Terra
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Serveur Ultima Online Role Play Francophone
 
AccueilÉvènementsDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

 

 Sous une lune de sang

Aller en bas 
AuteurMessage
Erika, Nalkiri

Erika, Nalkiri


Messages : 367
Date d'inscription : 14/04/2020
Age : 38
Localisation : Val'Arak

Sous une lune de sang Empty
MessageSujet: Sous une lune de sang   Sous une lune de sang EmptyJeu 16 Avr - 16:36



Sous une lune de sang

Sous une lune de sang Smax

Sous une lune de sang G5kg

Par une nuit noire et froide où seule une lune rousse était visible, sur le chemin menant à Citria, un cavalier solitaire fait route d'un sabot pressé vers le bas quartier de la ville hastane. Son cheval semble épuisé et son chargement bien lourd, mais il ne semble pas vouloir s'arrêter avant son but. L'homme, vêtus d'une simple armure de cuire clouté et d'une cape de lin rougie par les nombreux combats qu'il mena tenait en son bras un paquet. Il s'arrêta enfin devant une modeste maison, la porte et les volets ouverts, ça y festoyait en famille. Un vieil homme y était là, fumant sa pipe sur un banc non loin de la porte, cheville droite levée contre son genou gauche. Le regard des deux hommes se croisèrent pendant quelques secondes à peine, puis le fumeur s'adressa au cavalier.

- C'est toi… Je suppose que tu reviens de l'extérieur. Que m'apportes-tu cette fois ?

Le cavalier saisi le paquetage qu'il portait contre lui et le balança non loin des pieds du vieillard. Au moment où le sac atterrit au sol, un cri en sorti, le sac bougea et en émergea une petite tête blonde, puis un minois sale de suie et de sang. Le vieil homme prit une grande bouffée de tabac, mâchouillant le bout de sa pipe. Il fixa ce qui semblait être un enfant bien mal en point. Après un moment, il se gratta la tête et soupira.

- Mah… Encore un… J'vais commencer à croire que tu fais exprès. J'vais pas te demander d'où, mais faudra les déposer ailleurs la prochaine fois. J'ai déjà du mal à les faire grailler, j'sais même pas s'que j'vais en faire de celui-là.
- On va dire qu'avec ce gamin-là, ta dette est effacée. Pour le reste, je l'ai trouvé sur le chemin. Je sais ni son nom, ni son âge et encore moins ce qu'il faisait là, mais…
- Mais quoi ?
-Mes hommes m'ont rapporté qu'ils avaient trouvé un convois nalkiri, pas très loin de là. Un vrai massacre à ce qu'ils m'ont dit.
- Comment ça, un massacre ? Ils n'sont pas supposer être pacifistes ceux-là ?
- Non, c'est eux qui furent massacrés. Selon mes hommes, le combat a dû être ardu et vu dans quel état certains des corps étaient... Je connais qu'un seul peuple capable d'une telle barbarie grotesque.
- Ha… Et ce petit ?
- Nul doute, mon ami, c'est l'unique survivant. Sans doute que son clan voyageait vers Citria, pour une raison ou une autre ils sont tombés sur un groupe de gorlak.
- Hé bien… Pauvre gamin. Ouais, j'vais le prendre. J'vais bien pouvoir en faire quelque chose.

Le cavalier hocha de la tête en guise de salutation, puis il reprit sa route, un sac en moins. Quand au vieil homme, il se leva avec mal, le dos courbé par les années et s'avança vers le petit. Il tenta de fuir, agité, mais poings et pieds liés il ne fit que s'étaler au sol de tout son long.

- Allons, allons, du calme p'tit gars, j'vais pas te faire de mal. Allez, laisse-moi attraper ta corde !

D'un geste rapide et précis, il retira le bâillon de l'enfant et il attrapa la corde qui le maintenait en place.

- Nag !
- Ch'tais dit que ça irait, bon sang, cesse de bouger !
- Nag, nag, nag !!!
- Bordel, j'comprends rien à s'que tu racontes ! C'est quoi ça, “nag” ?
- Nag !!!

Excédé et fatigué par la vigueur du petit, l'homme interpella l'un de ses frères, plus jeune et fort que lui pour attraper l'enfant et le porter à l'intérieur de la chaumière. Stupéfait, la maisonnée s'était tut et regardait la scène sans mot dire. Le frère déposa le gamin au milieu du salon et lui retira ses liens. Une femme d'âge mûr se leva subitement de la table à manger, la voix et le regard outrés.

- Mais qu'est-ce que c'est, c't'histoire, Marcilus ?! Encore une bouche de plus à nourrir ?! Mais tu vas me rendre chèvre à force de recueillir tous les morveux de la ville ! Et c'est qui elle, d'abord, hein ?
- Elle ? Comment ça, elle ?

Le vieil homme se retourna pour mieux voir l'enfant totalement effrayé, qui s'avérait ne pas être “un” mais “une”. Le visage couvert de saletés, les vêtements déchirés, personne n'avait remarqué que c'était en faite une petite nalkirie. Le vieux père souriait alors, puis répondit à sa fille d'un ton autoritaire.

- Écoute ma fille, ses parents ont été massacrés par des gorlaks apparemment, j'pouvais pas la laisser là, dehors. Puis, une de plus ou une de moins, on est plus à ça prêt, non ? La seule chose qu'on sait, c'est qu'elle est orpheline et qu'elle est nalkiri. J'vais donc la prendre le temps qu'on trouve d'où elle vient et si t'es pas d'accord, bien c'est pareil !

C'est alors que l'enfant fut convié à table, au début craintive, elle finit par accepter la nourriture tendue qu'elle mangea avec un grand appétit. On lui donna un bain et des vêtements propres. Pas un mot elle disait, endurant avec mépris les petites attentions de ses hôtes. Puis fut l'heure du lit, on lui prépara une petite couche de paille et de peau de bête, non loin des cinq autres petits lits. L'enfant s'était calmé et semblait en meilleur état, sans doute avait-il comprit qu'il était en sécurité malgré tout. Elle s'endormit bien vite, le ventre bien rempli, mais totalement épuisée. Dans le salon d'à côté, les adultes discutaient à mi-clos de ce qui venait de se passer.

- C'est terrible, elle a dû voir ses parents mourir devant elle… N'ayant que la fuite comme possibilité…
- Au moins elle est vivante, j'imagine que les gorlaks en aurait fait une esclave s'ils l'avaient trouvé, ou pire encore…
- Ça va maintenant, elle est avec nous.
- N'empêche… Une bouche de plus… On ne va pas y arriver, père... Nous sommes huit ch'te rappelle !
- Mais tais toi donc, Ch'tais pas élevé comme une radine. On va prendre soin d'elle et s'tout.
- Mais elle nous parles pas… On sait même pas son nom… Pas un mot de la soirée la gamine !
- Ça viendra, faut lui laisser le temps. Déjà, elle arrive à dormir malgré ce qu'elle a vécu, c'est bon signe.

Un silence froid se porta sur eux, comme si l'évidence venait de les frapper au visage ; comment avaient-ils pu oublier un tel traumatisme ? Le vieux père mâchouillait encore le bec de sa pipe, réfléchissant profondément à ses futures actions. Il ne devait pas faire n'importe quoi, il savait que la garde le surveillait.

- J'vais l'élever comme j'vous ai élevé, elle grandira et elle fera ce pourquoi j'l'aurai entraîné, elle aura son rôle. Je compte sur vous pour qu'elle sache c'est quoi une vraie famille quand je s'rai trop vieux pour tout ça.

Il relâcha une grande bouffé de fumée, les autres adultes écoutaient presque religieusement ses paroles. Marcilus de son prénom, Calabria de famille, était ce qu'on appelle communément un enfant des bas quartiers, un voyou, une petite frappe. Ayant à mainte reprise eu affaire à la justice, sa brillante carrière s'acheva quand il fut enfin attrapé par nul autre que le cavalier vu plus tôt dans la soirée, il y a quelques années. Un bretteur hors pair, il n'avait que d'égal ce soldat-là. La punition pour avoir fait ces crimes ? Former les pires bouseux du coin afin d'en faire de futurs citoyens respectable. Ce qui évidemment passait par les enfants de la rue. Marcilus avait beau être un criminel endurci, il avait de l'honneur hastane dans les veines.

- Quand elle sera prête…
- L'problème, père, c'est qu'on connait pas son âge.
- C'est une nalkirie, c'est trompeur. J'veux dire, c'est comme comparer un chiot à un louveteau, y'auront le même âge, mais y en aura toujours un plus gros qu'l'autre.
- A vu de nez, je dirais qu'elle doit faire… un bon huit ans hastane. S'qui voudrait dire qu'elle a p't'être six ans nalkiri.
- C'est parfait. Plus on commence à l'entraîner tôt, plus elle pourra prétendre à une carrière plus… “intéressante”.
- Et tu veux en faire quoi au juste ?
- L'important c'est que La Légion ne se doute de rien. On va en faire une guerrière, mes p'tits gars, on prétendra que c'est dans l'but d'en faire une future garde, mais en faite et c'est là que l'serpent mord, on en fera une mercenaire.

Ils se regardèrent tous circonspect, intrigués par le plan du père Marcilus.

- Attends… Attends ! Tu es en train de dire que tu ne la renvois pas chez-elle à Val Arak ?!
- Cestes ! Elle va rester avec nous. Enfin, r'gardez-vous un peu ! Personne ici sait tenir une épée ! On dirait le groupe d'ivrogne du coin ! Ha ! Si j'avais encore mes 20 ans j'vous aurais tous envoyé au soigneur à coup d'pied au cul hahahahaha !!!

L'amusement des adultes fut de courte duré, car dans la chambre des gamins, un cri se fit entendre. Alerté par l'agitation, les adultes déboulèrent en trombe dans la pièce. Ils virent alors quatre des enfants reclus dans un coin, pétrifier de peur, pendant que la gamine et l'un des garçons se battait. Malgré toute la volonté du monde pour se dégager d'elle, le petit n'y arrivait pas. Elle le tenait bien fermement au sol, le mordant de toutes ses forces au bras. Le petit, à peine plus âgé qu'elle, implora l'aide de sa mère qui ne tarda pas à intervenir. Arrivant de peine à les dégager, elle flanqua une bonne gifle à la petite nalkirie qui, prise de stupeur se recula rapidement.

- Cette fille est un animal Marcilus !!! Regarde ce qu'elle a fait à mon fils !!!

Elle prit son enfant dans ses bras et sortit rapidement de la chambre, suivi des autres enfants en pleure, laissant la petite seule dans le fond. Les adultes laissèrent alors le père Marcilus s'en occuper, personne ici n'avait envie d'aider une sauvage comme elle. Il se rapprocha de la petite et mit un genou au sol, ses os craquant comme un vieux chêne. Il soupira, alors que l'enfant se tenait la joue, stupéfaite.

- Petite… Si tu veux vivre sous mon toit, tu l'feras avec mes règles. J'sais que tu comprends. J'sais que tu as vécu quelque chose de très dur aujourd'hui. Ton papa et ta maman n'sont plus là, c'est vrai, mais nous oui. C'est nous ta famille maintenant et j'ai de grands projets pour toi.

Elle posa sur lui son regard larmoyant, malgré le ton doux du vieux père elle semblait toujours dans tous ses états. Elle n'avait pas l'habitude de se prendre des claques de la sorte.

- Erika… vouloir… maison à elle… Erika… vouloir rentrer…
- Un jour, si tu fais C'que je te demande, tu pourras rentrer chez toi. Et je ne veux plus que tu mordes les autres. C'est compris ? Erika n'est pas un chien, compris ? Et pendant que j'y suis, c'est Erika Calabria maintenant.

Il se releva avec beaucoup de mal, lui jetant un dernier regard avant de sortir de la pièce et de fermer la porte. Il la laissa dans le noir avec pour seule source de lumière la fente sous l'embrasure. Elle se recoquilla sur elle-même, plongeant sa tête contre ses genoux. Elle resta ainsi sans bouger jusqu'au matin, jusqu'à ce qu'on vienne la chercher pour le petit déjeuner. C'est un des gamins qui vain la quérir, l'invitant en boudant à se joindre à eux. D'ailleurs, tous les enfants boudaient Erika et la mère semblait froide et distante. L'ambiance était tendu autour de la table, ça mangeait en silence en se toisant comme si un loup était parmi les moutons. Il n'y avait que Marcilus pour voir dans les yeux de l'enfant nalkiri la véritable Erika ; une enfant qui me comprenait rien autour d'elle, tout ceci était nouveau, effrayant, déroutant. Il n'était même pas certain qu'elle sache manger proprement et porter autre chose que des peaux de bêtes puantes. Il avait du boulot devant lui. Il avait déjà prévu lui enseigner les bases hastanes, les valeurs de son nouveau chez-elle et l'escrime. Il voyait déjà l'ascension de sa famille vers le titre de Plébéien et pourquoi pas à long terme vers Patriciens ? Il se doutait bien que la mort l'embrasserait bien avant sa réussite.

- Pourquoi tu comptes autant sur elle ? C'est qu'une gamine.
- Mon fils, un homme avertis voit au-delà d'sa propre existence, il agit en fonction des générations futures.
- C'est qu'une sauvage, elle va se tirer d'ici à la première occasion.

Le vieux père sourit en tapotant l'épaule de son fils.

- C'est s'qu'on verra.


Sous une lune de sang G5kg
Revenir en haut Aller en bas
 
Sous une lune de sang
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Histoire de sang
» Une histoire de sang et de sable.
» [BG] Un saphir béni par la lune de rubis
» Sous les pâles lueures de Nasticia
» Le feu et le sang de Tyrimar

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Terra :: Rôliste :: Histoires de Personnages-
Sauter vers: