matinée.

- De nos jours - Rêves ? Cauchemars ?


Une nuit peu régénératrice, tant pour le corps que pour l'esprit. Agitée et tapissées par des visions d'horreur. Il rêve ou cauchemarde, plutôt. Le corps rompu par des mouvements désordonnés et coulant de suées, parfois chaudes... Parfois froides.

Il y eu d'abord "le grand oeil", jaune et reptilien dont le vice et la cruauté jaillit littéralement.

... Puis un passage en forêt, les mains vissées sur la gorge d'un homme sans visage. Cette sensation de chaud dans les mains lorsque le sang s'agglutine en la tête du malheureux, laissant ensuite place à celle du froid et à celle d'os qui se brisent lorsque la vie ne vient à le quitter.

Puis... Le retour du "grand oeil"... Puis rien. Il se reveille en un sursaut auréolé d'une toux. Il en crachera sur le parquet de sa chambre un mollard verdâtre et acide, flasque par endroits, visqueux en d'autres.

S'extirpant de sa couche, les jambes branlantes il s'en écroule au sol à quatres pattes. Il restera là dans cette position jusqu'au plein de retour de ses esprits et de sa mobilité encore chahutés par ces déplaisantes visions et par la douleur.